Un premier album homonyme pour Félix Dyotte – Bible urbaine

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Un premier album homonyme pour Félix Dyotte

Un premier album homonyme pour Félix Dyotte

Une élégante mélancolie

Publié le 10 juin 2015 par Romi Quirion

Crédit photo : Coyote et Jimmi Francoeur

L'auteur-compositeur-interprète Félix Dyotte a surtout été découvert en tant que membre de la défunte formation Chinatown. Plus récemment, le Montréalais a accompagné sur scène Kandle, de même que Pierre Lapointe pour sa longue tournée de l’album Punkt. Trois ans après la fin de son groupe, il se lance avec un premier album solo aux thèmes mélancoliques brodés dans des orchestrations de cordes. L’œuvre indie-pop traite de rupture, de déceptions et de tristesse tout en conservant des airs dynamiques.

En plus de signer toutes les compositions, le musicien a lui-même réalisé l’album et les arrangements, avec l’aide du très convoité Philippe Brault pour les cordes. L’ex-Chinatown sait s’entourer de collaborateurs: on retrouve aussi Francis Mineau (Malajube), Amélie Mandeville et Kandle Osborne. La formule pour les compositions demeure simple: une touche instrumentale où violon, violoncelle, contrebasse, flûte et piano côtoient des instruments plus modernes tels que la batterie, la guitare, le clavier et la basse.

Le chanteur a une voix fragile qui se rapproche de celle d’Étienne Daho, plutôt grave et suave. Il y a  également des influences rétro de chanson française, on pense à certains moments à Serge Gainsbourg. Les arrangements sont subtils et élégants, et l’ambiance, un brin romantique. Soyez rassuré cependant: l’artiste ne tombe jamais dans le «fleur bleue». Sur cette production, un quatuor à cordes est supervisé et très bien dosé par Philippe Brault.

Felix-Dyotte-credit-photo-Jimmi-Francoeur

Félix Dyotte surprend avec sa poésie simple et précise. Les pièces qui touchent particulièrement sur l’opus sont «Avalanches», pour son jolie contraste entre la voix du chanteur et celle d’Aseman Sabet, la romantique «Feu nous deux», qui nous donne le goût de valser sur son air de piano, la plus moderne «Ce frisson-là», pour les élans de batterie à la Malajube ainsi que la radieuse «Hologramme», pour ses synthétiseurs multicouches et la voix éthérée de Dyotte.

L’auteur-compositeur-interprète aborde des facettes sombres de la vie avec une certaine candeur, un ton léger. On traite de l’échec amoureux («Feu nous deux»), du désabusement («Les gens sont décevants»), du coup de foudre («Ce frisson-là») et de la dépression («Ma vie au lit»). Que dire lorsqu’on entend la dernière pièce de l’album où le chanteur fredonne d’un lyrisme tristounet: «Oui j’ai craché mon cœur ce soir, j’ai vraiment tout donné, et ça me fait tout drôle de voir l’histoire se terminer.»

Résultat: un premier album solo d’une belle douceur, intimiste et émouvant qui nous donne envie de lire les textes pour capter toute la subtilité de sa poésie.

Félix Dyotte est en lice pour le Prix Félix-Leclerc de la chanson 2015 (volet Québec). Ce dernier se produira d’ailleurs le 12 juin prochain sur la Scène Loto-Québec à 20h ainsi que le 13 juin en première partie de Louis, Matthieu, Joseph et Anna Chedid à la Scène Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts à 20h dans le cadre de la 27e édition des FrancoFolies de Montréal.

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