En selle avec l'auteur-compositeur canadien Jeremie Albino au Studio TD – Bible urbaine

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En selle avec l’auteur-compositeur canadien Jeremie Albino au Studio TD

En selle avec l’auteur-compositeur canadien Jeremie Albino au Studio TD

Un nouveau souffle pour la musique country

Publié le 31 mars 2025 par Emilie Matthews

Crédit photo : Serena Yang

On se serait cru à Nashville en voyant Jeremie Albino, chapeau de cowboy sur la tête, arpenter la scène, tandis que les pieds des spectateurs tapaient au rythme de la musique et que résonnaient les paroles de «Rolling Down the 405», un nouveau titre célébrant la liberté trouvée derrière le volant sur l'iconique route californienne.

J’ai découvert Jeremie Albino par hasard, l’année dernière, lorsqu’il se produisait au Bar Le Ritz PDB à Montréal. L’intimité de la salle, bondée à l’époque, contrastait avec celle du 28 mars dernier au Studio TD, où l’espace entre les spectateurs était bien plus perceptible, créant parfois une sensation de vide, malgré l’énergie débordante du groupe sur scène.

Le répertoire de la soirée comprenait des morceaux désormais classiques, comme «Hard Time», qui a propulsé Albino à la célébrité en 2019, et «Shipwreck», la toute première chanson écrite par l’artiste, ainsi que plusieurs titres de son dernier album, Our Time in the Sun (2024).

Un pied solidement ancré dans la culture country

Les musiciens de Jeremie Albino, un batteur, un guitariste et un bassiste, dégageaient des influences du Sud à travers leurs instruments, et pas seulement: par leurs tenues et leur présence scénique également!

Vêtus de bottes légèrement à talon, de jeans, de gilets sans manches, et coiffés de chapeaux de cowboy, ils offraient une image résolument country. Le bassiste arborait une moustache évoquant un morse, à la manière de Wild Bill Hickok, un célèbre tireur du Wild Wild West. Quant au guitariste, ses cheveux et sa moustache évoquaient Elvis, avec ce look sculpté et gras, ajoutant une touche d’authenticité country.

La voix d’Albino, parfois rugueuse, semblait grogner lorsqu’il se perdait dans ses paroles, rappelant la profondeur et la gravité de Johnny Cash. Les thèmes de certaines chansons sont également résolument country, comme la souffrance liée à l’alcoolisme dans «Struggling with the Bottle» et la dureté de la vie de travailleur dans «Dinner Bell».

Une présence sur scène inégalée

Sa présence sur scène a littéralement enflammé la salle. Cela se lit sur les visages des spectateurs, les yeux fixés sur lui du début à la fin de chaque chanson. Il fascinait en se courbant, presque en transe, sur sa guitare rouge éclatante, gambadant sur scène d’un musicien à l’autre, semblant fusionner avec leur musique pendant quelques instants.

L’artiste torontois a également interagi avec le public, les régalant en s’exprimant parfois en français, comme lorsqu’il a lancé un «Ça va Montréal?», un clin d’œil à ses racines québécoises.

Au galop vers des accords plus rock

Jeremie Albino n’a pas peur de sortir des sentiers battus, et certaines de ses nouvelles chansons adoptent une cadence résolument différente.

Son dernier album, Our Time in the Sun (2024), dévoile un virage plus rock, avec des morceaux comme «Dinner Bell», produit avec Dan Auerbach des Black Keys. Les effets distinctifs sur la voix et les riffs énergiques étaient bien reconnaissables. «Struggling with the Bottle» a poursuivi cette exploration avec une touche indéniablement rock, tandis que «Since I’ve Been Knowing You» apportait une note blues, enserrant le public dans l’énergie d’une chanson d’amour vibrante.

Mais Albino reste fidèle à son côté profondément country avec des morceaux comme «So Many Ways to Say I Love You», qui rappelle toute la douceur et l’intimité caractéristiques de ce genre. Cette chanson, pleine de tendresse, équilibre parfaitement son exploration rock tout en restant ancrée dans ses racines musicales.

Un répertoire éclectique et captivant

La soirée a été un véritable voyage musical, alternant entre moments d’émotion pure et rythmes entraînants, maintenant le public en haleine du début à la fin.

«Shipwreck» est une ballade lente et mélancolique, imprégnée de solitude et de souffrance. Sur ce morceau, Albino dévoile toute l’étendue de son talent de multi-instrumentiste, portant plusieurs chapeaux à la manière du ramoneur incarné par Dick Van Dyke dans Mary Poppins: il joue de la guitare tout en soufflant dans un harmonica perché au-dessus, offrant une performance aussi fascinante que touchante.

Tandis que «Hard Time» transformait la foule en une mer de danseurs se balançant de gauche à droite, d’autres morceaux, comme «So Many Ways to Say I Love You», plongeaient la salle dans un silence total, suspendue aux paroles poétiques. Quant à l’opus Our Time in the Sun, son rythme irrésistible donne immédiatement envie de danser, rappelant le groove envoûtant de «Never Tear Us Apart» d’INXS, revisité à la sauce country.

La soirée ne pouvait que se conclure sur «Trouble», ce titre iconique qui fait danser dès les premières notes. D’ailleurs, l’un des deux t-shirts vendus par l’artiste arborait l’inscription: «Des chansons pour faire chanter le cœur et faire bouger vos pieds!»

Mission accomplie, Mr. Albino.

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Rolling Down The 405

2. Baby Ain’t It Cold Outside

3. Struggling With the Bottle

4. So Many Ways to Say I Love You

5. I Don’t Mind Waiting

6. Since I’ve Been Knowing You

7. Hard Time

8. Klondike Man

9. Acre of Land

10. Our Time in the Sun

11. Early Morn

12. Storm

13. The Cabin

14. Shipwreck

15. You I’m Waiting On

16. Last Night

17. Amelia

18. Trouble

Rappel

19. Dinner Bell

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