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Crédit photo : Warner Music
Dès les premières secondes du succès «I Love it», avec la participation de la star montante Charli XCX qu’on a vue pour la première fois aux côtés de Coldplay et Marina and the Diamonds en 2012, nos souvenirs se rassemblent pour nous remettre en mémoire le groupe russe t.A.T.u., qui avait connu un succès notable en 2002 avec «Not Gonna Get Us» et «All the Things She Said». Là où Icona Pop se démarque des deux Moscovites, c’est dans leur façon de chanter en chœur, dans ce synchronisme toujours parfait, qui donne à leurs chansons une allure de chœurs de cheerleaders qui s’époumonent devant leurs joueurs de foot favoris.
Il n’y a pas à dire, l’album démarre à tombeau ouvert avec ses deux voix aiguës qui, ainsi diluées à cette texture électronique survoltée et ce beat inépuisable, résultent d’une chanson qui ne s’épuise pas jusqu’à la fin. La pièce «All Night» démarre tout aussi rapidement dans un élan quasiment a capella qui nous démontre à quel point les voix des deux Suédoises pourraient à elles seules nous faire battre la cadence. Avec ses élans dubstep, comme sur la très déglinguée «Ready for the Weekend», on a très certainement affaire à l’une des chansons les mieux orchestrées de l’album.
Oscillant entre morceaux électroniques, pop et dubstep, les deux girls d’Icona Pop s’assurent l’écoute attentive de leur auditeur avec cet enchaînement de pièces qui ne donne aucunement le temps de respirer un bon coup. «We Got the World», par sa poésie naïve, réussit le pari de nous tenir en haleine, mais c’est décidément à l’écoute du single «Girlfriend» que notre affection pour le groupe peut s’épuiser d’un coup; le refrain est à ce point agaçant qu’on se rappelle la sortie de la chanson du même nom, proposée par l’artiste canadienne Avril Lavigne en 2007.
«In the Stars» et «On a Roll» poursuivent la tradition kitsch de ces deux filles qui voient leur destinée dans les étoiles et qui se croient tout permis simplement parce qu’elles sont des rockstars. C’est seulement arrivé à la ballade pop «Just Another Night» qu’on tient réellement quelque chose. Plus poignante mais néanmoins easy listening, ce morceau nous redonne un peu espoir en Icona Pop. L’album se clôt dans un délire de refrains assourdissants qui nous laissent complètement bouche bée devant ces trente-trois minutes ni plus ni moins survoltées.
Ainsi, on passe d’énervement à ravissement devant cet album pop d’une énergie sans précédent, mais qu’on délaisse vite faute d’originalité. C’est par contre la musique idéale pour agrémenter votre workout au gym.
À écouter si vous aimez Charli XCX, Marina and the Diamonds et Chvrches.
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de la rédaction