MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Gracieuseté (avec Mark «Barney» Greenway de Napalm Death à HEAVY MONTRÉAL 2016)
1- On peut te lire dans Voir et t’entendre à l’émission Grimoire de métal sur les ondes de CISM 89,3 FM. Cette grande passion pour le métal est née comment?
«Je dois commencer par dire que la musique a toujours fait partie de ma vie. À l’adolescence, j’achetais beaucoup de magazines musicaux, dont Pop Rock, Québec Rock et Metal Edge et je regardais les émissions Video Hits et Good Rockin’ Tonite diffusées sur CBC. Durant l’adolescence j’écoutais surtout ce qui jouait à la radio, principalement du pop et du rock, puis quand j’ai acheté mon premier lecteur de CD portatif, à 16 ans, je me suis davantage intéressée au hard rock et au glam; Poison, Mötley Crüe, Skid Row, Tesla, Whitesnake, Cinderella, entre autres (vive la Maison Columbia!)»
«Au secondaire, j’avais une amie qui tripait sur Metallica, Megadeth, Anthrax et Slayer, mais c’est durant mes années de cégep à Jonquière (en Arts et technologie des médias, option presse écrite) que je me suis familiarisée avec ces groupes par le biais d’un camarade de classe qui est devenu un ami. Un de nos professeurs l’avait surnommé M. Anthrax parce qu’il portait souvent des chandails du groupe!»
«La plupart de mes amis du cégep avaient tous un penchant pour les musiques plus lourdes, mais ma découverte du death métal et de ses déclinaisons a eu lieu à mon arrivée à Montréal en 1991, suite à ma rencontre avec un jeune homme que j’ai fréquenté pendant près de deux ans. Il m’avait dit qu’il chantait dans un groupe heavy, mais la première fois que je suis allée à son local de pratique et que j’ai entendu ses cris d’outre-tombe, ça m’a fait un choc!!!! Je ne peux pas dire que j’ai eu un coup de foudre pour le death métal, mais à force d’écouter les albums de la collection de mon chum (le premier chanteur de Kataklysm, si vous voulez tout savoir!), de lire les textes qu’il écrivait pour son groupe et de lui dire ce que je pensais de la musique qu’ils composaient, j’ai apprivoisé le style. Bien sûr, je l’accompagnais à tous les concerts (il y avait peu de femmes dans les salles et, souvent, elles suivaient leur chum comme moi). J’enregistrais les prestations des groupes pendant qu’il allait thrasher».
«J’ai eu la vraie piqûre en écoutant l’album Cursed du groupe Morgoth. C’est comme si tout était devenu «clair», je le jure! Depuis, ma palette s’est étendue à tous les styles abrasifs, mais j’avoue que j’ai une préférence pour ce qui est extrême, le grind, le death et le hardcore. Il faut que ça varge».
«Même si j’écris surtout, je dois dire que c’est par la radio que je me sens le plus près des auditeurs, parce que c’est plus immédiat et qu’il y a des personnes qui m’appellent en studio depuis les débuts de l’émission, en 1997. J’ai aussi eu des détenus comme auditeurs. L’un d’eux m’envoyait des cartes de Noël (j’ai reçu la dernière il y a environ dix ans et j’espère que c’est parce qu’il est sorti!) et c’est comme ça que j’ai su que des détenus s’échangeaient les cassettes des émissions métal – pas juste la mienne – qu’ils avaient enregistrées. C’est quelque chose, hein?»
2- La scène métal a certes évolué au fil des ans. De quelle façon ce genre musical et ses sous-genres ont-ils réussi à faire leur place ici comme à l’international?
«Quand je suis tombée dans la marmite des musiques extrêmes, ça faisait déjà plusieurs années que la scène underground se développait à Montréal et ailleurs au Québec. Je n’ai pas connu ses débuts, mais j’ai été témoin de l’effervescence des années 1990. Étant donné que mon copain était dans un groupe qui essayait de se faire connaître, je pense que j’étais plus consciente de la vivacité de la scène underground et du grand nombre de concerts offerts, notamment aux Foufounes Électriques, au Backstreet et à la Brique. Plusieurs groupes de cette période existent encore et se sont fait un nom à l’international, dont Kataklysm, Cryptopsy et Gorguts.»
3- Peux-tu nous décrire le profil du parfait métalleux selon toi?
«J’en parlais avec Jolène Ruest, animatrice de Critique de crowd à CISM (elle a d’ailleurs répondu à vos 5 questions le 29 juillet dernier!) et on se disait que le métalleux typique peut autant être un physicien, qu’un ingénieur. Ceux et celles qu’on reconnaît au premier coup d’œil portent en général des t-shirts noirs ou de groupes, ils ont des tatouages ou les cheveux longs, mais à mes yeux, être un métal, c’est être non conformiste. Gardez l’œil ouvert, car les métalleux sont partout, ahahahahah (insérez un rire démoniaque ici).»
4- Pourquoi les métalleux sont-ils aussi loyaux envers leurs groupes favoris?
«Sont-ils vraiment plus loyaux que les amateurs de n’importe quel autre style musical? Ne dit-on pas souvent qu’aimer le métal est une phase qui passe à l’adolescence? Peut-être que les métalleux sont plus loyaux parce qu’ils ne suivent pas les modes? Personnellement, je suis loyale parce qu’en découvrant le métal, j’ai trouvé la gang (la famille métal) avec qui je me sens bien.»
5- Quelles seraient tes recommandations musicales à surveiller en 2016?
«J’ai fait plusieurs découvertes depuis le début de l’année et je suis sûrement passée à côté de plein de trucs intéressants malheureusement. Mais bon, allez déjà googler ça: Sanzu, Lord of War, Poison Headache, Sarabante, Iron Mountain, Anion et Wake. Surveillez aussi les albums à venir de Barishi et Mouth Of The Architect.»