Bâtir Montréal et Les Circuits Urbains: découvrez la ville comme vous ne l’avez jamais vue! – Bible urbaine

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Bâtir Montréal et Les Circuits Urbains: découvrez la ville comme vous ne l’avez jamais vue!

Bâtir Montréal et Les Circuits Urbains: découvrez la ville comme vous ne l’avez jamais vue!

Parcourir la métropole pour s’imprégner de son histoire

Publié le 15 août 2023 par Jessica Samario

Crédit photo : Tous droits réservés @ Musée McCord Stewart

Vous avez envie d’une activité en plein air enrichissante? C’est l’occasion de visiter les expositions gratuites à ciel ouvert organisées par le Musée McCord Stewart. Sur l’avenue McGill College jusqu’au 15 octobre prochain, Bâtir Montréal vous offrira du contenu inédit sur l’histoire industrielle et sociale de la ville. Cinq circuits urbains autoguidés vous attendent également dans différents quartiers afin de vous plonger dans le Montréal d’autrefois. Laissez-vous émerveiller par tous ces mystères!

Derrière l’objectif 

Chaque année, le Musée McCord, nouvellement Musée McCord Stewart, offre une programmation estivale ayant pour objectif de faire découvrir Montréal à travers ses cultures, ses quartiers et ses histoires au sein de laquelle il propose des activités ainsi qu’une exposition hors les murs sur l’avenue McGill College.

Afin d’en apprendre davantage sur l’édition 2023, j’ai eu la chance de m’entretenir avec la conservatrice photographie et commissaire de l’exposition Bâtir Montréal, Zoë Tousignant.

D’entrée de jeu, elle raconte comment se planifient de telles expositions, révélant que les événements ou les phénomènes contemporains influencent la thématique choisie et qu’ensuite, les 25 photographies historiques sont sélectionnées parmi la collection Photographie du Musée, comptant plus de 2 150 000 images. Environ 400 000 de ces images proviennent de la collection de photographies et de négatifs du réputé studio William Notman & Son, dont le Musée McCord a fait l’acquisition dans les années 1950.

Pour chacune d’entre elles, une recherche approfondie est réalisée afin de fournir une légende détaillée concernant le sujet ou le photographe. Puisque l’exposition se donne sur une rue très passante, le ton des textes demeure très accessible: «Pour nous, l’idée c’est de faire rayonner la collection de photographies à l’extérieur du musée. Donc, d’aller chercher d’autres types de publics», ajoute-t-elle.

En tant que conservatrice, Mme Tousignant veille à la qualité de numérisation des archives puisque les photographies sont originairement petites et doivent être présentées en très grand format. Son rôle consiste aussi à effectuer la recherche dans la collection et à diffuser l’information au public par l’entremise de conférences. Elle travaille en collaboration avec une équipe nombreuse comprenant des archivistes, des catalogueurs et des photographes.

Bâtir Montréal: les chantiers de construction d’hier à aujourd’hui

L’année dernière, l’exposition avait pour thème l’agriculture urbaine. «Cette année, comme nous le savons tous, McGill College est un chantier de construction pour la station McGill du REM. Ça fait déjà plusieurs années, mais là, c’est assez généralisé. Donc, on a décidé de proposer une réflexion sur l’histoire du chantier de construction à Montréal», déclare la commissaire.

C’est de là qu’est né le projet Bâtir Montréal, présenté par BMO Banque de Montréal en collaboration avec Astral. Avec son équipe, elle désirait montrer la transformation du paysage urbain et la croissance de la Ville de Montréal en constante évolution, des années 1850 aux années 1980.

«Lunch atop a Skyscraper» de Charles Clyde Ebbets, publiée dans The New York Herald-Tribune le 2 octobre 1932. Photo: Wikipédia

Inspirée par la célèbre photographie Lunch Atop a Skyscraper de Charles Clyde Ebbets en 1932, Mme Tousignant confie qu’elle s’était donné comme objectif de dénicher des équivalents montréalais pour l’exposition. Les photographies sélectionnées répondent à certains critères spécifiques: visuel impressionnant, beaucoup de détails et idéalement une vue sur les ouvriers. Elles se trouvent en ordre chronologique, bien que toutes les périodes n’y figurent pas. On y retrouve les chantiers de construction d’infrastructures connus, notamment l’Édifice Duluth, la Banque Royale, le Forum et d’autres que je vous laisse découvrir!

En plus des faits historiques, l’équipe trouvait pertinent d’ajouter des aspects techniques pour rejoindre les gens du milieu industriel, par exemple le nombre de litres de béton requis pour la fondation d’un édifice.

Ce que la construction nous apprend sur la société

C’était important pour Mme Tousignant que l’histoire sociale soit dépeinte à travers les images d’infrastructures en développement: «Ce qu’on voit dans les images, c’est surtout des édifices, mais aussi les gens qui les construisent. J’ai donc eu envie de parler autant que possible des personnes ouvrières qui ont bâti Montréal — pas des architectes, ni des ingénieurs, ni des maires — pour raconter leur petite histoire et pour montrer que ce sont de vraies personnes qui ont littéralement construit des infrastructures de leurs mains sur des chantiers assez précaires, incluant des gens de la diversité», renchérit-elle.

Des événements marquants, notamment la Grande Dépression et l’après-Première Guerre mondiale, ont influencé l’industrie. C’est lorsque l’économie va mal que les projets de construction augmentent puisque les chantiers créent de l’emploi.

Par ailleurs, les années 1960 illustrent la destruction du centre-ville de Montréal, période où de grandes demeures du 19ᵉ siècle ont été détruites pour construire des tours, explique la commissaire. C’est à ce moment que la loi sur la hauteur des bâtiments a changé, pour un maximum de 40 étages.

Autrement, quelques-unes des images de l’exposition Bâtir Montréal ont été tirées de la collection de Notman, mais un bon nombre d’entre elles proviennent d’albums réalisés par des compagnies de construction. «Celles-ci avaient l’habitude d’engager des photographes pour documenter l’avancement des travaux de chacun de leur édifice», affirme Mme Tousignant. Ainsi, il est encore possible de voir un gratte-ciel monter graduellement, étape par étape.

Certains de ces photographes demeurent inconnus et la commissaire se fait un plaisir de les exposer, puisque ce sont des photos qui sont rarement vues!

Circuits Urbains

Un pas, une image

Dans le même ordre d’idées, le Musée McCord Stewart propose Les Circuits Urbains présentés par Ivanhoé Cambridge. Cinq parcours thématiques dans différents quartiers de Montréal, également illustrés à partir de la collection Photographie du Musée, vous permettront d’apprendre des faits historiques qui vous feront voir la ville sous un autre angle.

Sous forme de visites autonomes autoguidées de 45 minutes à deux heures chacune, l’activité se fait avec l’application gratuite Musée McCord Museum offerte sur AppStore ou WebApp.

Profitez de la fin de l’été ou des belles couleurs de l’automne pour voyager dans le temps et (re)découvrir 150 sites de divers secteurs de Montréal à une différente époque! Et il y en a pour tous les goûts! Choisissez votre thème favori ou parcourez-les tous.

  • Circuit Ivanhoé Cambridge dans le Vieux-Montréal pour les plus beaux édifices historiques de la métropole;
  • Circuit Griffintown pour les transformations majeures du quartier depuis le 18ᵉ siècle;
  • Circuit Mille Carré Doré pour les somptueuses demeures luxueuses;
  • Circuit McGill College pour la voie publique;
  • Circuit Magasiner aux 19ᵉ et 20ᵉ siècles pour les quatorze magasins.

Voilà plusieurs promenades qui vous en mettront plein la vue! Pour en savoir plus sur la programmation complète, rendez-vous sur le site Web du Musée McCord Stewart.

*Cet article a été produit en collaboration avec le Musée McCord Stewart.

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