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Crédit photo : Temporary Residence
Leur musique a souvent été empruntée pour accompagner des trames de films et des téléséries. Par le passé, ce fut le cas notamment pour Friday Night Lights. Et pour cause, leur approche est ultra mélodique et ponctuée de crescendo (et de decrescendo), ce qui accentue le côté émotionnel qui se marie si bien avec les histoires que l’on raconte au moyen d’une pellicule.
Pour cet opus, ils ont collaboré avec leur ami et musicien David Wingo (fondateur du groupe Ola Podrida) qui avait déjà travaillé avec le réalisateur, entre autres pour la bande sonore d’All the Real Girls.
La formation, qui a vu le jour en 1999 à Austin, au Texas, s’est toujours différenciée du courant rock actuel, et le qualificatif post-rock qu’on leur appose est tout à fait de circonstance. Ils n’utilisent pas la formule habituelle des chansons rock ou indie; ils n’hésitent pas à nous offrir des pièces de dix minutes et leur musique est presque exclusivement instrumentale, avec une forte présence de guitare et de piano.
Par ailleurs, pour Prince Avalanche, l’emphase est définitivement mise sur le piano, ce qui confère une sonorité encore plus douce qu’à ce qu’Explosions in the Sky nous a habitués par le passé, et même leur style a toujours su conserver une distance marquée avec le rock déchaîné.
Cet opus se distingue également de ses prédécesseurs, car en l’écoutant on comprend immédiatement qu’il s’agit d’une bande originale d’un film, et cela peut nous donner l’impression qu’il manque un petit quelque chose, voire que ce n’est pas une entité en soit. Aussi, l’aspect répétitif du concept peu devenir quelque peu lassant. Il est cependant possible que nous ayons une tout autre vision de l’album lorsque le film auquel il est rattaché sera en salle (il n’y a pas encore de date de sortie pour le Québec).
Cependant, leur esthétique étant de nature très cinématographique, on perçoit la cohérence avec leur discographie. Ce sont des musiciens talentueux qui maîtrisent leurs instruments. On pourrait même comparer leur style musical à Mogwai, une formation qui a toujours été une grande source d’inspiration pour Explosions in the Sky, et à Godspeed You! Black Emperor également.
Parmi les morceaux intéressants, notons «Alone Time» et «Can’t We Just Listen To The Silence», qui sont résolument introspectifs et délicats; on peut même ressentir le poids de l’existence, lorsqu’un moment grave se dessine… Un des joyaux est l’extrait «Wading», qui est fantasmagorique et éthéré, vraiment superbe. Il y a aussi «Hello, This is Your House», qui est mélancolique et captivant à la fois.
Mais certains titres tels que «The Lines on the Road that Lead You Back Home» et «An Old Peasant Like Me» sont plus communs, même qu’ils attirent moins l’attention de l’auditeur.
Cette offrande n’est sans doute pas la meilleure introduction pour apprendre à les connaître, mais ils sont présentement en tournée avec Nine Inch Nails et il y a fort à parier que cela va leur permettre d’agrandir leur bassin d’admirateurs.
C’est un groupe qui vaut vraiment la peine d’être connu; la complexité des mélodies, qui vacillent entre les instants grandioses et un univers empli de solitude romanesque, est littéralement enchanteresse.
Explosions in the Sky seront en première partie de Nine Inch Nails au Centre Bell de Montréal le jeudi 3 octobre prochain. Pour plus de détails, visitez notre article au https://labibleurbaine.com/trent-reznor-et-sa-bande-nine-inch-nails-au-centre-bell-de-montreal-le-3-octobre.
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