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Crédit photo : Universal Music
Les guitares, depuis Thank You, Happy Birthday, ont adopté un virage plus «rasoir» qui manque près de nous écorcher les tympans avec l’explosive «Spiderhead», qui ouvre l’album de belle façon, avec la voix de Matthew Ray Shultz qui a pris plus d’assurance avec les années. On salue l’audace, au passage, de la finale de la pièce qui fait entrer l’auditeur dans une espèce de valse psychédélique. Parmi les autres bons coups de Melophobia, qui multiplie les morceaux rythmés par une orchestration cohérente et moins éparpillée, on compte le single «Come a Bit Closer» et «Take it or Leave it», dont les guitares rappellent les Arctic Monkeys et les Kooks.
«Telescope», «Halo» et «Cigarette Daydreams», en clôture de l’album, sont peut-être les pièces les moins explosives, mais elles figurent indéniablement parmi les plus belles surprises de l’offrande. Avec un chant modifié façon MGMT et un squelette assemblé et fait pour se dandiner, Cage the Elephant prouve enfin qu’ils ont évolué depuis «Ain’t No Rest for the Wicked» et «Shake Me Down», où l’on ressentait pourtant le besoin de ramasser les pots cassés. Impossible de taire la contribution d’Alison Mosshart au projet, tigresse du célèbre duo The Kills, qui apporte une touche de dangerosité et de fatalité à «It’s Just Forever».
«Black Widow», avec ses airs indés à la Portugal. The Man, est l’une des dernières promesses de l’opus, avant que notre joie meure littéralement dans l’œuf à l’écoute de «Hypocrite» et «Teeth», pièces franchement décevantes et qui closent l’album sur une note agressive et surtout mal justifiée. Toutefois, Melophobia demeure sans contredit le meilleur album de Cage the Elephant et son appréciation globale reflète exactement l’impression qu’un auditeur ressent devant la contemplation de sa pochette: une œuvre d’art tordue mais vivante, empreinte d’originalité et d’éléments tape-à-l’œil, qui nous donnent l’envie de prolonger la visite guidée.
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de la rédaction