Le Cirque du Soleil veut séduire à la mexicaine avec «Luzia» – Bible urbaine

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Le Cirque du Soleil veut séduire à la mexicaine avec «Luzia»

Le Cirque du Soleil veut séduire à la mexicaine avec «Luzia»

Une 38e production qui s'annonce pleine de poésie

Publié le 25 avril 2016 par Jim Chartrand

Crédit photo : Jim Chartrand

À chaque nouveau spectacle du Cirque du Soleil, il est difficile de dire si la plus grande fébrilité provient de ceux qui font le spectacle ou de ceux qui y assistent. Dans tous les cas, l’excitation était inévitablement dans l’air sous le nouveau chapiteau lors de la conférence de presse de Luzia, la 38e production de la compagnie, où trois magnifiques numéros sur dix ont été présentés et où Bible urbaine s’est entretenu avec quelques-uns des artisans du spectacle à la mexicaine.

Ironiquement, il pleuvait autant à l’extérieur qu’à l’intérieur du grand chapiteau. En puisant dans la culture mexicaine, le nouveau spectacle du Cirque du Soleil s’inspire de la nature pour y enrichir sa magie, utilisant l’eau comme source de tout. D’ailleurs, grâce à un ingénieux système de filtration et de récupération d’eau, il y aura pour la première fois sous le chapiteau de l’eau sur la scène, que ce soit sous forme de pluie, ou dans un bassin directement incorporé à celle-ci et faisant office d’étang, par exemple. Un grand bond en avant face au bassin sur pattes, extérieur et contrôlé, qu’on retrouvait sur la scène dans un des numéros de la production Amaluna d’il y a déjà quatre ans.

Cette nouvelle approche faisait d’ailleurs partie intégrante de deux des trois numéros présentés devant les médias. Dans l’un, devant un immense soleil et de gros cactus, deux femmes tournoyaient avec leurs cerceaux géants sous le déluge. De là, on devine, comme toujours, un grand travail d’inventivité pour concevoir un matériel qui créerait une adhérence assez forte pour éviter les glissements inévitables au contact de l’eau. Dans l’autre, un homme s’exécutait avec ses sangles pour s’envoler ou aller patauger dans l’eau où s’y abreuvait un tigre.

On peut également dire qu’il n’y a pas que l’eau qui est mouvement. En effet, à l’instar de la scène qui tournoie encore sur elle-même, le troisième numéro présentait un tapis roulant géant sur lequel s’élançaient des colibris, tout en jouant à saute-mouton sur eux-mêmes ou sur leurs accessoires. Un numéro à l’image du côté beaucoup plus festif, et certes typiquement mexicain, que le spectacle devrait certainement transposer, sa farandole de couleurs chaudes y étant pour beaucoup, tout comme la musique évoquant l’importance de la fanfare du village et de l’amour de la vie qu’a ce peuple bien précis.

Avec à peine vingt minutes pour nous séduire, la célèbre compagnie y est de nouveau parvenue en démontrant à quel point la poésie tenait toujours une grande importance. Brigitte Poupart, qui a spécialement été approchée par le créateur du spectacle Daniele Finzi Pasca suite à des complications personnelles qui l’ont forcé à se distancer momentanément de la production, explique d’ailleurs la complexité et le grand rôle que joue la dramaturgie dans tout cela: «J’en reviens toujours à l’essentiel: comment être ému et comment raconter une histoire. La dramaturgie est importante parce que sinon on se perd. On ne peut pas simplement avoir une succession de numéros flamboyants, il faut un fil conducteur qui va donner envie de s’identifier à la quête du personnage. Ici, c’est un voyage initiatique au Mexique qui est extraordinaire.»

Et, comme beaucoup, à l’inverse de Finzi Pasca qui y a vécu pendant dix ans, le Mexique et sa culture étaient pour le moins étrangers à Brigitte Poupart. Cette dernière se retrouve à participer à sa première collaboration avec un cirque, une corde de plus qui s’ajoute à son arc, qui compte déjà beaucoup de diversité. Pour le compositeur Simon Carpentier, qui n’en est pas à sa première production du Cirque du Soleil, ce dernier a fait face à un processus plus long que la moyenne, comme il était important pour lui de s’imprégner du Mexique avant d’en parler en musique.

Il y est ainsi retourné à plusieurs reprises et a multiplié son lot de connaissances pour être en mesure d’en transposer sa compréhension, mais aussi son interprétation de la musique mexicaine pour ne pas simplement s’en tenir aux mariachis et à sa connaissance plus touristique. Si cela n’a pas été facile à trouver, ce fut néanmoins d’une grande aide d’avoir six musiciens mexicains multi-instrumentistes et chanteurs, comme la présence d’une chanteuse originaire du même endroit, au sein de la production. «C’était une volonté d’avoir des musiciens mexicains, et cela fait toute la différence, puisqu’ils ont la possibilité d’interpréter leurs instruments à leur façon. Un violon, c’est le même en France ou au Mexique, mais la façon de le jouer diffère complètement. C’était aussi un désir qu’ils soient multi-instrumentistes pour aller chercher plus de couleurs, mais aussi pour ratisser plus large au niveau des instruments.»

Et la passion de ce dernier est celle que l’on retrouve chez tous les artisans de cette nouvelle création, démontrant une fierté indéniable face à ce spectacle qui doit se dévoiler en intégralité d’un jour à l’autre. Comme le dit le guide créatif Jean-François Bouchard, «ce qu’on veut, c’est faire rêver notre public», et à en croire le bref aperçu qui s’est offert à nous, nul doute que le Cirque du Soleil y parviendra à nouveau. Un rendez-vous toujours aussi incontournable qu’on ne voudra certainement pas manquer!

«Luzia» poursuit la tradition des créations sous chapiteau en commençant sa tournée sur les quais du Vieux-Port de Montréal dès maintenant puis à Toronto par la suite.

L'événement en photos

Par Jim Chartrand

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