«Wilder Mind», le troisième opus de Mumford and Sons

Pour les nostalgiques, on retrouvera tout de même le même esprit un peu plus festif d’avant sur des morceaux comme «Just Smoke», où l’intéressante mélodie à la guitare pourrait rappeler le banjo et où la voix du chanteur est aussi poussée qu’auparavant. La belle touche de hands claps en fait une chanson assez entraînante, pas très éloignée du style habituel.

La maîtrise vocale de Marcus Mumford est irréprochable sur cet album où il se montre plus posé, sensible, voire plus vulnérable. «Wilder Mind» et «Monster» le démontrent bien, mais c’est véritablement pendant «Broad-Shouldered Beasts» et, surtout, «Cold Arms», que le registre plus nuancé et intime donnera encore plus de pouvoir à ses envolées dans lesquelles on retrouve sa belle voix écorchée. Sur cette dernière, seul avec la guitare comme en totale intimité avec lui, il chante d’une voix basse, comme dans la confession, comme dans l’abandon, et c’est magnifique.

C’est finalement sur «Ditmas» qu’il faut s’arrêter, alors que Marcus Mumford replonge dans un son rock très dynamique pour crier «This is all I ever was / And this is all you came across those years ago / Now you go too far / Don’t tell me that I’ve changed because that’s not the truth / And now I’m losing you». Parle-t-il à un amour ou plutôt à ses fans, leur rappelant avec vigueur qu’en fait, cette base de rock était en Mumford and Sons depuis le début et que leur son n’a pas changé? Mais craint-il effectivement d’être en train de perdre ses fans? Espérons que ce ne soit pas le cas, car il faut réellement donner une chance à cette réorientation, puisque Marcus et sa troupe ont bien cheminé en tant que groupe, en tant qu’unité, et il fait plaisir de les voir évoluer ainsi. De plus, Wilder Mind est peut-être dénué de banjo, mais certainement pas de tripes sur la table, et n’est-ce pas aussi ce qu’on aimait chez le groupe?

L’album Wilder Minds de Mumford and Sons est paru sous l’étiquette Island le 4 mai 2015.