Charli XCX à la Sala Rossa de Montréal

Tout de noir vêtu, Charlotte Emma Aitchison a fait son apparition sur la scène étroite de la salle, au moment même où une salve d’acclamations fusait de l’avant-scène. Il faut dire que c’est seulement une poignée de fans qui s’étaient déplacés, ceux-ci étant compactés à deux pouces de la jeune chanteuse pop de 22 ans, s’époumonant comme s’ils allaient vivre la fin du monde dans quelques instants.

Attaquant avec la langoureuse «What I Like», Charli XCX, arborant un béret noir, a mis la table timidement, se déhanchant modérément au rythme de la pièce, qui mêle textures électroniques et rythmes hip-hop. «My name is Charli XCX», s’est-elle écriée au micro, avant de poursuivre avec «Set Me Free (Feel My Pain», l’une des mieux rythmées de l’album, tout en se dévêtant de sa veste en cuir.

À l’écoute de True Romance, on remarque une prédominance au niveau des claviers, qui rugissent carrément dans nos tympans, mais hier soir la formule band (guitare électrique, basse et batterie), avec en prime un seul clavier programmé à l’avance, n’offrait pas le même mordant qu’en studio. Mais, les succès s’enchaînant, on oubliait vite ce détail. C’est «Nuclear Seasons» qui a suivi, pièce qui ouvre de belle façon son premier album.

Charli XCX paraissait plutôt timide au commencement du spectacle et le contact avec son public s’est par ailleurs créé tranquillement. Les mains dans les airs, espérant capter l’attention de la jeune chanteuse originaire d’Hertfordshire, en Angleterre, plusieurs spectateurs, téléphones intelligents braqués dans les airs, ont attendu longtemps avant d’avoir enfin la chance de lui toucher un bout de peau.

Presque toutes les chansons de l’album ont été jouées, dont «Lock You Up», «Stay Away», le super succès «You (Ha Ha Ha)», «How Can I» et «Black Roses». Évidemment, Charli XCX réservait une belle surprise à ses fans, puisqu’elle n’a pas manqué d’interpréter la pièce «I Love it», qu’elle a écrite pour Icona Pop. La plupart des spectateurs sautillaient sur place en criant les paroles du refrain: «I don’ care / I love it / I don’t care».

Avant de quitter la scène, elle a joué «Superlove», un nouveau single disponible seulement le 3 décembre prochain, que tout le monde, étonnamment, connaissait déjà. Après «Take My Hand» et «You’re the One», Charli XCX a quitté la scène pour revenir avec la promesse d’offrir deux pièces supplémentaires. En présence de Chloe Chaidez du groupe Kitten, elle a interprété la chanson «I Want Candy» de Bow Wow Wow, avant de terminer avec «Grins».

Fait cocasse: elle a interrompu drastiquement la pièce qui tirait sur sa fin pour gronder deux personnes dans l’assistance qui semblaient avoir eu un différend. Clamant haut et fort l’importance de l’amitié, Charli XCX s’est assurée que son message avait bien passé avant de demander à ses musiciennes de repartir la chanson à zéro dans l’intention de la rejouer au complet.

Il était assez surprenant de voir à quel point les spectateurs étaient peu nombreux hier soir, la salle n’était seulement remplie qu’à moitié. Ses apparitions en première partie de Coldplay au Centre Bell et de Marina and the Diamonds au Métropolis avaient été plutôt remarquées, mais il semble que la jeune Anglaise ait encore à faire ses preuves pour attirer un plus large public.

Kitten

C’est la formation californienne Kitten qui a ouvert le bal avec une prestation chargée d’explosifs prêts à éclater. La chanteuse Chloe Chaidez, haute comme trois pommes, avaient pas mal d’énergie à revendre, et elle ne s’est pas fait prier pour y aller de quelques folies qui ont confirmé son caractère impulsif et festif. Le sextuor a présenté quelques titres qui ont démarré la soirée à tombeau ouvert, bougeant et se déhanchant comme si tout était permis. Au vol, on a pu saisir quelques titres, dont «Doubt» et «Cut it Out». Musicalement, les jeunes musiciens n’ont rien offert de mémorable, par contre, la chanteuse donnait tout un show: à un certain moment, elle a même saisi les mains d’un spectateur pour les taper ensemble, grimpé sur une colonne de son pour chanter en équilibre, puis sauté dans le public en bodysurfing, avant de revenir sur scène complètement essoufflée. Curieusement, nous aussi nous l’étions à la voir aller! Plus d’info au www.kittentheband.com.