«En vogue avec...» Karine Comptier, la céramiste derrière les bijoux Santoline – Bible urbaine

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«En vogue avec…» Karine Comptier, la céramiste derrière les bijoux Santoline

«En vogue avec…» Karine Comptier, la céramiste derrière les bijoux Santoline

Porter la terre sur soi, une belle manière de se reconnecter à la nature

Publié le 7 décembre 2021 par Claire Groulx-Robert

Crédit photo : Laura Regev

Dans le cadre de cette série, Bible urbaine s’entretient avec une personne qui évolue dans le milieu de la mode ou de la beauté à Montréal ou dans les environs, afin de lui poser six questions sur sa marque ou son métier. Créateurs de mode ou d’accessoires, designers de produits de beauté ou de parfums locaux, tatoueurs ou maquilleurs professionnels: tous se prêtent au jeu de vous faire découvrir les multiples facettes de leurs univers créatifs. Cette semaine, on a échangé avec Karine Comptier, la céramiste derrière les bijoux Santoline, qui fabrique des accessoires délicats en travaillant la porcelaine mate pour mettre en valeur la délicatesse et l'origine terreuse de cette matière.

Karine, parle-nous de ton parcours! Quand as-tu commencé à t’intéresser à la création de bijoux, et d’où t’es venue l’idée de lancer ta compagnie Santoline?

«Du côté maternel, je viens d’une famille lyonnaise qui aime l’histoire, les arts et les différents savoir-faire des artisans. Mon grand-père était responsable du développement des teintures pour une grande maison de soierie lyonnaise. Ma mère était tisserande, et je me vois encore trottinant entre les kiosques des céramistes et des joailliers quand elle exposait ses créations.»

«À l’université, je me suis dirigée vers l’archéologie puis vers la muséologie, dans laquelle je travaille encore à ce jour. À partir d’une certaine époque, je me suis aperçue qu’il me manquait quelque chose, mais quoi?»

«C’est après avoir vécu une période difficile durant laquelle je cherchais à vivre un rapport au temps différent de ce que je connaissais que j’ai eu le déclic. Ce qui me manquait, c’était de créer et d’être en dialogue avec la matière et la nature.»

«Entre-temps, j’avais plusieurs cours en céramique à mon actif et une formation en lancement d’entreprise. Santoline est donc née d’une envie de changer les codes du bijou en porcelaine en proposant un style différent, intemporel et sensuel à la fois.»

«À travers mon parcours, j’ai fait la rencontre de la céramiste porcelainière Louise Bousquet, qui m’a énormément fait avancer dans la technique du coulage de la porcelaine. Depuis, je continue mon perfectionnement, et la beauté dans tout ça, c’est que je n’aurai jamais fini d’apprendre!»

Peux-tu nous résumer en quelques mots la mission et les valeurs de ton entreprise?

«Je souhaite partager une passion et faire (re)découvrir la porcelaine, une matière si noble et raffinée. Les bijoux, fabriqués à partir de matériaux de qualité, ne sont pas rythmés par les tendances ou par les saisons. Vous ne verrez pas de collection de printemps ou d’hiver chez Santoline.»

«D’autre part, je crois profondément en une consommation plus respectueuse de la main-d’œuvre et de l’impact que cette dernière a sur notre terre. Mes choix, à tous les plans de la gestion de mon entreprise, sont dictés par ces valeurs.»

«En fin de compte, je souhaite sensibiliser les gens aux métiers de tradition et aux savoir-faire pour les faire perdurer. Porter la terre sur soi, n’est-ce pas là une belle manière de se reconnecter à la nature?»

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Photo: Laura Regev photographie

Toi qui te spécialises dans la fabrication de bijoux artisanaux tels que colliers, bracelets et boucles d’oreilles, peux-tu nous parler plus en détail de ton processus de création en tant que tel?

«Ouh là! Question difficile! Je dirais que je n’ai pas de schéma bien établi. La création vient quand elle vient, souvent quand je suis dans l’atelier à fabriquer autre chose et que mes mains touchent la matière!»

«En ce moment, je suis très influencée par l’architecture et les formes des bijoux de l’Antiquité. Quand je crée un bijou, je souhaite toujours mettre la porcelaine à l’honneur et la magnifier par un montage qui la met en scène. À mes yeux, la porcelaine vaut bien autant, si ce n’est pas plus que certaines qualités de pierres et de perles que l’on retrouve sur le marché.»

«Ce qui fait sa valeur, c’est le temps passé à la modeler, à la travailler. À Limoges, on l’appelle d’ailleurs l’or blanc! J’ai la chance de travailler avec une équipe de joailliers très doués, ici même à Montréal, qui réalisent, à partir de mes dessins, de belles pièces sur mesure sur lesquelles je viens apposer les petites pièces de porcelaine.»

«J’aime travailler la dualité des matières; la porcelaine mate rentre en dialogue avec les matières qui accrochent la lumière, par exemple l’or, et se mettent en valeur les unes les autres. Cela crée un équilibre qui me plaît.»

Et qu’est-ce qui t’a attiré dans l’utilisation de la porcelaine pour tes bijoux? Dis-nous aussi si tu as une technique de prédilection pour fabriquer de si petites et délicates pièces!

«Sans hésiter, la matière! C’est elle qui me guide tout le temps. J’ai trouvé très intéressant de travailler la porcelaine nue, sans l’émail qui la recouvre traditionnellement, car bien qu’elle lui apporte de la brillance, elle cache la terre et sa délicatesse.»

«J’affectionne tout particulièrement la technique du moulage; il y a quelque chose de totalement fascinant à voir cette matière soyeuse comme de la crème se transformer dans une forme choisie et devenir aussi rigide que le verre.»

«Pour la dernière collection, j’ai opté pour la technique de l’estampage, qui consiste à sculpter une forme dans le plâtre puis à presser la porcelaine dans ce moule afin de lui donner sa forme.»

«Mais je ne peux pas me cloisonner à une seule technique, puisqu’elle fait partie intégrante du processus de création et qu’il y a autant de techniques qu’il y a de limites à la création.»

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Photo: Véronique Saint-Germain

Qu’est-ce qui te rend fière en tant que créatrice et fondatrice de ton propre atelier, et quels projets rêves-tu de réaliser avec ta marque?

«Je pourrais répondre que tous les aspects de Santoline me rendent fière et me permettent d’évoluer, de me connaître davantage et d’apprendre à me faire confiance (chose qui n’est pas toujours facile).»

«Mais pour répondre plus précisément à la question, ce qui me rend le plus fière, c’est lorsque les femmes s’approprient et portent mes bijoux. C’est à cet instant précis que mes créations prennent vie et donnent un sens à mon travail.»

«Après tout, le bijou a pour fonction de mettre les corps en valeur! Et pour ce qui est de mes rêves, le luminaire me fait de l’œil depuis un moment!»

Est-ce que tu as une nouvelle gamme de produits qui s’ajoute à ta collection prochainement? Dis-nous en plus sur ce qui est à venir pour toi et ta compagnie!

«Oui, il y a plusieurs nouvelles pièces qui arrivent juste à temps pour les fêtes de Noël. Ma plus récente collection présente des pièces de porcelaine travaillées en bas-relief sur un médaillon, comme sur les anciens bâtiments dans le Vieux-Montréal, le tout légèrement imparfait, inspiré des anciennes médailles antiques.»

«Je viens également de finir une collection en exclusivité pour la jolie boutique Cœur d’artichaut, qui sera disponible d’ici quelques jours sur son site et en boutique sur la rue Laurier à Montréal. Pour 2022, d’autres collaborations sont à venir, de la lumière et de la couleur! Je n’en dis pas plus!»

Vous pouvez découvrir tous les bijoux de Santoline sur sa page Etsy! Pour découvrir nos précédentes chroniques «En vogue avec…», visitez le labibleurbaine.com/En+vogue+avec…

Les bijoux Santoline en images

Par Laura Regev et Véronique Saint-Germain

  • «En vogue avec…» Karine Comptier, la céramiste derrière les bijoux Santoline
    Photo: Laura Regev photographie
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    Photo: Karine Comptier

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