Ariane Moffatt au Club Soda à l’occasion de Coup de cœur francophone 2015

Seul écart en anglais dans ce festival qui célèbre la chanson francophone, l’artiste a d’ailleurs avoué s’être questionnée à savoir ce que ça voulait dire, «Coup de cœur francophone». «Je me suis dit ‘’Pourquoi ne pas présenter un coup de cœur à moi?’’», a-t-elle laissé planer, avant de présenter la jeune Safia Nolin, qui est venue chanter son désormais classique «Igloo» en compagnie de Joseph Marchand. D’une immense générosité, Ariane lui a laissé toute la place en restant assise sur son banc de piano et en chantant doucement, d’abord durant le refrain, puis pendant un couplet, tout en contribuant avec quelques doux accords au piano. Ce fut un magnifique numéro bien apprécié du public.

Mais le moment le plus chaudement accueilli par la foule, outre les plus vieux succès comme «Je veux tout», livrée de façon très électro mais sans qu’elle n’ait rien perdu de sa couleur, fut sans contredis la reprise seule, en piano-voix, de la chanson «Imparfait» de Daniel Bélanger, alors que celui-ci était présent dans la salle; un moment très touchant.

Parfois derrière un piano, souvent derrière un synthétiseur, l’auteure-compositrice-interprète a même troqué ses claviers pour une batterie, dont elle joue de façon déchaînée, et même pour une guitare, électrique d’abord, mais même acoustique, au rappel. Et si elle se montre habile avec chaque instrument, force est d’admettre qu’elle a aussi fière allure derrière chacun d’eux, montrant une assurance sans faille. Tellement à l’aise sur scène: l’artiste rayonne et on la suivrait au bout du monde.

«Il nous reste du jus pour aller à Miami, j’pense, hein?», a-t-elle crié en fin de parcours, avant d’offrir une finale toute festive avec le succès radio «Miami». Mais la foule s’est fait entendre: ça ne pouvait pas se terminer comme ça. Revenant sans musiciens pour offrir, façon unplugged, guitare acoustique à la main, quelques-uns de ses vieux succès, Ariane Moffatt s’est permis quelques dernières petites blagues et moments de complicité avec son public. Corrigeant la foule sur les paroles de «Point de mire» qu’elle lui faisait chanter, elle en a fait rire plus d’un avant de s’émerveiller devant la qualité du chant de ses spectateurs: «J’adore comme tout le monde a sa version, ses harmonies. C’est beau!»

Si «Je reviens à Montréal» a été livrée avec plein de douceur, mais aussi avec un peu de folie, comme l’ensemble du spectacle, c’est tout en énergie que l’artiste aura finalement conclu la soirée, avec ses musiciens Jonathan Dauphinais (basse), Laurence Lafond-Beaulne (voix, claviers) et Étienne Dupuis-Cloutier (batterie standard et électronique), en offrant la dernière chanson de son disque 22h22, «Toute sa vie», qui se solda par une longue finale instrumentale endiablée, Ariane de retour derrière la batterie, increvable.

Finalement, elle non plus n’avait pas l’air de vouloir partir.