MusiqueDans la peau de
Crédit photo : John Londono
1. Tu partages ton temps entre Montréal et Paris, ta musique a un franc succès des deux côtés de l’Atlantique, est-ce que tu penses que cette dualité se reflète dans tes pièces?
«Je pense que ma musique s’enracine quand même plus du côté nord-américain au niveau du songwriting. Ensuite, j’ai enregistré l’album avec Samy Osta qui est au cœur de la scène indie française (ayant travaillé avec Feu! Chatterton, La Femme, Junior), et ça se sent forcément dans les arrangements. Donc effectivement je crois que cette dualité existe dans ma musique.»
2. Eleven Songs a été enregistré avec le réalisateur Samy Osta. Peux-tu nous raconter un peu comment cette collaboration a vu le jour?
«J’avais aimé son travail sur l’album de Feu!, puis j’ai entendu une interview de lui à la radio et sa façon de voir les choses m’a tout de suite séduite. Comme Jean Leloup, qui m’avait pris sous son aile il y a quelques années, Samy fait la guerre a tout ce qui est formaté. Quand il m’a reçu dans son studio parisien la première fois, il m’a dit: Je ne peux pas te dire comment on va faire ton disque, va falloir qu’on apprenne à se connaître avant. Il est venu à Montréal pour enregistrer des maquettes et pour connaître ma ville, mes amis, mon mode de vie. On est ensuite allé enregistrer dans un Studio à Göteborg pendant deux semaines. C’était vraiment comme une bulle créative, on enregistrait à l’heure qu’on voulait, on dormait au studio. On est sorti de là avec 21 chansons qu’on a ensuite fini de peaufiner à Paris.»
3. Récemment, avec le succès de Sorry Eyes, puis d’Eleven Songs, tu as eu la chance de partir en tournée. Comment as-tu vécu ces moments sur la route?
«C’est fou de pouvoir voyager avec ma musique. Je pars parfois seul, mais la plupart du temps avec le band. On a eu la chance d’aller en Allemagne, en Angleterre, en France, en Belgique et en Suisse, c’est un enchaînement de «premières fois». C’est étourdissant, épuisant et exaltant à la fois. On découvre des villes, mais aussi des bands qu’on rencontre sur la route. Il y aussi eu beaucoup de premières parties, on a suivi Charlotte Cardin sur plus d’une quinzaine de dates au Québec, ce qui nous a permis de rencontrer un nouveau public, de prendre de l’expérience et d’améliorer notre show.»
4. On te parle souvent de Jack Johnson, de Simon & Garfunkel, de Bob Dylan et de plein d’autres grands dont on entend l’influence dans ta musique. Parmi leurs chansons, laquelle ou lesquelles aurais-tu aimé écrire et, bien sûr, pour quelles raisons?
«J’aurais voulu écrire «The Times They Are A-Changin’» de Bob Dylan».
Il a écrit cette chanson à mon âge, je n’arrive pas à y croire. Il s’adresse à toute une génération. Il dit à la jeunesse: C’est votre tour, et il dit à la génération au-dessus: Suivez-nous ou dégagez du chemin parce qu’on avance.»
Come mothers and fathers
Throughout the land
And don’t criticize
What you can’t understand
Your sons and your daughters
Are beyond your command
Your old road is
Rapidly agin’.
Please get out of the new one
If you can’t lend your hand
For the times they are a-changin’.
«Cette chanson reste actuelle et elle le sera toujours. Il avait 23 ans… c’est pas possible».
5. On peut s’attendre à quoi d’Aliocha pour l’année à venir?
«On va continuer à faire des shows au Québec et en Europe et en même temps de mon côté je vais recommencer à composer.»