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Crédit photo : RCA
Disponible depuis le 17 juin dernier et sorti sous la grandissime étiquette RCA, The Dreaming Room s’écoute, se savoure et se ressent. Le caractère très soul de l’auteure-compositrice-interprète reste présent et ne déroge par de ce qu’on lui reconnaît déjà. Donc, pas de surprise de ce côté-là. Par contre, on lui devine une touche nouvelle, un léger changement teinté de quelques disparités ici et là entre les pièces de l’album. Cela n’est que positif, car c’est devant cet art qu’elle nous partage que Laura Mvula nous laisse dans un état d’émerveillement durant et après l’écoute.
L’opus s’ouvre à nous avec la pièce «Who I Am», une douce mélodie plutôt courte et à la fin abrupte, qui semble nous préparer à quelque chose d’intéressant. Malgré le fait que l’on aurait aimé se laisser bercer sur une mélodie plus prenante en ouverture, la suite surprend avec le rythme prompt d’«Overcome», suivi de «Bread», où la voix mielleuse de la chanteuse européenne est mise au premier plan, loin devant des instruments discrets.
La cinquième pièce de l’album, «Let Me Fall», commence avec une suite de notes au piano nous rappelant le début de la populaire «Teenage Wasteland» du groupe The Who. Laura Mvula nous ramène visiter la fin des années 70 au moment où la musique soul pop se mêlait gracieusement au début d’une vague disco gênée. Puis «Kiss My Feet» prend le relais d’une façon prenante, voire carrément enivrante, soutenue par un orchestre aux allures de temps des fêtes.
La vague soul de l’artiste continue de nous amener vers l’avant puis vers l’arrière pendant que ses mélodies séduisantes s’enfilent les unes après les autres comme des billes sur un collier de perles. La chanson «Angel» est probablement la pièce la plus intéressante de l’opus, avec ses chœurs décalés, ses mélodies disparates ainsi que son rythme éveillé. Puis vient «Nan», un segment où l’on peut entendre l’artiste discuter avec ce qui semble être une amie. On déconnecte un peu des vagues qui nous portaient jusqu’à présent.
The Dreaming Room se conclue sur une curieuse pièce de clôture. La dernière note de «Phenomenal Women» coupe de manière impromptue et nous laisse avec un point d’interrogation suspendu au-dessus de notre tête. On aurait préféré quelque chose de plus doux pour faire honneur à la vague sur laquelle nous nous laissions bercer depuis le début.
Bref, le dernier opus de Laura Mvula enchante, en majeure partie, mais nous laisse sur notre faim. Cette faim qui nourrit l’envie de connaître la suite, si suite il y a.
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de la rédaction