Fauve sur la Scène Loto-Québec lors des FrancoFolies de Montréal: «tu nous entends Montréal?»

La sensation parisienne Fauve est venue récolter les honneurs hier soir sur la Scène Loto-Québec pour le premier des deux spectacles offerts dans le cadre des 25^e FrancoFolies de Montréal. C’est une foule monstre qui s’est rassemblé pour enfin découvrir, apprécier ou comprendre le buzz qu’il y a autour de cette formation dont le nom est sur toutes les lèvres depuis quelques mois.

Après avoir démarré avec la pièce «Saint-Anne», dans laquelle ils dépeignent Paris comme de la merde, comme une ville qui sent la came, Fauve s’est réchauffé avec le titre «Haut les cœurs», qui figure sur leur premier maxi Blizzard, après quoi le public a eu droit à sa première interaction avec le phénomène de l’heure.

«Y’a du monde. J’crois qu’on a jamais joué devant autant de monde», a déclaré le chanteur de la formation, sourire intimidé et capuchon sur la tête. Et cette gêne apparente semble accompagner cette ascension vertigineuse en si peu de temps, car au début du spectacle les photographes ont même reçu l’interdiction de capturer des gros plans de leurs visages, signe que le collectif désire demeurer dans l’anonymat, dans son aura de mystère.

Il n’empêche qu’il était tout à fait possible de voir leurs visages, d’apprécier leur art brut en live, et tant mieux aussi, car la mode des masques et des déguisements ne crée plus tellement l’amusement à notre époque. C’est donc avec ce premier contact avec le sol québécois que Fauve nous a servi «Cock Music Smart Music» et «4.000 îles», où les gens ont été invités à chanter avec eux ce refrain si enlevant: «Emmène-moi revoir une dernière fois!»

Le chanteur de Fauve, qui avait l’air d’un véritable lion en cage sur scène, marchant de gauche à droite avec l’air d’un coké en manque de fix, a invité les gens dans la foule à démontrer un signe d’affection à l’entourage immédiat. «Faites la connaissance d’un bel inconnu, collez-vous». Et sur ces belles paroles, Fauve a joué «Rub a Dub», leur unique ballade, dans laquelle un jeune homme déclare son amour à une belle inconnue, car tel était son impulsion du moment.

La pièce «Nuits fauves» a suivi, mais malgré le succès de ce single qui a tourné pendant des semaines sur les radios françaises et la finale rock avec plus de mordant, le public a définitivement craquer pour «Blizzard», titre inaugural du maxi, qui a provoqué une réaction vive dans la foule. Modifiant une seule ligne du texte, le chanteur, à la toute fin, s’est écrié: «Tu nous entends Montréal?», sur quoi le public a largement applaudi.

«C’est fou car il y a six mois, on était encore dans nos chambres. On joue une dernière chanson puis après on ira boire des coups!», nous a lancé le chanteur, apparemment très fier de sa prestation. C’est donc la chanson «Kané» qui a servi d’au revoir, après une prestation de 55 minutes.

Avec un tel succès en si peu de temps, il n’était pas étonnant de sentir une certaine timidité régner en maître sur la scène hier soir. Alors que les quatre autres membres du groupe semblaient en parfaite maîtrise de leur fébrilité et de leur excitation, c’est définitivement le chanteur de la formation qui semblait avoir bien du mal à conserver son calme, mais il faut avouer qu’il s’est bien débrouillé et que les Québécois le lui ont bien rendu. «Tu nous entends Montréal?» Oh oui, on vous entend bien, très bien.

Fauve est de retour sur scène ce soir au Métropolis de Montréal en première partie de Benjamin Biolay. Le spectacle débute à 21 h et le prix des billets varie de 47 $ à 53,40 $.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Marie-Claire Denis

Écrit par: Éric Dumais