De la fatigue et un dernier sprint à Osheaga 2017 sur l’Île Notre-Dame, jour 3

L’aventure est terminée! L’édition 2017 d’Osheaga a pris fin hier! Même si la programmation de cette année n’était pas la plus audacieuse, et que les annulations ont autant déferlé que la pluie, nous avons quitté le site avec un petit pincement au cœur en ce dimanche soir. Entre les coups bas de la météo, les gens légèrement vêtus, les installations artistiques colorées et les manèges; les souvenirs qui resteront seront plutôt ceux des prestations marquantes qu’on aura vues pendant le week-end.

Après deux jours de festivals (et autant de fin de soirées) on a décidé de se donner la peine de prendre une douche et de déjeuner avant d’attaquer cette dernière journée à l’Île Notre-Dame. Ces décisions, quoique très positives pour notre état de santé en général, nous ont fait manquer la prestation du phénomène Bernardino Femminielli. Les évidences rapportées par notre photographe Mathieu Pothier auront à parler pour elles-mêmes.

Déceptions et découvertes

On est par contre arrivé à temps pour voir le crooner anglais Jacob Banks tout droit débarqué de London. Si les textes profonds de son album The Monologue (2013) nous avaient conquis, son dernier EP The Boy Who Cried Freedom, paru chez Interscope en avril dernier, ne résonne pas autant. Force est d’admettre que nous avons aussi été déçus par sa prestation à Osheaga. Les textures et les nuances de l’enregistrement ne pouvaient tout simplement pas être recréées en trio. Le public a tout de même semblé apprécier, surtout pendant «Unholy War» et «Monster».

À la recherche de quelque chose qui satisferait un peu plus nos oreilles musicales, on s’est retrouvé à la scène de la Vallée où jouaient les Américains de Whitney. Julien Ehrlich, front le groupe avec sa batterie tout en étant le vocaliste principal, chose qu’on voit plutôt rarement, mais qui sied à merveille au folk-pop qu’il joue. On s’est laissé charmer par la pièce «Golden Days», qui rappelle légèrement les Beatles, et par l’attitude très relaxe de Ehrlich qui boit du vin rouge straight out of the bottle sur scène.

Une autre petite déception, le groupe Local Natives sur la scène de la Rivière. Si on avait bien aimé Gorilla Manor (2010), les deux albums parus depuis nous ont un peu laissés de glaces. La set list était constituée de morceaux soft rock très «grand public» comme «Past Lives» (Sunlit Youth, 2016). Le public était nombreux, mais assez statique, il n’y avait tout simplement pas d’ambiance. Ce qui nous a poussés à aller entendre leurs derniers morceaux en direct de la file d’attente pour la grande roue.

Des personnages plus grands que nature

Nos aventures dans le manège nous permettent de voir une partie de la prestation de Tegan and Sara du haut des airs, mais nous font aussi manquer le début du spectacle de The Lemon Twigs à la Scène des arbres. Les frères D’addario sont de petites bêtes étranges, mais pleines de talents. Si on arrive à passer outre leur look excentrique et l’impression quasi constante qu’ils sont affectés par des substances illicites, on découvre un projet musical très intéressant. Avec des harmonies qui rappellent parfois Queen et une dégaine très inspirée des rockeurs des années 1960, le duo marque l’imaginaire. «Night Song» tirée de leur EP à paraître, Brother of Destruction (septembre 2017) est une leçon de rock ‘n’ roll à elle seule. Alors que leur dernière, «As Long as We’re Together» (Do Hollywood, 2016) est le genre de rock anthem qui rallie les foules et se chante parfaitement autour d’un feu de camp.

Avant notre dernier spectacle de la soirée, on essaie d’aller couvrir Foster the People sur la scène de la Vallée. «Essayer» est bien le mot tant la marée humaine devant la scène est énorme. Quasi impossible de s’y faufiler pour atteindre l’espace média, et contourner la foule aurait été beaucoup trop long. De très loin on pense pouvoir deviner «Helena Beat» et «Houdini», mais le vent était fort près du fleuve à ce moment de la journée et le son se faisait quelque peu emporter au loin. Pendant «Don’t Stop», on est sorti de la foule pour essayer d’aller être plus utile ailleurs. Parfois il faut savoir quand lâcher le morceau!

Près de la scène Verte, la foule n’était pas aussi immense, mais quand même nombreuse, pour voir le duo psychédélique Foxygen. Sam France a ouvert avec «We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic» affublé d’un kit de cowboy, de lunettes en cœur et d’un maquillage en glitter qui lui donnait l’air de saigner des yeux. Le duo The Lemon Twigs ainsi que Steven Drozd de The Flaming Lips ont collaboré au dernier album de Foxygen, Hang (2017), et on imagine facilement que ce groupe de joyeux lurons est pu créer quelque chose d’assez intéressant. On a d’ailleurs la chance d’entendre des bouts de «Follow the Leader», d’«Avalon» et d’«America», tirés de Hang, pendant leur prestation. On dit des bouts, parce que France ne semblait pas particulièrement intéressé à chanter les pièces en entier ou à suivre ses propres paroles.

Incapable de se laisser complètement aller à la folie du groupe, on se dirige doucement vers la sortie. Malgré quelques déceptions, cette dernière journée fût inoubliable en soi, il faut dire qu’en quittant on pensait déjà à l’an prochain.

Les hightlights qui font sourire, chapitre 6

• Les kicks old school du guitariste de The Lemon Twigs pendant ses solos.
• Le chanteur de Whitney qui dit avoir chaud alors qu’il porte trois couches de vêtements et boit du vin rouge à la bouteille sur scène tout en jouant de la batterie…
• Entendre «Nineteen» de Tegan and Sara du haut de la grande roue avec une vue incroyable sur la foule devant la scène.