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Crédit photo : Frazer Harrison
Bien avant que les X-Men ne soient portés à l’écran en 2000 par Bryan Singer, beaucoup de gens s’entendaient pour imaginer Danzig en Wolverine dans un fantasy casting; de petite taille, musclé, avec des gros favoris et sa voix de crooner, il était parfait.
Lorsque les Misfits ont annoncé leur grand retour, avec Marky Ramone, et sorti leur album American Psycho, c’était hélas sans Danzig, qui entretenait encore un beef quelconque avec Jerry Only et Doyle, deux des membres originaux de la formation. Je les ai vus aux Foufounes Électriques en 1997, et même si Michael Graves est un excellent chanteur, je n’ai pas eu droit à «l’expérience Danzig».
C’est donc avec une appréhension assez monstrueuse que je me suis rendu au Métropolis pour mon «baptême» du grand prêtre du «punk horrifique». Il est passé au Rockfest en 2014, mais comme la boue et le camping ne sont pas des choses que j’apprécie énormément, j’avais décidé de passer mon tour. Un spectacle intérieur dans une salle chaleureuse avec un accès facile à de la bière, précédé d’une prestation de Superjoint, ça me parlait beaucoup plus.
La tournée Blackest of the Black proposait aussi Witch Mountain, Prong et Veil of Maya, que j’ai malencontreusement (ou heureusement, si j’en juge par la seule chanson que j’ai entendue de Veil of Maya) raté. Cinq bands en une soirée, ça fait beaucoup de soundchecks, et des prestations plutôt courtes.
Le groupe Superjoint Ritual, projet de Phil Anselmo (Pantera), était attendu de pied ferme. Leur retour était inespéré pour les fans, car ils étaient inactifs depuis 2004. Leur son très corrosif était de mise pour la crowd présente, qui semblait être là autant pour eux que pour la tête d’affiche. Anselmo se sentait sans doute farceur, car il alimentait sans cesse l’énergie du mosh pit avec des commentaires parsemés de «motherfuckers», avisant les gardiens de sécurité qu’ils allaient devoir durement gagner leur salaire ce soir-là.
Danzig, qui a maintenant atteint la portion de sa carrière où il a envie de faire des tournées nostalgiques, avec des spectacles dynamiques où il enchaîne les hits, est apparu en grande forme, avec un t-shirt moulant et ses poses bien travaillées. Le show a commencé à lever à la quatrième chanson, «Am I Demon», et tous les faits saillants provenaient de ses deux premiers albums solos, qui sont indubitablement ses meilleurs.
Malgré le fait qu’il vient d’atteindre la soixantaine, il est encore très en forme, et depuis qu’il ne porte plus ses épiques favoris, on dirait qu’il s’est fait arracher ses dents de sagesse… en permanence. C’est un personnage aussi amusant que respectable, un artiste qui a gardé toute sa vie une constance stylistique, et qui a bâti une œuvre aussi cohérente que divertissante. Et ne serais-ce que pour entendre «Mother» ou «Not of This World» en live, malgré une sono pas nécessairement bien calibrée, ça valait largement le coup de me sortir de ma zone de confort et d’aller dans le pit avec mes nouveaux amis aux imposantes chevelures.
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de la rédaction