FEQ 2023: Foo Fighters, White Reaper, Starcrawler, Emma Beko, Loviet et Debby Friday en action – Bible urbaine

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FEQ 2023: Foo Fighters, White Reaper, Starcrawler, Emma Beko, Loviet et Debby Friday en action

FEQ 2023: Foo Fighters, White Reaper, Starcrawler, Emma Beko, Loviet et Debby Friday en action

Un concert mémorable de Dave Grohl et de sa bande avec en prime de belles découvertes!

Publié le 9 juillet 2023 par Jean-Benoit Perras Nolet

Crédit photo : Sébastien Dion

Après Weezer et Imagine Dragons, c'était au tour des Foo Fighters de jouer en tête d’affiche sur les Plaines d’Abraham samedi. C’est toujours un évènement à ne pas manquer lorsque Dave Grohl et sa bande débarquent en ville, mais beaucoup d’autres artistes présents ont offert des performances intéressantes durant la soirée.

Un départ sur les chapeaux de roue avec Loviet

C’est devant une foule plus imposante que les journées précédentes que Loviet s’est présentée au parc de la Francophonie afin d’entamer cette soirée de spectacles. Et on peut dire qu’elle l’a entamée avec aplomb!

La chanteuse canadienne offre un pop-rock rétro aux accents grunge qui a beaucoup de mordant. Sa voix légèrement éraillée lui donne un son unique et très agréable. Et elle s’est adressée à la foule à de nombreuses reprises, ce qui nous permis de découvrir une jeune femme à la fois authentique et amusante.

Si elle a mentionné les noms de certains artistes qui allaient jouer après elle, elle ne s’est pas gênée pour mentionner que, de son côté, elle allait profiter de sa soirée pour aller voir les Foo Fighters. On verra plus tard qu’on ne pouvait pas la blâmer!

Emma Beko: sympathique et talentueuse

C’est dans un tout autre registre que la soirée s’est poursuivie avec la rappeuse québécoise d’origine péruvienne Emma Beko. Malgré leurs univers musicaux différents, les deux chanteuses avaient en commun leur lien avec la foule, alors que Beko a elle aussi multiplié les interventions entre ses chansons.

Elle a d’ailleurs confié qu’elle puise beaucoup d’inspiration pour ses textes à partir de ses sentiments d’insécurité et de rejet qu’elle ressent depuis l’enfance. Elle a ajouté que le fait de se sentir accepté et à sa place dans un festival comme le FEQ c’était très cool pour elle.

On la sentait visiblement excitée d’être présente.

Emma Beko. Photo: Philippe Ruel

Musicalement parlant, Emma Beko offre un rap introspectif avec des touches rock. Elle était d’ailleurs accompagnée d’un guitariste, en plus de son DJ, dont les sonorités m’ont fait penser Kid Cudi sur le plan musical, mais son flow est complètement différent de ce dernier.

Autant elle que Loviet sont de jeunes chanteuses de talent éminemment sympathiques qui sont définitivement à suivre.

Debby Friday: un peu froide

J’ai été un peu moins séduit par la prestation de Debby Friday. Il faut dire qu’elle n’a pas réussi à établir le même lien avec la foule que les deux artistes précédentes.

Elle n’avait pas une aussi bonne présence scénique, et j’ai même senti que les spectateurs étaient moins engagés.

Debby Friday. Photo: Philippe Ruel

Sa proposition électro-dance avec des touches de rap est loin d’être mauvaise, mais on ne peut pas dire qu’elle se démarque non plus. Ce fut un spectacle correct, mais qui ne m’a pas nécessairement donné envie d’en voir plus.

D’ailleurs, sans vouloir tomber dans un débat linguistique, je trouve dommage que des artistes vivant à Montréal comme Debby Friday, ou encore Siibii que j’ai vue la veille, ne lancent même pas un «bonjour» en français alors que des groupes américains comme Weezer ou Imagine Dragons se forcent pour dire quelques mots dans la langue de Molière.

Ça ajoute un petit plus que le public apprécie toujours après tout.

Starcrawler: un set flamboyant mais inégal

Après ce début de soirée au parc de la Francophonie, il était temps de prendre le chemin des Plaines d’Abraham, question de se réchauffer avant la prestation tant attendue des Foo Fighters.

Le premier groupe à mettre la table était Starcrawler. Les musiciens ont offert un glam-punk rappelant les Stooges ou encore les New York Dolls. Certes, ils ne réinventent pas la roue, mais leurs chansons sont entraînantes et on y trouve des riffs très accrocheurs.

Leur reprise de «Pet Semetary» des Ramones était bien réussie.

Starcrawler. Photo: Stéphane Bourgeois

Malheureusement, la sonorisation n’était pas très bonne et le groupe n’a pas réussi à créer un engouement comme Grandson l’a fait la veille, par exemple. On ne peut blâmer la chanteuse Arrow de Wilde, cependant, qui s’est démenée telle une diablesse dans l’eau bénite tout au long de leur prestation.

La recette éprouvée de White Reaper

White Reaper a semblé plaire plus aux festivaliers. Leur punk rock aux accents métal est simple et efficace, avec des mélodies chantées d’une voix claire, presque pop.

Si la première moitié du spectacle m’a plu, j’ai vite constaté que leurs chansons finissaient par toutes se ressembler. Ils semblent avoir trouvé une formule qui fonctionne et ne pas en décrocher.

White Reaper. Photo: Stéphane Bourgeois

C’est possible qu’en écoutant leurs albums, l’expérience soit différente, mais je ne peux pas dire qu’ils se sont vraiment démarqués samedi soir. Ils ont quand même offert une bonne mise en bouche avant le plat principal.

Foo Fighters: la magie opère toujours

Pour poursuivre avec mon analogie alimentaire, le plat principal n’était pas pour les vegans. C’était de la viande costaude en quantité suffisante pour sustenter les dizaines de milliers de personnes présentes.

Dave Grohl a promis que la soirée allait être longue en début de spectacle, et il a tenu parole. Selon l’horaire, les Foo Fighters devaient se produire de 21 h 30 à 23 h… et il était 23 h 40 lorsque les derniers accords d’«Everlong» ont résonné sur les Plaines d’Abraham.

En ouvrant avec des versions déchaînées des succès «All My Life» et «The Pretender», le ton était donné pour un spectacle explosif. Et il n’y a eu aucune accalmie.

Foo Fighters. Photo: Stéphane Bourgeois

Au-delà de la durée, c’est l’intensité avec laquelle le groupe performe qui rend leur prestation épique. Pas besoin de confettis ni de feu ni de fumée; ici, tout repose sur les chansons et les musiciens.

L’aura de Dave Grohl, probablement la vedette rock la plus authentique et sympathique de l’histoire, y est évidemment pour beaucoup. Il n’a pas besoin de multiplier les longs discours pour démontrer toute l’émotion qui l’habite. Le charisme lui coule dans les veines.

Il est impossible de ne pas parler du grand absent de la soirée, le regretté Taylor Hawkins. Sa mort a laissé un énorme vide, et c’était bizarre quand la caméra montrait Josh Freese aux tambours. Il n’a pas la même présence que Hawkins, dont le sourire pouvait illuminer un stade. Ses comparses lui ont d’ailleurs dédié «Aurora», sa chanson préférée des Foo Fighters.

Freese, un excellent batteur qui a, pour la petite anecdote, joué avec tout le monde, de Nine Inch Nails à Michael Bublé, fait cependant un travail remarquable à titre de remplaçant.

Ce fut un spectacle mémorable, le meilleur du festival jusqu’à présent selon moi, et la prestation du groupe dans le «relativement intime» auditorium de Verdun ce lundi 10 juillet devrait être tout simplement incroyable.

Du côté du FEQ, deux soirées bien différentes vont s’opposer dimanche, alors que le parc de la Francophonie sera plus à tendance hip-hop alors que les Plaines d’Abraham vibreront au son de la musique country!

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