«En vogue avec...» Jennifer Hatoum, fondatrice de MAKA, une compagnie de cosmétiques naturels et éthiques – Bible urbaine

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«En vogue avec…» Jennifer Hatoum, fondatrice de MAKA, une compagnie de cosmétiques naturels et éthiques

«En vogue avec…» Jennifer Hatoum, fondatrice de MAKA, une compagnie de cosmétiques naturels et éthiques

Son mantra: faire sa part en redonnant à celles et ceux qui donnent

Publié le 9 mars 2022 par Claire Groulx-Robert

Crédit photo : Audrey McMahon

Dans le cadre de cette série, Bible urbaine s’entretient avec une personne qui évolue dans le milieu de la mode ou de la beauté à Montréal ou dans les environs, afin de lui poser 6 questions sur sa marque ou son métier. Créateurs de mode ou d’accessoires, designers de produits de beauté ou de parfums locaux, tatoueurs ou maquilleurs professionnels: tous se prêtent au jeu de vous faire découvrir les multiples facettes de leurs univers créatifs. Cette fois, on vous fait découvrir Jennifer Hatoum, fondatrice de la compagnie de cosmétiques naturels MAKA. Elle nous parle de sa passion et des vertus de l'aromathérapie et de sa manière de redonner aux communautés avec qui elle collabore pour s'approvisionner de ses matières premières!

Jennifer, c’est un plaisir de faire ta connaissance! Dis-nous, quand as-tu commencé à t’intéresser aux soins corporels et aux produits naturels? Et dans quel contexte as-tu décidé de lancer ta compagnie de cosmétiques naturels MAKA?

«Tout le plaisir est pour moi! Le pouvoir des plantes est quelque chose qui m’intrigue depuis toujours. Quand j’étais toute petite, j’ai développé un lien très particulier avec la nature et les animaux, et j’ai découvert la Wicca quand j’avais environ 13 ans, dans les débuts d’internet.»

«J’ai grandi en campagne avec des gens qui vivaient au même endroit depuis des générations, et les plus âgés nous apprenaient les plantes et leurs vertus. Ça faisait naturellement partie de notre quotidien, à mes frères et moi.»

«Concernant les soins de beauté naturels, j’ai toujours aimé ça! Je me souviens que je faisais des masques au yaourt avec mes amies à 8 ans! Mais l’aventure MAKA a véritablement commencé à 26 ans, lorsque je suis allée vivre en Chine. J’ai développé de l’acné et aucune crème que je pouvais trouver en pharmacie, même les bonnes marques reconnues en France, ne marchait pour moi. Ça a même empiré mon problème.»

«Du coup, j’ai arrêté de les appliquer sur mon visage et ça s’est amélioré! Alors, j’ai ressorti mes grimoires et commencé à faire des crèmes pour mon visage. Mes amies m’en ont demandé, puis je suis allée vivre à Toronto, où j’ai poursuivi ma carrière (notamment en défense des droits des femmes). Et parallèlement, afin d’être capable de formuler au mieux — et en toute sécurité — des synergies d’huiles essentielles, je suis devenue aromathérapeute. C’est ainsi que, quelques années plus tard, et avec un diplôme en poche, MAKA a véritablement pris forme.»

Quelles sont les missions de ton entreprise et les valeurs que tu souhaites véhiculer?

«MAKA signifie “la Terre” en langage Lakota. La fleur de vie est une figure centrale en géométrie sacrée et évoque notamment le développement de la vie au niveau moléculaire et l’interdépendance de toutes et de tous. MAKA véhicule donc des valeurs d’excellence, d’entraide, de justice sociale, d’écologie et de beauté consciente.»

«Tout cela est très beau sur papier (et très en vogue), mais il est bon de se baser sur les actions que nous posons.»

«MAKA préserve une partie de ses bénéfices pour monter des projets sociaux directement aux travailleuses et aux travailleurs parmi nos fournisseurs, selon leurs besoins respectifs. Le premier projet sera un programme d’alphabétisation pour des femmes qui produisent notre huile d’argan dans le Moyen Atlas au Maroc. Elles me l’ont demandé directement.»

«Pour elles, lire et écrire est un gage d’indépendance, comme prendre le bus et pouvoir lire les panneaux afin de ne pas constamment s’en remettre à un homme (ça m’a bien ramené les pieds sur terre, car c’est quelque chose que nous faisons toutes, de manière si nonchalante tous les jours, n’est-ce pas?)»

«MAKA approvisionne ses matières premières et choisit les fournisseurs les plus éthiques. Je me déplace moi-même sur place pour travailler avec eux (qui sont souvent des femmes!) À terme, la plupart des matières premières que nous utilisons seront approvisionnées de cette manière, mais pour l’instant, à cause de la pandémie, je n’ai pas pu me déplacer pendant deux ans, surtout que les endroits sont difficiles d’accès.»

«Enfin, nos cosmétiques sont excellents, naturels, véganes et conviennent même aux peaux réactives (comme la mienne!)»

MagalieBoulerice_MAKA-cosmetique

Tu offres également des ateliers de fabrication de cosmétiques, d’introduction à l’aromathérapie et des consultations personnelles, qui «ont pour but de [nous] familiariser avec les besoins de [notre] peau et les matières premières naturelles qui peut y répondre». Peux-tu nous expliquer brièvement comment se déroulent ces rencontres et pour qui elles sont destinées?

«Les consultations personnelles sont destinées à toutes et à tous. La première rencontre dure environ une heure et me permet de dresser le portrait de la personne, d’avoir les informations nécessaires, notamment au niveau de l’historique médical, afin de créer ses produits sur mesure et de pouvoir la conseiller en magasin et sur l’achat des huiles essentielles.»

«Les ateliers en aromathérapie, en cosmétique et sur des sujets plus spirituels sont axés sur la pratique, et chaque personne rentre à la maison avec son propre produit! Nous offrons aussi des ateliers et des événements privatisés dans notre bel espace.»

Le respect des travailleurs et travailleuses semble être une valeur primordiale pour ton entreprise. Comment en es-tu venue à collaborer avec des organisations qui favorisent le développement et la réinsertion économique des femmes dans les pays où l’on retrouve les matières premières que tu utilises pour la fabrication de tes produits? Peut-être que tu peux nous en nommer quelques-unes! Et as-tu constaté un impact positif grâce à ces projets sociaux?

«C’est même au cœur de mon entreprise! J’ai travaillé pour Amnesty International au Maroc, puis aussi dans des associations féministes et des centres pour femmes à Toronto et à Montréal.»

«En fait, je ne collabore pas avec ces associations; je monte moi-même des projets sociaux directement selon la demande des personnes. Clairement, cela a un impact positif, puisque nous répondons à un besoin qui est exprimé par les personnes auprès desquelles nous travaillons.»

«Par exemple, beaucoup de femmes ont pleuré à la seule question: “Qu’est-ce que je peux faire pour vous?” C’est difficile à imaginer lorsque l’on ne connaît pas leur réalité, mais on ne leur a jamais posé cette question. Elles ne se sont jamais posé la question elles-mêmes, car elles n’en ont tout simplement pas eu le luxe.»

«Là, je parle de femmes qui vivent dans des régions reculées. Ce sont elles qui aident à la maison et à prendre soin des plus petits. Ce sont des femmes mariées dès qu’elles sont pubères, des mères, des analphabètes… donc, elles dépendent des hommes pour tellement de choses. J’ai choisi de monter moi-même ces projets plutôt que de laisser des associations s’en charger, car je veux absolument assurer un suivi et m’assurer que ces femmes ont ce qu’elles demandent. Et si leur besoin change, on s’adaptera.»

«Ce n’est pas pour faire joli sur notre site ou faire du marketing éthique. Il y a de véritables carences dans certains pays et, grâce à MAKA et à notre communauté engagée, nous faisons simplement notre part en redonnant à celles et ceux qui nous donnent, en nous assurant que l’effet, au final, est bien celui escompté.»

«Je pense que c’est la responsabilité de chacun de s’en assurer, plutôt que de donner de l’argent sans réellement être impliqué dans le résultat. C’est ma vision des choses, en tout cas, pour avoir travaillé sur le terrain!»

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MAKA s’inscrit également dans une démarche zéro déchet: en plus de proposer des alternatives écologiques pour la vie quotidienne sur ton site, tes contenants en verre sont consignés et tu as une politique d’emballage minimal. Peux-tu nous en dire plus, et nous dire où il est possible de se procurer tes produits et, par le fait même, de retourner les contenants vides?

«Tous nos contenants sont en verre. Nous avons été la première entreprise montréalaise à mettre en place un système de consignation sur les contenants. Et afin d’encourager nos merveilleux.euses client.e.s à prendre part au système, nous offrons un rabais de 2 $ sur les achats suivants lorsque ceux-ci nous ramènent nos contenants qui sont à même d’être réutilisés.»

«Vous pouvez vous procurer les produits sur notre site internet: www.carebymaka.com ou à notre boutique pignon sur rue, au 5427, boulevard Saint-Laurent (Mile-End) à Montréal.»

«Pour le moment, vous pouvez nous rapporter les contenants en boutique uniquement.»

Tu as récemment lancé ta nouvelle gamme de cosmétiques «peau neuve», créée spécialement pour les urbains actifs, engagés et écolos. Quels sont tes produits chouchous de cette collection? Partage-nous quelques-uns de tes coups de cœur, on est curieux!

«C’est une question TRÈS difficile, je les aime tous! Je dirais que j’adore particulièrement l’exfoliant visage SCRUB, 100 % naturel avec des billes de jojoba. Il est très doux pour la peau et il enlève toutes les cellules mortes.»

«J’adore aussi notre masque DETOX+++, il crée un effet de fraîcheur sur la peau, purifie et illumine le teint. Il est fait à base d’argile bleue qui a des effets antipollution reconnus.»

«Puis, la crème de nuit REGENERATE, qui combat les signes de l’âge et dont ma peau ne peut plus se passer! C’est une crème épaisse et riche. À appliquer le soir pour se réveiller avec une peau toute douce et qui sent merveilleusement bon. Elle active de plus la régénération cellulaire, qui a tendance à ralentir avec l’âge.»

Pour découvrir nos précédentes chroniques «En vogue avec…» ainsi que d’autres artisan.e.s de la mode et beauté à Montréal, visitez le www.labibleurbaine.com/En+vogue+avec…

La marque de cosmétiques MAKA en images

Par Magalie Boulerice et Jennifer Hatoum

  • «En vogue avec…» Jennifer Hatoum, fondatrice de MAKA, une compagnie de cosmétiques naturels et éthiques
    Photo: Magalie Boulerice
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