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Crédit photo : Mathieu Pothier
Une France poétique et révoltée
En première partie, Élixir de Gumbo anime la salle avec ses sonorités folk et country qui annoncent la couleur festive de la soirée. L’harmonie entre les voix et le trio de cordes évoquent la p’tite misère ou encore le fou du village et font danser le public, lequel commençait à être légèrement impatient de voir Les Ogres de Barback et Les Hurlement d’Léo.
Dès les premières chansons, la complicité entre les chanteurs est visible. Accolades, blagues et musique du cœur n’ont pas changé malgré les années. Le public assiste alors à plus de deux heures de spectacle où les morceaux de chacun côtoient des reprises mythiques et des compositions communes, comme «Au café des gens heureux» ou «Rue de Panam», et les deux groupes partagent toujours avec autant d’authenticité leur amour pour la France.
Le quotidien anime leurs paroles pleines de poésie et de vérité. Les artistes font plusieurs références artistiques comme la Mano Negra, «notre père à tous, Mano Solo» ou Bérurier Noir. Ils chanteront alors «La Ventura» ou encore «Salut à toi», attendue et réclamée par l’audience. Optimiste et festif, le célèbre duo parle aussi de ce qui les choque et de ce qui les révolte. Ils utilisent alors la chanson comme propagateur de messages et porteurs de maux. Ils livrent alors un tout nouveau titre, exclusif, qui parle de la situation politique en France et crient fièrement: «La jeunesse emmerde le Front national», qu’ils hurlaient avec Bérurier Noir à l’époque, suivi fièrement par le public montréalais.
Prôner «la joie et l’anarchie», voilà le message des deux groupes qui affirment leur point de vue et crient fièrement, en fin de concert, «Vive le Québec libre!»
Soirée festive et public survolté
Dès leur entrée sur scène, les deux groupes font monter l’ambiance d’un cran. Cuivres, cordes et percussions déclenchent déjà la folie dans le public, qui voit se reformer devant lui cette grande famille artistique. La foule se dandine, sautille dans tous les sens et chante en cœur les plus grands succès de la tribu. Joie et musique s’accordent et s’alimentent pour faire bouger tout le Métropolis.
Les instruments s’échangent sur scène, les artistes chanteurs deviennent musiciens, les musiciens deviennent chanteurs, etc. On assiste à un réel talent artistique où tout le monde assure sa partie et complète à merveille la globalité du concert. Le plaisir est alors visible sur scène où complicité et souvenirs transparaissent. Au fil des chansons, le public chante et se prend dans les bras pour célébrer le retour de leurs groupes phares et se remémorer une époque.
Après plus d’une heure et demie de folie dans leur lieu de prédilection, leur lieu de naissance et d’existence, la scène, le groupe prend ses instruments, se libère des micros, attrape un mégaphone et part dans la foule pour se rapprocher du public, qui forme déjà un cercle autour d’eux et suivent les chansons à entonner et les sauts à enchaîner, tous ensemble, dans une ambiance familiale et festive qui suspend le temps, ne semblant plus jamais s’arrêter…
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de la rédaction