SortiesConcerts
Crédit photo : Mathieu Pothier
Le Théâtre Corona était plein jeudi soir et surtout impatient à l’idée de vibrer au son des tambours d’A Tribe Called Red. Leur musique, mariage heureux entre électronique, hip-hop, dubstep, chants et percussions traditionnels autochtones a réussi, avec les années, à s’attirer une foule d’adeptes.
Désormais bien ancrés dans le paysage de la musique électronique, tant au Canada qu’à l’international, les trois DJ et producteurs persistent dans une démarche de fierté identitaire.
Leur prestation, si elle laissait parfois un peu de côté les sonorités traditionnelles au profit de propositions plus mainstream, n’en était pas moins engagée. Jouant avant tout sur le côté festif de leur musique, les trois complices ont joué sans répit et ont emporté le public dans un set plein de force.
Tout au long du concert, des projections défilaient en arrière du groupe: images faisant état de la représentation autochtone dans la culture populaire occidentale, des extraits de dessins animés, de vidéoclip de Mickael Jackson, ou de Retour vers le futur, rappelant ainsi un contraste de pouvoirs criants, mais sans jamais tomber dans l’apitoiement.
Le but du groupe est avant tout de faire danser, tout en rappelant d’où il vient.
Venant renforcer cette ambiance festive, un danseur et une danseuse les accompagnaient et apparaissaient régulièrement sur la scène. Vêtus de tenues traditionnelles et exécutant des pas de pow-wow, en habits urbains pour des séquences de danse urbaine, ils sont le reflet de ce que la musique d’A Tribe Called Red représente: une culture à la fois ancrée dans le présent et portée par ses racines. Bientôt les ont rejoints sur scène toute une équipe de danseurs issus de la scène urbaine montréalaise, qui se sont lancés dans un cypher sous les acclamations d’un public enthousiaste.
L’ambiance était festive, et le rythme, soutenu. La foule était déchaînée sur certains de leurs titres les plus emblématiques, comme «Electric Pow wow» ou encore «Sisters», tous deux tirés de leurs précédents opus. C’était beau de voir toute cette masse vibrant au même rythme viscéral.
On s’épuise et on se perd un peu parfois lorsque le groupe tend à s’installer plus longuement dans des sonorités davantage dubstep ou trap, mais il suffit que le tambour reparte pour que l’on retrouve la fièvre qui caractérise leur musique.
Dans l’ensemble, un show électrisant, généreux et convivial. On a déjà hâte à leur prochaine escale à Montréal!
L'avis
de la rédaction