«WRONG» du groupe montréalais We Are Wolves – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

«WRONG» du groupe montréalais We Are Wolves

«WRONG» du groupe montréalais We Are Wolves

Virage new wave

Publié le 29 septembre 2016 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Fantôme

Le trio We Are Wolves nous revient avec un cinquième album en carrière, le premier depuis 2013. Après le succès de La Mort Pop Club, les admirateurs se demandaient ce que l’une des formations favorites de la fameuse scène émergente allait offrir. Et le résultat est franchement étonnant.

Le groupe explore, sur WRONG, des horizons différents. Délaissant le rock à saveur garage, il sonde plus en profondeur son héritage électronique et revisite une époque marquante de la musique: les années 80, plus précisément le new wave. Les gars de We Are Wolves se sont inspirés de Depeche Mode, New Order ainsi que The Cure et, par conséquent, propose une galette beaucoup plus pop, entraînante et moins punk que leurs parutions précédentes.

Bien que le premier titre de ce nouvel opus, «Inconsiderate», offre un son familier, tout comme, dans une certaine mesure, la pièce homonyme, le reste de l’album se distance des sonorités habituelles. Cependant, l’influence de Black Sabbath n’a pas disparu, au contraire, elle se fait particulièrement ressentir sur les extraits «Wrong» et «In The Land Of The Real». Cette dernière est quelque peu effrayante, mais de manière très subtile; nous savons qu’une menace sombre plane, bien qu’elle ne soit pas concrète.

De plus, la voix d’Alexander Ortiz est similaire à celle d’Ozzy Osborne, et c’est toujours le cas sur cette offrande. Par contre, l’un des grands changements réside dans le fait que le synthétiseur est plus mélodique qu’auparavant, le jeu de Vincent Levesque semble moins axé sur la ponctuation du rythme et sur l’ajout de textures. La batterie de Pierre-Luc Bégin, pour sa part, est aussi précise et mordante que celles des parutions précédentes.

waw-portrait-critique-album-review-bible-urbaine

L’extrait «Wrong» présente un rythme punk au niveau du refrain (spécialement avec les voix saturées et le bruit de sirène), mais possède aussi un son résolument électro sur le plan des couplets, semblable à celui d’Indochine. C’est un mélange très réussi. De plus, le refrain («On est tous des crapules, au revoir les crapules») fait écho à la chanson «Au revoir les crapules», qui, elle-même, contient un refrain qui fait référence à «Wrong», comme si elles étaient liées. C’est aussi le cas des morceaux «Wicked Games» et «Hands Around My Neck», «Cynical» et «Melting», «Inconsiderate» ainsi que l’excellente et affolante «Dislocate», qui s’empruntent des thématiques de façon mutuelle. Un peu comme s’il y a des paires sur cet album.

Les titres «Cynical» et «Wicked Game» ont une résonance qui rappelle les années 60 grâce à ses harmonies qui sont pop et aux riffs de guitare se rapproche des sonorités associées à la musique surf. «Broken Arrow» est une véritable chanson de type rock aux racines blues, dans le sens classique du terme, spécialement au niveau du jeu de guitare. «Unknown Flowers» est plus planante, mais elle manque un peu de personnalité; c’est peut-être la pièce la moins intéressante de l’album, qui est, cela dit, très solide.

Il s’agit d’une nouvelle orientation pour le groupe qui risque de faire sourciller les mélomanes qui suivent la formation depuis les années 2000. Lors des premières écoutes, cela peut sembler étrange, mais une fois que l’auditeur se sera approprié le disque, il sera peut-être séduit par cette transmutation, qui est très rafraîchissante.

Pour ceux qui préfèrent le côté punk de We Are Wolves, cet opus pourrait vous laisser sur votre faim.

L'avis


de la rédaction

Nos recommandations :

Vos commentaires

Revenir au début