«We Go Home» d'Adam Cohen – Bible urbaine

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«We Go Home» d’Adam Cohen

«We Go Home» d’Adam Cohen

La liberté d’être soi, chez soi

Publié le 16 septembre 2014 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Rezolute / Universal Music Canada / Richard Bernardin

Bien qu’Adam Cohen lançait aujourd'hui son quatrième album, c’est véritablement le succès du troisième, Like a Man (2012), qui l’a révélé en Amérique comme en Europe. Le fils de Leonard Cohen avait maintenant l’opportunité de toucher à la notoriété qu’a connue son père. Mais la pression de réaliser un autre disque aussi réussi fût si grande qu’il jeta une première maquette à la poubelle. Il suffisait pourtant de revenir aux sources et de s’inspirer de ce qui le berce depuis sa tendre enfance: l’apaisante voix de son père.

C’est en effet des thématiques de relations père-fils (autant Adam en tant que fils vis-à-vis Leonard Cohen qu’Adam en tant que père) qui meublent l’opus, lequel fut par ailleurs enregistré dans les maisons familiales des Cohen, l’une à Montréal, l’autre en Grèce. Si la renommée du père se fait parfois oppressante («They will speak of my father when he’s not around / You’ll be hearing his voice like you’re hearing it now», sur «Fall Apart»), elle est le plus souvent inspirante. «You gotta carry your father’s name in the hope your children do the same», chantée doucement en harmonie avec des voix féminines qui s’accordent à la perfection avec la voix suave et grave de Cohen sur la touchante «So Much to Learn», n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de paroles qui rendent hommage à son père ou, à tout le moins, au rôle de père de façon générale. 

Adam Cohen, sur We Go Home, assume qui il est, et le fait d’enregistrer le disque chez lui, dans son intimité, lui a permis de se présenter sous son vrai jour. On le retrouve donc parfois dans des styles un peu plus folk, comme sur «Turn On the Sun», ou la rythmée «Don’t Crack», parfois un peu plus pop, comme sur celle qui termine l’album sur une note positive et joyeuse, «The Great Pretenders», ou encore «Uniform», qui agit comme une espèce d’hymne rassembleur. Le gospel est même effleuré sur la magnifique «Love Is», mais toujours Adam Cohen demeure fidèle à sa nouvelle formule améliorée, constituée de beaucoup de chœurs  et d’instruments à cordes qui, combinés, permettent d’élever chacune des chansons vers le grandiose.

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Dans toute sa simplicité et l’intimité de ses enregistrements, Adam Cohen a trouvé le moyen de soulever l’auditeur morceau après morceau. La douceur des ballades qu’on retrouve sur We Go Home apaise, certes, mais il existe aussi sur l’opus une diversité de sonorités, plus présente que sur Like a Man, qui plaît et qui sied bien au chanteur. 

Maintenant qu’il a trouvé la bonne formule, Adam Cohen peut bel et bien se poser, avoir confiance au charme et à la beauté de ses compositions, et surtout s’écouter. Après tout, il le chante si justement sur «Put Your Bags Down», une ballade qui débute en guitare-voix avant que les chœurs et les cordes ne se mettent de la partie pour créer l’un des morceaux les plus touchants de l’opus: «Let your voice be unstrained / Let your hands touch what they cannot see / Let a boy become what his father knows he’ll be». Car tout comme Leonard l’a fait, Adam aussi sera apte à guider un enfant de sa voix apaisante.

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