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Crédit photo : Caroline Perron
Helena Deland, doux comme le vent dans tes cheveux
Cette auteure-compositrice, c’est le genre d’artiste qui semble flotter quelques centimètres au-dessus du sol. C’était mon premier spectacle en ce vendredi et j’étais pas mal contente de sentir que cette performance me ferait planer. Des fois, on a juste envie de chiller les cheveux dans le vent du midi.
En effet, avec sa dégaine un peu féerique et sa voix à la fois angélique et profonde, Helena Deland nous invite à flotter avec elle dans un univers folk intime. C’était bien vu, mais le festival avait prévu plusieurs beans bags sur lesquels le public pouvait s’étendre afin de recevoir cette performance qui m’a donné des frissons du début à la fin.
Ce timbre de voix! Aérien, mais puissant à la fois.
Helena nous a donc servi en formule solo quelques morceaux, dont «Claudion», qu’on retrouve sur Altogether Unaccompanied, Vol. IV, ainsi que quelques nouveautés de son album Someone New.
C’est une personnalité simple, mais qui s’est avérée drôle lors de ses partages au public. Il émane de sa personne un doux charisme qui lui a permis de discuter avec son public, tout en livrant une performance qui valait le détour!
Ce fut d’ailleurs ma playlist pour mon retour à la maison!
Flore laurentienne, une expérience brève, mais intense
Je n’ai pas eu l’énergie de rester assise sous le soleil de plomb en ce milieu de journée! Cet état étant peut-être relié au chouette choix de bières locales servies au Parvis. Bref, j’ai quand même pris ce qui me restait de petit change afin d’aller assister à quelques chansons de Flore laurentienne. Et je n’ai eu aucun regret!
Cette formation, créée de toutes pièces par Mathieu David Gagnon, se démarque avec ses compositions instrumentales inspirées des musiques néoclassique, expérimentale et baroque, notamment.
Présentée de manière orchestrale sur scène, avec ses musiciens, les mélodies de Flore laurentienne m’ont emmenée directement dans un univers fluide et envoûtant duquel je n’avais plus envie de partir par la suite!
Et, encore une fois, il s’est avéré que mon intuition ne s’était pas trompée!
Cartel Madras, girl power all the way!
Pardonnez-moi, mais si vous ne connaissez pas encore Cartel Madras, vous êtes résolument entrain de passer à côté de quelque chose.
Impossible de ne pas remarquer ce duo féminin de trap/hip-hop canadien. Les deux soeurs, qui ont émigré de Chennai, capitale de l’est de l’Inde, jusqu’à Calgary, ont une dégaine de gangster à tout casser. Elles se sont présentées sur scène en nous donnant l’heureuse impression d’être à L.A, avec une attitude à faire pâlir les grands noms du rap. Et la qualité a suivi.
Les textes affichant une fierté queer sans équivoque ont été rappés avec une éloquence impressionnante. Faisant elles-mêmes office de DJ (le leur ne pouvant être présents), les deux soeurs nous ont balancé leurs incantations sans pudeur, comme dans «Housey», où elles chantent: «I need a bitch to stunt at my show, I need a bitch to leave a man at my show».
Avec une confiance et une prestance absolument assumées, elles nous ont aussi présenté de nouveaux titres, dont «Money», avant d’incarner bruyamment, en se promenant d’un bout à l’autre de la scène, leur succès «Goonda Gold».
Bref, voilà un rap savamment exécuté, aux textes percutants, délivré par deux fxmmes habillées au goût du jour. Wow!
The Planets Smashers: le bonheur d’être sur scène (et devant)
Après vingt-cinq ans de tournée à travers le monde, d’aventures et de party, les Planet Smashers sont décidément devenus une institution québécoise. Et avec raison. Dès les premières notes, la foule, particulièrement nombreuse, s’est mise à danser frénétiquement et ne s’est arrêtée qu’après le dernier rappel. Et je ne parle pas ici d’un léger mouvement d’épaules.
Leurs chansons ska-punk ont en effet défilé presque sans interruption, tout en propageant une ambiance de joie explosive au sein du public présent!
Moi, je me sentais vraiment chanceuse d’être au milieu de cette foule qui ne se pouvait plus d’être aussi contente. Pic de joie lors de «Surfin’ in Tofino», pendant laquelle les festivaliers ont attendu le signal du chanteur avant de passer en position accroupie au sol avant un moshpit collectif.
Vraiment, c’était le moment parfait qui te fait oublier, d’un coup, que cela fait plus d’un an que tu n’as pas sué de bonheur dans une foule. Quoi demander de plus?
Mes coups de coeur du Festif en rafale!
- Helena Deland, qui a confié que les bas qu’elle portait lors de son spectacle lui avaient été prêtés par Johanne, résidente de Baie-St-Paul et propriétaire de la cour où ledit spectacle a eu lieu. À BST, ça se tient serré, t’sé.
- Les rappels et ovations pour TOUS les shows, et aussi le fait que TOUS les artistes ont verbalisé leur amour d’être sur scène plusieurs fois au cours de leurs prestations. Émotions.
- L’espace Parvis de l’Église, qui accueillait les festivaliers durant la durée du Festif!, avec la présence d’un DJ, d’un bar à bière et à vin, de nourriture et d’un espace chilling.
- Une sélection de bières et de vins locaux!
- Les visuels réussis sur chacune des scènes et le souci du détail! Le Festif! a tout donné afin que les mesures sanitaires soient respectées, et ce, sans que ça n’entrave l’ambiance du festival. Chaque lieu avait ses propres objets phares (caisses de pommes, tipis en bois, barils industriels tagués de graffitis…) pour permettre aux gens de mieux comprendre les distances à respecter. Bien joué!
Alors, on se revoit l’année prochaine, évidemment!
L'événement en photos
Par Caroline Perron