Adam Cohen et Stéphanie Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts dans le cadre de M pour Montréal – Bible urbaine

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Adam Cohen et Stéphanie Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts dans le cadre de M pour Montréal

Adam Cohen et Stéphanie Lapointe au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts dans le cadre de M pour Montréal

Le cadeau chaleureux d'un artiste de retour dans sa ville natale

Publié le 23 novembre 2014 par Sandra Felteau

Crédit photo : Mylène Brisson

Dos à son public, au centre d'un décor parsemé de bulbes en suspension, Adam Cohen s'est retourné devant une foule qui entamait déjà les premières paroles de «Too Real». Arborant un sourire sincère, le chanteur a laissé savoir à son auditoire son bonheur d’être de retour dans la métropole: «Je suis heureux de revenir à ma ville natale». Difficile de ne pas le comparer à son père lorsqu’il se ravise et cite Balzac – dont il a lu beaucoup de livres lors de son éducation française: «Le premier domicile de l’homme, c’est la femme».

Il n’y a pas à dire, Adam Cohen sait bien s’entourer. Accompagné d’un joli trio de cordes (Geneviève Clermont et Marie-Pierre Lecault au violon et Stéphanie Collerette au violoncelle), de son grand ami Don Miguel à la basse et aux chœurs, ainsi que de Trish Robb à la guitare et au micro, le chanteur a poursuivi avec plusieurs morceaux de son plus récent album, dont «Put Your Bags Down» et «We Go Home». 

Affublé d’un rhume et fatigué par le décalage horaire (il était en Allemagne la veille), Cohen nous a quand même semblé en sacrée forme. Il nous a offert le meilleur de sa performance en moitié de spectacle, avec des pièces plus rythmées, comme «Don’t crack», où l’atmosphère devient de plus en plus tendue avec l’apparition des cordes et d’assonances voulant accentuer le malaise décrit dans la chanson. En effet, Adam Cohen nous raconte, non sans conserver son sourire en coin, le moment où un homme se prépare à faire la grande demande à sa copine et la retrouve au lit avec un autre.

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Mais c’est avec «What Kind of Woman» qu’Adam et sa «famille» ont frappé fort. Armé d’un téléphone qui lui permet de communiquer avec le seigneur (qui on le comprendra bien vite est une femme!), campé dans une ambiance sombre et satirique aux allures de serment, le chanteur nous fait osciller entre le bien et le mal, la foi et la tentation. Une mise en scène brillante qui a permis au public de mieux saisir l’ironie des paroles.

L’amour, Adam Cohen en fait sa religion. Maintenant papa à son tour, il a dédié quelques chansons à son fils de sept ans, dont «Love Is», sur laquelle il a aussi allongé la trame musicale en présentant un à un ses «camarades». Il est même allé jusqu’à vouloir rendre hommage à chacun de ses spectateurs, sur qui la lumière s’est posée pour finalement les inviter à conclure la chanson d’une seule voix, comme une grande famille autour d’un feu, réunie au chaud un soir de novembre.

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Cohen a voulu transmettre à son public beaucoup de souvenirs rattachés à Montréal, et en a profité pour revenir à son album précédent (Like a Man) avec «Sweet Dominique», chantée en duo avec l’attachante Trish Robb, dont le rire contagieux et incontrôlable en a charmé plus d’un.

De retour sur scène pour le rappel, Adam et son groupe avaient prévu deux morceaux, dont chacun était l’emblème des deux lieux où a été écrit l’album We Go Home: Hydra, en Grèce, et Montréal. Interrompus par une demande spéciale du public (Matchbox), le groupe a tout de même tenté jouer une partie de la chanson: «Revenez nous voir à Québec la semaine prochaine, on va se pratiquer pour Matchbox!»

Mis à part quelques éléments chorégraphiques un peu convenus (mais tout de même attachants!), la tournée «We Go Home» d’Adam Cohen est un incontournable. On regrette aussi l’absence de «Fall Apart», une pièce centrale de l’album qui rend humblement hommage à Leonard. Une voix unique, dont l’écho brisé et ténébreux nous rappelle agréablement quelqu’un, pour notre plaisir évidemment!

Stéphanie Lapointe

C’est avec la douceur qu’on lui connaît que Stéphanie Lapointe a assuré la première partie du spectacle. Présentant quelques pièces de son nouvel album, Les amours parallèles, l’interprète nous a presque soufflé ses mots à l’oreille, déposés comme des gouttes sur la peau. L’univers de Stéphanie Lapointe nous a semblé appartenir au monde marin, les chansons comme des vagues en haute mer, où chaque instrument représenterait un membre de l’équipage.

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Le violon grinçant présent dans «Nous revenons de loin» nous a surpris, un son atypique qui a rajouté une texture inusitée et a rappelé encore une fois l’impression de bruine ambiante que nous a laissée sa performance. Stéphanie nous a quittés avec «Pourquoi», une chanson de Jane Birkin présente dans son album, qui se voulait un hommage à sa participation au spectacle de cette grande dame de la chanson en 2009, qui avait eu lieu dans cette salle même.

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