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Crédit photo : Mathieu Pothier
La salle était encore clairsemée quand la jeune Torontoise Charlotte Day Wilson, qui assurait la première partie du spectacle, est montée sur scène. Elle n’en était qu’à son deuxième passage à Montréal, mais tout un passage ce fût. Celle qui se disait honorée de jouer sur les mêmes planches que Feist qu’elle écoutait toute jeune, a rapidement conquis le public de la Place des Arts. On retiendra en particulier sa version de «In Your Eyes» de BADBADNOTGOOD (pièce sur laquelle elle avait collaboré) ainsi que sa sublime «Work».
Dès que les lumières se sont tamisées dans la salle, le public est devenu fou. Feist les avait déjà dans sa poche avant même d’avoir joué une seule note. Extrêmement généreuse avec ses fans, elle a commencé cette prestation de presque deux heures par la pièce titre de son dernier album, «Pleasure».
Seule à la guitare, statuesque dans un faisceau lumineux solitaire, elle était inoubliable dans cet instant. Ses musiciens se sont joints à elle lors du refrain, mais trop tard, on avait déjà d’yeux que pour elle. Dommage pour le décor, il était joli, mais totalement superflu en présence de cette femme grandiose.
Ensuite, les pièces de Pleasure se sont enchaînées les unes après les autres presque exactement dans le même ordre que sur l’album, entrecoupées seulement par quelques interactions charmantes (en français!) avec la foule. Elle s’est d’ailleurs souvent adressée à son public pendant la soirée, notamment pendant «Any Party» où elle invitait les spectateurs à se regarder dans les yeux pendant qu’elle chantait: «You know I’d leave any party for you. ‘Cause no party’s so sweet as a party of two».
Il faut dire que si le concert était la date night de certain, Feist a su créer une atmosphère parfaite pour passer du temps à deux. Après quelques morceaux plus rock et énergiques («Century», «I’m Not Running Away»), c’est «Young Up» qui est venu nous toucher droit au cœur. La belle a invité son public à venir danser un slow devant la scène et dans les allées, créant un moment mémorable dans la Salle Wilfrid-Pelletier.
Les spectateurs sont d’ailleurs restés debout jusqu’à la fin du spectacle, dansant avec elle sur «Sealion», une reprise de «See-Line Woman» de Nina Simone, puis sur «The Bad in Each Other» (Metals, 2011). Le tout culminant par la poignante «Let It Die», tirée de l’album du même nom, sous la douce lumière d’une boule disco.
Feist est tout simplement magique et tout au long de cette soirée son énergie irradiait de la scène. Avec sa voix à la fois forte et fragile, on voyait en elle tour à tour la musicienne, la femme, l’amante, l’amie.
Elle rayonnait avec sa guitare entre les mains. Une grande leçon de showmanship.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Pleasure
2. I Wish I Didn't Miss You
3. Get Not High, Get Not Low
4. Lost Dreams
5. Any Party
6. A Man Is Not His Song
7. The Wind
8. Century
9. Baby Be Simple
10. I'm Not Running Away
11. Young Up
12. My Moon My Man
13. Sealion
14. The Bad In Each Other
15. How Come You Never Go There
16. I Feel It All
17. Let It Die