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Crédit photo : Audrey Hébert
Étant natif de Shawinigan, je me réjouissais secrètement de la place de choix qu’occupe ma ville dans le palmarès des municipalités canadiennes offrant le plus de bars par habitant, selon une étude dont la méthodologie et les sources sont nébuleuses. Quelle surprise, cependant, de constater que St-Hyacinthe occupait la troisième place, juste derrière la non moins illustre Sorel! C’est une information décisive qui nous a convaincus d’ajouter un peu de kilométrage à notre bagnole samedi dernier et d’aller assister à quelques concerts proposés par le festival Agrirock.
Il faut préciser que nous n’avions aucune idée de l’ampleur de l’entreprise avant d’arriver en ville. Nous avions certes consulté la programmation et constaté que plusieurs spectacles avaient lieu en mode «pop-up» dans des librairies, au marché ou dans un disquaire, ce qui est tout à fait hors normes, et absolument délicieux.
C’est d’ailleurs à la librairie Saint-Germain que nous avons assisté à notre premier spectacle, une performance très intime de la formation locale Renard Blanc. Installés au milieu des livres, ils ont performé leur «prog lunaire» très atmosphérique pour une poignée de spectateurs, avec des passants médusés qui s’arrêtaient un instant, ou restaient attroupés devant la vitrine.
C’était la quatrième édition de ce festival dédié à «scène locale émergente indépendante de la région». La veille de notre périple, les Dead Obies se produisaient avec Brown et Bad Nylon au Zaricot, où avaient lieu les plus gros évènements, et c’est là que nous avons eu le plaisir d’entendre tout d’abord Caltâr-Bateau, un groupe montréalais formé de talentueux musiciens originaires d’un peu partout dans la province.
Ils ont interprété, entre autres, des pièces de leur album La bavure des possessions, dans une bonne humeur généralisée, ayant acheté pour l’occasion «des beaux habits neufs». Ils ont aussi invité Serge, des Hôtesses d’Hilaire à venir chanter un extrait de «Free Bird» de Lynyrd Skynyrd, tâche à laquelle l’imposant personnage s’est prêté avec grâce.
Les Hôtesses, dont nous avions croisé l’impressionnant autobus plus tôt en ville, ont ensuite pris possession de la scène. Les joyeux acadiens proposent un organ rock très caustique, une critique sociale amusée et divertissante, avec des mélodies réjouissantes et un front man qui prend de la place. C’était d’ailleurs l’anniversaire de Serge, et ce dernier ne se privait pas pour répéter qu’il accepterait volontiers une jeune femme de région en cadeau.
Le Zaricot, une petite salle de spectacle offrant une impressionnante sélection de bières de micro-brasseries, était tout indiqué pour ce showcase quelque peu intime, d’ailleurs une excellente occasion de voir de près des groupes ayant atteint une certaine notoriété. Nous avons à regret dû quitter les lieux avant que Les Deuxluxes ne performent, la route vers le 514 nous appelant, mais notre visite dans cette sympathique bourgade nous a permis de voir la ville d’un autre œil, et nous reviendrons inévitablement y faire un tour l’an prochain.
L'événement en photos
Par Audrey Hébert