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Crédit photo : Mathieu Pothier
Je suis tombée totalement par hasard sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux utilisant l’une des chansons de Berlioz il y a plusieurs mois. J’ai retrouvé la vidéo sauvegardée il y a quelques semaines et, depuis, je l’écoute en boucle, que ce soit en travaillant (en tant que rédactrice, j’ai besoin de musique sans paroles pour me concentrer!), en me préparant le matin avec un café (glacé, bien entendu, en ce moment), ou lors d’apéros.
J’avais tellement hâte de voir le groupe en concert! Et je peux vous confirmer que je n’ai pas été déçue. Le concert a commencé à 23 heures précises, et la plupart des spectateurs semblaient venir d’un autre concert du FIJM. Quelle belle façon de terminer (ou peut-être, pour certains, de commencer) une soirée estivale!
Une réinterprétation vibrante du jazz
L’une des premières chansons jouées a été «miro», un hommage à l’artiste du même nom et au cubisme. À mon avis, c’est un titre incontournable pour toute personne découvrant Berlioz, non seulement parce que j’adore danser sur cette chanson, mais aussi parce que les paroles semblent résumer l’essence même du groupe: «Surréaliste, plus réel que la réalité elle-même / Un soupçon de cubisme et une pincée de Matisse». Le «slogan» du groupe, souvent mentionné sur les réseaux sociaux, est le suivant: «Si Matisse faisait de la house music».
Ayant seulement écouté les titres sur YouTube sans vidéo, je pensais que Berlioz était un seul DJ, appelé Jasper Attlee, mais ce dernier n’est qu’un des quatre musiciens derrière les morceaux de Berlioz. Le producteur et DJ britannique était accompagné ce soir-là du saxophoniste Matt Carrillo, du claviériste Rc Williams et du bassiste Sharay Reed.
Au fil de la soirée, la foule s’est de plus en plus déhanchée au son du jazz et de la house de Berlioz. Jasper Attlee, lui aussi, ne tenait pas en place et dansait presque sans interruption pendant toute la prestation! Je le comprends parfaitement, car il est difficile de résister au rythme envoûtant des morceaux du groupe…
Une expérience auditive qui vous transporte
Berlioz fusionne avec audace des éléments du jazz traditionnel et des techniques modernes de production électronique, créant ainsi un mélange unique de lignes de basse entraînantes, de mélodies envoûtantes et de rythmes contagieux qui captivent le public et l’incitent à se lancer sur la piste de danse.
Le groupe brouille avec brio les frontières entre les genres musicaux pour en créer un tout nouveau.
Un véritable univers visuel onirique
Le concert était animé par de magnifiques jeux de lumière rouges et jaunes qui illuminaient la scène, mettant en valeur les musiciens et évoquant l’identité visuelle colorée du groupe. L’inspiration derrière certains morceaux, comme «miro» justement, s’inscrit dans le cubisme et le fauvisme, en parfaite harmonie avec l’art de la pochette d’album du groupe.
Le premier EP de Berlioz, jazz is for ordinary people, rappelle fortement le tableau de Picasso de 1961, «La Ronde de la Jeunesse» (The Youth Circle), mais avec des couleurs encore plus vives, typiques du fauvisme. Sur Instagram, Berlioz partage souvent des œuvres d’art qui correspondent à cette identité visuelle dynamique et colorée, tout à fait à l’image de leur musique.
Le rôle des réseaux sociaux dans une ascension vers la célébrité
La présence de Berlioz sur les médias sociaux, notamment sur Instagram et TikTok, a joué un rôle crucial dans son ascension vers la célébrité. Le groupe a accumulé des centaines de milliers d’abonnés sur ces plateformes en très peu de temps.
Les compositions instrumentales de Berlioz sont devenues très prisées pour les Reels Instagram et TikTok, notamment pour animer des vidéos, des extraits de films et de séries télévisées. Leur fusion originale d’éléments jazz et house crée une toile de fond captivante et polyvalente qui s’adapte parfaitement à différents supports visuels.
Leur popularité rapide sur les réseaux m’a fait penser au fait que, malgré les répercussions négatives et indéniables des réseaux sociaux sur certains aspects de l’industrie musicale, comme la sursaturation de contenu qui rend difficile la mise en valeur des talents authentiques et une focalisation excessive sur la viralité au détriment de la qualité, ces plateformes jouent également un rôle incroyablement efficace pour connecter les artistes à leur public, et ce, comme jamais auparavant. Elles permettent à de nombreux auditeurs de découvrir des talents musicaux qu’ils n’auraient autrement jamais découverts!
J’ai moi-même découvert certains de mes artistes préférés par pur hasard en faisant défiler du contenu sur Instagram, comme Noah Kahan, The Beaches et bien sûr Berlioz.
Un public en extase
Je n’ai jamais autant dansé ni vu autant de gens danser au MTELUS que sur «r&r». C’est compréhensible, cette chanson a tous les éléments requis pour créer une ambiance festive: des notes douces de saxophone et un rythme entraînant qui monte en crescendo au fil de la chanson. Il en était de même pour «nyc in 1940», qui semblait enivrer la foule. Il était impossible de se frayer un chemin vers la scène tant nous étions nombreux à vouloir danser sur la musique de Berlioz!
Le groupe a également joué d’autres incontournables, moins dansants, mais parfaits pour créer une bonne ambiance lors d’une soirée où l’on veut pouvoir discuter avec ses convives, notamment des morceaux de leur premier EP, jazz is for ordinary people, comme «joycelyn’s dance»
Le concert s’est terminé avec une foule aux visages rayonnants et ruisselants de sueur après avoir tant dansé en si peu de temps! J’espère vraiment pouvoir assister à un concert plus long du groupe britannique très prochainement.
Je vous laisse sur cette petite anecdote: le nom Berlioz n’a rien à voir avec le compositeur et chef d’orchestre Hector Berlioz. Il s’agit en fait d’un clin d’œil au petit chat gris des Aristochats! Pas étonnant, le film inclut de la musique jazz, et ce Berlioz est représenté comme un petit prodige du piano!
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