La trame sonore de «Paper Towns» avec Twin Shadow, Vance Joy et Santigold

John Hugues a de quoi être fier, puisque le cinéma sur l’adolescence se porte mieux que jamais avec des films qui font fi des clichés habituels du genre. Les nouveaux représentants du courant sont d’une justesse qui s’éloigne des propositions superficielles qui ont longtemps envahi les salles sombres. Nous sommes bien loin de ces comédies dans lesquelles des adolescents, interprétés par des adultes, avaient par moments le double de l’âge des personnages qu’ils devaient jouer. Aujourd’hui, on retrouve davantage de comédies dramatiques qui savent gagner le coeur des jeunes et des moins jeunes, du public et de la critique.

On peut, d’ordre général, toujours compter sur des trames sonores des plus recommandables qui, en plus d’offrir de nouvelles chansons d’artistes et de groupes qui font le buzz, servent aussi de compilation de tous les instants avec d’excellentes pièces de tous genres. Avec des exemples tels que The Spectacular Now à The Faults in Our Stars (ce dernier étant également adapté d’un roman de John Green), Paper Towns en est le plus récent à rendre justice à tous les éléments qui ont su assurer la qualité des films voisins qui l’ont précédé.

Certes, en terme de récit, on a peut-être droit à un film à la profondeur moins travaillée et au fini beaucoup moins touchant et émotionnel que l’on s’attendait, mais il faut admettre que son dernier acte a droit au plus grand élan de justesse et de réalisme qu’on ait pu atteindre dans ce genre de productions. Pour sa part, si par rapport au film sa trame sonore en format compact et numérique est incomplète et qu’aucune des hypnotisantes compositions instrumentales de Ryan Lott (mieux connu sous son nom d’artiste Son Lux, dont on a quand même inclus un mix inédit de sa pièce «Lost It To Trying») ne s’y trouvent, on peut compter sur seize pièces totalisant une heure de bons coups, et ce, même s’il manque des chansons clés comme la merveilleuse «Re:Stacks» de Bon Iver.

Il faut dire que l’album commence en force avec une nouvelle offrande de la toujours agréable Santigold, qui a tout pour rendre heureux avec sa rassembleuse «Radio». On continue avec l’excellente «To The Top» de Twin Shadow, qui vient hanter notre esprit comme elle le fait si bien dans la bande-annonce ainsi qu’à la fin du film.

Ensuite, si la deuxième moitié du disque est un peu moins mémorable, n’en déplaise à l’excellente pièce de six minutes «Moments» de Son Lux, on reste dans un esprit pop et indie folk, avec des pièces singulières comme la dansante «Runaway (U & I)» de Galantis, remixée par Svidden & Jarly, qui est parfaite pour aller faire la tournée des clubs un soir de fin de semaine, ou la reggae orchestrale «Taxi Cab» des très appréciés Vampire Weekend. Difficile aussi de ne pas vouloir fredonner à tue-tête le refrain de «Search Party» de Sam Bruno.

Si l’album se termine avec la délicate et discrète «Look Outside», une pièce de Nat & Alex Wolff, l’acteur principal du film et son frère, difficile de passer sous silence la présence dans la liste de l’irrésistible «My Type», pièce phare du groupe émergent Saint Motel dont on risque de parler de plus en plus au cours des années à venir.

Parmi d’autres bons coups, on peut aussi mentionner au passage la planante «Swingin’ Party» de Kindness, et la touchante mais accrocheuse chanson du favori Vance Joy, «Great Summer», idéale pour ravir tous ses fans en attente d’un deuxième album.

Voilà donc une bonne trame sonore parfaitement diversifiée qui s’écoute aussi bien pour se rappeler des bons moments du film que pour ravir les oreilles de ceux qui ne l’ont pas vu, mais qui veulent néanmoins s’offrir une ambiance des plus agréables.