SortiesFestivals
Crédit photo : Audrey Hébert (photo de Sunny Duval)
On avait droit, cette année, au folk écorché et mélodieux de Louis-Philippe Gingras, à la pop orchestrale d’Antoine Corriveau, et aux multiples grandiloquences réjouissantes de Lydia Képinski. Une programmation assez riche répartie dans divers espaces atypiques qui rendent l’expérience du festival assez unique.
La route menant de Montréal à Saint-Hyacinthe est courte, surtout si l’on a le pied un peu pesant et une bonne trame sonore pour nous égayer. Suite à notre expérience fort amusante et conviviale l’an dernier, nous avons décidé d’à nouveau visiter le Zaricot pour y boire de savoureuses bières et y entendre un trio de formations fort différentes, mais qui se complètent admirablement bien.
La première observation que nous nous sommes faite en arrivant dans le petit centre-ville de Saint-Hyacinthe est que le festival porte bien son nom, car une douce odeur de purin flottait dans l’air quand nous sommes sortis de la voiture. Nous avons opté, pour nous procurer les réjouissantes victuailles qui allaient nous alimenter en énergie pour les péripéties à venir, de revisiter le Bouffon Resto-Pub, dont le menu riche en poutines et burgers de toutes sortes nous avait séduits lors de notre précédente visite. Nous avons bien entendu profité aussi de son bar courtois et rapide afin de se prélubrifier le gosier.
Le premier groupe au menu de la soirée, Chocolat, porte bien son nom: sa musique est onctueuse et peut facilement créer une dépendance. Leur extraordinairement psychédélique dernier album, Rencontrer Looloo, s’est retrouvé dans pas mal des palmarès de fin d’année en 2016, et les musiciens accomplis qui composent la formation donnent un très bon show. Leurs pièces sont inspirées des jam bands des années 70, avec un son très fuzz, des claviers et du saxophone. Fait intéressant: on y retrouve non seulement Jimmy Hunt, un homme dont les gênes recherchées sont convoitées par beaucoup de jeunes femmes québécoises, mais aussi Yzaël Pépin, un ancien membre du groupe Meteor ’77, qui a fait la pluie et le beau temps sur la scène rock garage de la Mauricie dans les années 90.
Duchess Says, de véritables bêtes de scène, ont ensuite captivé un public déjà conquis avec leurs rythmes brutaux et immédiatement reconnaissables, où les claviers ont eux aussi une belle part à jouer. Ils ont alterné entre de véritables classiques et des pièces de leur album de 2016, Sciences nouvelles, et Annie-Claude n’a rien perdu de sa fougue et de ses expressions étranges sur scène.
L’honneur revenait aux Breastfeeders de conclure un programme où les guitares dominaient, et leur orchestre rock était honnêtement celui dont le son était le mieux calibré. Leurs immenses riffs nous ont rappelé pourquoi on les considère encore comme un groupe majeur au Québec, malgré leur relative absence de nouveau matériel. Luc Brien a même dit à la blague: «Je suis étonné qu’on se retrouve avec des openers plus populaires que nous, mais je ne m’en plaindrai pas». Sunny Duval était de retour dans les rangs du groupe et s’est occupé de quelques solos pas piqués des vers.
Et c’est au son de ce gros rock bien festif, vers la fin de leur performance, que nous avons repris le cap du 514 pour sortir de cette bulle idyllique. À l’an prochain!
L'avis
de la rédaction