«En toute amitié» de Karl Hardy et Vanessa Duchel au Théâtre La Chapelle – Bible urbaine

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«En toute amitié» de Karl Hardy et Vanessa Duchel au Théâtre La Chapelle

«En toute amitié» de Karl Hardy et Vanessa Duchel au Théâtre La Chapelle

Bravo pour l’autodérision

Publié le 18 juillet 2014 par Camille Masbourian

Crédit photo : Tous droits réservés

Deux stars déchues (leurs mots) de la téléréalité, aujourd’hui meilleurs amis, montent ensemble sur scène pour partager leurs souvenirs en sketches et en musique. Entre deux références sur leur poids respectif et un commentaire déplacé sur la vie sexuelle de l’un ou de l’autre, Karl Hardy et Vanessa Duchel se livrent pendant un peu plus d’une heure avec amour, honnêteté et surtout beaucoup d’autodérision.

C’est sans aucun doute la clé du spectacle: l’autodérision dont font preuve les deux artistes. Tour à tour, ils rient de leurs choix de carrière, de leur poids, de leur image, de leur attitude, de leur passé, etc. Tout y passe. Et la plupart du temps, de façon pas très délicate. C’est d’ailleurs Vanessa Duchel qui apporte les meilleurs éléments du spectacle. Si Karl Hardy semble parfois tomber dans la parodie tant il prend une voix haut perchée et enfantine, Vanessa Duchel ne perd presque jamais son ton direct et tranchant. Aux côtés de son ami qui semble sortir tout droit d’une émission de télé pour enfants, l’effet est encore plus saisissant. Racontant, par exemple, qu’à l’école Karl aimait beaucoup les cours de français et l’écriture, ce qui l’a amené à écrire son autobiographie il y a quelques années, elle dit: «Vous pouvez d’ailleurs vous procurer son crisse de flop dans tous les Archambault du Québec».

Les couteaux volent bas lors de ce spectacle, mais les deux amis jouent avec le ton. Même lorsque le public sourcille. À une réplique particulièrement acerbe de Vanessa, une dame s’est exclamée dans la salle! La chanteuse ne l’a pas manquée. «Hon! Comment ça hon! C’est un sketch, madame, calmez-vous!» D’ailleurs, tout au long du spectacle, les deux artistes restent attentifs à ce qui se passe dans la salle, tout en saisissant l’occasion au vol d’inclure les réactions du public à travers leurs discussions.

Ce petit côté d’improvisation rend le tout sympathique et cocasse tant qu’il y en a pas trop. Et, parfois, malheureusement, il y en a un peu trop. À plusieurs reprises, ils se sont «enfargés» dans leur texte, semblaient se tromper de réplique, ou avaient de la difficulté à garder le focus. On aurait dit que c’était la première fois qu’ils présentaient ce spectacle. Avec moins de cabotinage et un ton soutenu et plus assumé, ce serait encore plus drôle. Si c’est presque maîtrisé chez Vanessa, il faudrait que Karl cesse immédiatement avec sa voix plaintive et un peu trop récitée, qui finit assez rapidement par être lassante. Même chose d’ailleurs pour les commentaires sur leur poids. Revenons-en de leur tour de taille. Ils y font référence au moins 50 fois, dont 48 de trop. C’est vraiment loin d’être les meilleurs gags du spectacle.

La troisième vedette du spectacle, c’est Marc-André Sauvageau, le pianiste qui les accompagne sur scène, notamment lors des chansons, mais également tout au long du spectacle. Son moment de gloire, c’est son refrain chanté en duo avec Karl Hardy sur la chanson «Sensualité» d’Axelle Red. Formidable! Mais encore une fois, c’est surtout Vanessa Duchel qui brille lors des chansons, dévoilant une fort jolie voix.

Étant donné qu’on ne sait pas trop où s’en vont Vanessa Duchel et Karl Hardy avec ce spectacle, on aurait pu s’attendre à pire. Mais même si c’est loin d’être parfait, il y a des bons moments qui déclenchent ici et là de francs éclats de rire. En tout cas, une chose est certaine, il faut être fait fort pour savoir rire de soi-même ainsi devant le public. Bravo pour ça!

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