«La petite anecdote de...» Tristan Malavoy et l'appel de l'ésotérisme? – Bible urbaine

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«La petite anecdote de…» Tristan Malavoy et l’appel de l’ésotérisme?

«La petite anecdote de…» Tristan Malavoy et l’appel de l’ésotérisme?

Quand les astres s'alignent

Publié le 4 octobre 2021 par Claire Groulx-Robert

Crédit photo : Marjorie Guindon

Chaque semaine, Bible urbaine demande à des artistes de tous horizons de raconter une anecdote ludique, touchante ou simplement évocatrice sur un thème inspiré par son œuvre. Cette fois, c'est Tristan Malavoy qui a accepté de se prêter au jeu! L'écrivain et musicien sherbrookois a lancé L'éclat de l'or, son nouvel EP de cinq titres le 10 septembre dernier. L'artiste nous raconte comment le fait de voir (ou de choisir de voir!) des signes provenant des astres est devenu une source d'inspiration pour certaines de ses œuvres, malgré une crainte grandissante de sombrer dans l'ésotérisme...!

Parfois, j’ai peur de virer New age. De commencer à voir des signes partout, de me mettre à lire dans les feuilles de thé et à consulter quotidiennement l’horoscope du Journal de Montréal.

Il faut savoir que, sans juger celles et ceux qui s’adonnent à ces activités somme toute inoffensives, je n’ai jamais été client de ces tentatives d’apprivoiser l’inconnu qui, à mon avis, n’auraient plus cours depuis quelques siècles si ce n’étaient des opportunistes qui savent les servir au goût du jour.

Malgré ce verdict sans appel, donc, je me sens glisser… Peut-être est-ce les années qui coulent et me donnent l’irrésistible envie de trouver un sens au fouillis des choses. Peut-être est-ce simplement une période où mes repères sont plus friables et provoquent chez moi le besoin de m’accrocher à quelque chose, comme quelqu’un tombé à l’eau fouette l’air désespérément dans l’espoir d’agripper une main ou une bouée.

Quoi qu’il en soit, je me vois aller.

Un premier appel céleste

Début 2020, j’étais dans la dernière ligne droite de l’écriture de mon roman L’œil de Jupiter. J’y travaillais depuis plus de trois ans, l’éditeur attendait impatiemment la version finale. J’y étais presque, mais j’avais encore mille et un doutes. Est-ce que j’avais vu trop grand en entrecroisant deux histoires que deux siècles séparent? Est-ce que ça se tenait? Rien d’anormal en fin de projet, mais ces questions prenaient décidément beaucoup de place dans ma tête et dans mes nuits.

Un soir où j’avais du mal à trouver le sommeil, justement, je suis sorti prendre l’air sur mon balcon. Quelques dizaines d’étoiles trouaient ça et là le ciel laiteux de Montréal. Parmi elles, juste devant moi – je veux dire très exactement devant moi, au-dessus de l’immeuble d’en face –, un point extrêmement brillant malgré la pollution lumineuse.

Par acquit de conscience, j’ai ouvert mon application Carte du ciel, qui indique en temps réel la position des astres au-dessus de nos têtes, mais je savais déjà ce que j’allais trouver. Je la connais bien cette étoile qui n’en est pas une.

Jupiter, impériale dans la nuit froide, qui éclaire jusqu’à mon cœur et semble me dire de ne pas m’en faire, d’avoir confiance.

On voit des signes où on veut en voir, bien sûr.

Celui-là j’ai voulu le voir.

L’œil de Jupiter est paru quelques mois plus tard. De fait, il a eu, jusqu’à maintenant, une belle orbite.

Au clair de… l’étoile Polaire

Printemps 2021. Je viens de faire quelques sessions avec Alexis Martin et Yves Labonté autour de nouvelles chansons qu’on projette de rassembler dans un EP. Elles sont fraîches, on cherche encore. La couleur, l’instrumentation. Après des mois de restrictions et de couvre-feu, on est heureux comme des gamins de se retrouver dans un studio tous les trois, de se voir en vrai, mais on navigue à vue, il reste tant de travail à faire.

Le doute, de nouveau.

J’ai eu un début d’année compliqué, j’ai déjà été plus solide sur mes patins. J’ai besoin de sentir que ce projet en vaut le coup, qu’on a ce qu’il faut entre les mains. Dans les jours qui suivent, ou plutôt les nuits, nouvel appel cosmique. Chaque fois que je lève les yeux au ciel, où que je sois, à Montréal, en Estrie, à l’Île Verte, c’est la première à accrocher mon regard: l’étoile Polaire. Toujours là, au rendez-vous.

Précisément au moment où je termine d’écrire le dernier morceau du EP, qui s’intitule… «Étoile polaire».

Un soir, le ciel est couvert, on ne voit pas les étoiles. Mais il y a un petit trou dans les nuages. Qu’est-ce qu’on y voit?

Un autre soir, c’est l’été maintenant. Je suis allongé sous les arbres, au bord d’un lac. La canopée est dense, elle masque les étoiles. À un endroit, il y a une petite ouverture dans les feuilles, qu’est-ce qui y brille?

Ça dure pendant des semaines. L’étoile Polaire suspendue là, comme elle l’a été pour tant de navigateurs égarés.

Ça dure jusqu’à la fin de l’enregistrement, il y a quelques semaines.

Je sais, je me vois aller.

On voit des signes où on veut en voir.

Quand j’en serai aux cristaux, merci d’intervenir.

En attendant, ça donne un EP. Bonne écoute.

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Le nouvel EP L’éclat de l’or de Tristan Malavoy est disponible sur toutes les plateformes d’écoute. Cliquez sur l’image ci-haut pour en savoir plus! Vous pouvez lire d’autres petites anecdotes juste ici.

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