SortiesConnaissez-vous l'histoire de
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Les méchants ne sont pas toujours ceux qu’on croit
La flûte enchantée (de son titre original Die Zauberflöte), bien que connue comme étant l’œuvre de Mozart, a été créée en collaboration avec son ami Emanuel Schikaneder.
On y découvre l’histoire du prince Tamino qui, mandaté par la Reine de la nuit et aidé de l’oiseleur Papageno, a pour mission de sauver la princesse Pamina: celle-ci est en effet retenue prisonnière par Sarastro, un grand-prêtre aux mauvais desseins. Pour mener à bien la mission qui leur a été confiée, Tamino et Papageno reçoivent respectivement une flûte enchantée et un carillon magique.
Mais, petit à petit, on finit par comprendre que Sarastro n’est pas si diabolique qu’on le laisse entendre, et que la Reine de la Nuit, mère de Pamina, n’est pas irréprochable… Alors que Tamino, qui fait preuve de bravoure et de courage tout au long de l’aventure, finit par épouser Pamina, Papageno, lui, ne passe pas la deuxième épreuve face aux prêtres qui sondent leurs aspirations respectives.
Le sublime legs de Mozart et de Schikaneder
Si Mozart signe la musique et Schikaneder le livret, il semblerait que les deux artistes aient collaboré dans les deux sphères de création (par exemple, Schikaneder aurait composé les airs de Papageno et le duo avec Pamina).
L’opéra est divisé en trois parties (une ouverture et deux actes) et est composé d’arias, de duos, de trios, de quintettes et de choeurs. Majoritairement musicale, donc, cette œuvre est toutefois entrecoupée de dialogues parlés. D’ailleurs, les interprètes qui incarnent les différents personnages sont accompagnés d’un orchestre symphonique classique: on entend ainsi des flûtes (dont celle de Pan et celle piccolo), des clarinettes, des trompettes, des trombones et un glockenspiel.
De nombreux airs tirés de La flûte enchantée sont mémorables, mais il est impossible de passer à côté de l’Air de la Reine de la nuit (Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen), avec ses aigus vertigineux et cristallins. Vous pouvez l’écouter ci-dessous interprété par la soprano colorature Natalie Dessay.
De nombreuses disciplines inspirées
Figurez-vous que les premiers à se laisser inspirer par l’opéra de Mozart sont des musiciens eux-mêmes! Ainsi, Beethoven a composé 12 variations pour piano et violoncelle sur La flûte enchantée, op. 66 et 7 variations pour piano et violoncelle d’après La flûte enchantée WoO46.
Il y a eu aussi des chanteurs francophones qui ont trouvé matière à créer, puisque le duo Laurent Voulzy et Alain Souchon a composé le thème de la chanson «Oiseau malin» en se laissant inspirer par La flûte enchantée.
Plusieurs peintres ont également laissé libre court à leur créativité pour réaliser les décors de la cet opéra: parmi eux, on compte Marc Chagall (pour la représentation au MET à New York en 1967) et David Hockney (à trois reprises: en 1978 au Glyndebourne Opera Festival, en 1991 au MET à New York, et en 2009 à l’Opéra de San Francisco).
Enfin, le milieu du cinéma n’a pas été en reste non plus: en 1975, Ingmar Bergman a réalisé une adaptation cinématographique chantée en suédois de La flûte enchantée.
L’air de Pamina (Ach ich fühl’s) a d’autre part séduit John Woo, qui l’a intégré dans son film Volte-face en 1997, et un extrait de l’Air de la Reine de la nuit a été utilisé dans Insaisissables 2 de Jon M. Chu (2016).