«En vogue avec…» la créatrice Félix Marcuzzo et ses bijoux et accessoires Chikiboom

Félix, quand as-tu commencé à t’intéresser à la mode et, plus, spécifiquement, à la création d’accessoires avec des matériaux recyclés?

«Je m’intéresse au design et à la mode depuis toute petite. Fille de photographe de mode, j’ai toujours su que j’allais avoir un métier lié à ça. Mais finalement, c’est presque par inadvertance que Chikiboom est née par une journée ensoleillée du printemps 2010.»

«Je magasinais avec une copine et nous sommes tombées sur un sac de retailles de cuir. Suivant ses recommandations, je l’ai acheté tout en n’ayant aucune idée de ce que j’en ferais. L’entreprise était lancée sans que je m’en aperçoive!»

«Chez moi, j’ai commencé à créer des bracelets multicolores à partir de ce que je venais de trouver. Je les ai présentés à plusieurs amis, dont une qui connaissait une propriétaire de boutique. Je suis entrée en contact avec elle et hop!, j’ai trouvé mon premier point de vente.»

«La semaine d’après, j’avais un site web, des cartes d’affaires, un shooting photo et six autres points de vente! Un mois plus tard, je quittais mon travail pour me consacrer à temps plein à cette aventure. Je n’aurais pas pu me douter qu’une simple balade entre copines allait faire en sorte que je devienne entrepreneure. Parfois, la vie c’est simple comme ça!»

Peux-tu nous en dire plus sur les bijoux et les accessoires que tu réalises, et sur ton processus de création en tant que tel?

«Je crée des montres pour hommes et femmes, des boucles d’oreilles, des colliers et des ceintures à partir de cuir recyclé. Tous les bijoux sont pensés pour être passe-partout, minimalistes, au design simple et épuré.»

«Le but de Chikiboom est de réutiliser des matériaux qui seraient autrement jetés, des cuirs qui ont des défauts et ne sont pas utilisables pour des sacs ou autres grands accessoires. C’est donc une surprise à chaque visite chez mes fournisseurs. Le plus excitant, c’est lorsque je trouve de magnifiques cuirs en si petite quantité qu’ils me permettent de fabriquer seulement deux ou trois pièces!»

«Pour m’assurer d’utiliser au maximum le matériau, je produis ensuite des boucles d’oreilles. J’aime dire qu’acheter un bijou Chikiboom, c’est acheter local et écolo, mais c’est surtout être certain d’avoir au poignet ou à l’oreille un bijou fait avec beaucoup d’amour!»

J’ai vu que tes produits étaient présentés dans des points de vente du Québec, du Canada et de l’Europe. Peux-tu nous en citer quelques-uns et nous dire comment tu as été amenée à collaborer avec eux?

«Il y a certains points de vente qui proposent mes produits Chikiboom depuis les tout débuts, il y a 9 ans! C’est le cas de la boutique Bottes & Baskets sur Beaubien, Le placard sur l’avenue Mont-Royal et la Boutique Twist, qui vient tout juste d’ouvrir un nouveau magasin à Baie St-Paul en plus de ceux de Jonquière et Chicoutimi.»

«Il y en a d’autres qui viennent à peine d’arriver dans la famille et qui nous représentent tellement bien que les relivraisons n’arrêtent pas! Je pense par exemple au Musée national des beaux-arts de Québec, à Jamais assez sur St-Laurent ou encore à Casa Luca sur la promenade Fleury.»

«Trouver un bon partenaire, c’est travailler avec quelqu’un qui croit en mes produits et qui les présente aussi bien que je pourrais le faire. Quand on tombe pile là-dessus, c’est tellement satisfaisant.»

Qu’est-ce qui t’allume particulièrement dans le fait de proposer des produits locaux et écoresponsables?

«Tous les produits qui sortent de l’atelier ont été faits un à un à la main, par moi ou ma merveilleuse employée. Quand je dis ça, je ne blague pas! Chaque trou, découpe, assemblage, chaque boucle d’oreille ou montre: tout est fait à l’ancienne avec un emporte-pièce manuel!»

«J’ai un réel attachement pour chacun d’entre eux. Ils sont tous uniques et la plupart ne sont disponibles qu’en très petites quantités, car les retailles sont minuscules. En plus d’être écoresponsables, ils sont rares.»

«Décider de réutiliser un matériau demande un esprit astucieux et inventif. En achetant seulement ce qui est disponible, c’est parfois un vrai défi de les assembler pour créer un produit design, simple et épuré. D’un autre côté, c’est super motivant et ça fait que notre production et nos couleurs disponibles changent vraiment souvent.»

Comment élabores-tu tes photos de campagnes promotionnelles pour chaque collection, et avec quels autres intervenants collabores-tu?

«Depuis mes débuts, j’ai eu la chance de travailler avec de super photographes, mannequins et maquilleuses professionnels. J’ai fait des shootings pendant plusieurs années, mais maintenant on dirait que c’est moins nécessaire.»

«Depuis l’arrivée d’Instagram, je fais les photos moi-même, car il en faut une telle quantité pour nourrir les abonnés qu’on serait constamment en séance! Les photos du type lifestyle se sont généralisées sur les différentes plateformes et sont beaucoup plus faciles à faire pour le commun des mortels.»

«Je crois par contre que mes visuels ont dès le départ attiré l’attention, grâce à leur originalité et à leur professionnalisme. Ils ont incontestablement contribué à donner d’emblée une crédibilité à la marque.»

Qu’est-ce qui te rend le plus fière en tant que créatrice et fondatrice de Chikiboom, et quels projets rêves-tu encore de réaliser dans le cadre de ta marque?

«C’est de réussir à rester à l’échelle humaine, authentique. C’est drôle à dire, mais c’est difficile de demeurer une petite entreprise. Tout le monde autour veut vous voir grandir et les opportunités de croître ne manquent pas.»

«Depuis le début de Chikiboom, j’essaie de garder le contact avec les gens, autant les propriétaires de boutiques que les clients. Voilà ce qui me rend le plus fière, car jusqu’à maintenant, ça marche.»

«Il y a aussi l’engouement des clients pour les montres et autres accessoires qui me rend vraiment heureuse! C’est incroyable de créer quelque chose et que ça plaise à autant de monde. Chaque vente me fait encore le même effet après tout ce temps. On ne s’habitue pas à ce genre de plaisir!»

Ne manquez pas le prochain «En vogue avec…» dès le 15 mai, où nous rencontrerons Alexe, créatrice et fondatrice d’Apprenti Ôr’ganik, une gamme de soins pour le corps locale créée avec des ingrédients naturels et biologiques!