SortiesHumour
Crédit photo : Myriam Frenette
C’est Kyan Khonjandi, bien entendu, qui a ouvert ce gala Bref., dont la première partie a été assurée par Mehdi Bousaidan. Pour l’occasion, Khojandi y est allé de quelques observations sur les différences France-Québec, un thème d’ailleurs récurrent tout au long du spectacle. C’était amusant, mais sans plus.
Khojandi a été suivi de Yacine Belhousse, qui a offert un numéro du même niveau, analysant les paroles hyper violentes de «La Marseillaise» et essayant de les remplacer par des mots plus pacifiques. Il a ensuite cédé sa place à Bérengère Krief (qui tenait le rôle de Marla dans la série), laquelle a raconté sa première visite à Montréal en compagnie d’un copain avec qui elle voulait rompre! C’était encore une fois prétexte à parler des différences France-Québec, alors qu’elle disait qu’elle avait peur que son copain la laisse pour une fille plus sympathique et souriante qu’elle, comme le sont les Québécoises. Elle a ensuite enchaîné avec un (trop) long numéro sur les femmes «qui font caca». Un peu puéril.
Une chance, la deuxième moitié du spectacle était un peu plus raffinée, et si Bérengère Krief n’a pas réussi à nous faire oublier son numéro grâce à sa poussière de fée, son successeur a pu s’acquitter de cette tâche. Navo (alias Bruno Muschio, co-créateur et co-réalisateur de la série) a probablement offert l’un des numéros les plus appréciés de la soirée, alors qu’il est arrivé sur scène sans énergie, se justifiant par le fait que Bérengère lui aurait volé toute sa cocaïne pour la faire passer pour de la poussière de fée!
Navo racontait un rêve complètement rocambolesque mais tout le génie de ce numéro tenait dans l’interprétation au violon par Kyan Khojandi de plusieurs sons afin de nous plonger complètement dans l’atmosphère décalée du rêve. Ainsi, en quelques minutes, Khojandi a joué le bruit d’une prairie, d’une autoroute, d’un camion de pompier français, d’un camion de pompier québécois et d’une voiture italienne dans laquelle jouait «un tube québécois» («Dégénérations», en l’occurrence!), entre autres! C’est peut-être le numéro qui ressemblait le plus à ce qu’était Bref., ce qui a sans doute à voir avec le fait qu’il était interprété par les deux cerveaux derrière la série!
Shirley Souagnon, la seule qui n’était pas une comédienne récurrente de la série, a également offert un très bon numéro dans lequel elle a parlé de ses origines ivoiriennes, alors qu’elle se pensait plutôt new-yorkaise, des publicités de Médecins sans frontières, et des enfants qui ont des mouches dans les yeux («Mais ils n’ont pas les mouches dans les yeux en Afrique, ils ont des mains quand même pour les chasser. Même avec un moignon, ça le fait! Arrêtez de mettre des mouches dans les yeux des enfants!»), et des Québécois qui sont plus souriants que les Parisiens («Montréal, c’est comme le Disneyland des humains, comparé à Paris!»). C’était définitivement le thème de la soirée!
Baptiste Lecaplain est venu conclure la prestation en parlant notamment de ses problèmes de timidité, mais aussi de sa relation avec son chien et de la pression que cela met sur les chiens quand leurs maîtres posent une affiche «Attention chien méchant» dans leur fenêtre! Baptiste Lecaplain déplace de l’air quand il est sur une scène, incarnant tous les personnages dans toutes les conversations. Ça promet pour son spectacle Origines qu’il présentera sur la scène de l’Astral dès le 15 juillet à l’occasion de Juste pour rire.
Le mot de la fin est tout de même revenu à Kyan Khojandi qui, comme lors de la présentation de son spectacle solo à Zoofest 2014, a conclu sur un vrai de vrai numéro Bref., résumant la soirée à laquelle on venait d’assister. Le public dans la salle semblait ravi et a offert deux ovations spontanées à la fin du spectacle, malgré les quelques faiblesses de celui-ci.
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Par Myriam Frenette
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