MusiqueLa petite anecdote de
Crédit photo : Annie Diotte
L’inspiration pour mes chansons me vient souvent d’anecdotes du quotidien ou d’un sujet que je développe musicalement, auquel j’ajoute ensuite une musique. Mais parfois, mes chansons ont des genèses un peu plus particulières. C’est le cas pour «Monsieur l’commis»!
J’ai travaillé durant cinq ans au Village québécois d’antan à Drummondville en tant que comédienne avec une équipe formidable et j’y ai appris une tonne d’airs traditionnels. Ce style de musique m’a tellement plu que j’en ai aussi créé quelques-uns moi-même, mettant en scène les personnages que mes amis incarnaient. J’ai donc écrit une chanson sur le séminariste qui avait égaré sa soutane, une sur la fille qui peinait à se trouver un mari pour des raisons ridicules, une sur le villageois qui arrivait toujours en retard à chaque événement, etc.
Un jour, pour faire une blague aux hommes de notre équipe, j’ai écrit une chanson sur les raisons pour lesquelles nous ne nous marierions pas avec chacun d’eux (ben… avec leur personnage), et j’ai montré la chanson aux filles avec un arrangement vocal complet.
En gros, le refrain était le suivant:
«Oh on ne les mariera pas nos petits villageois, oh on ne les mariera pas et on vous dit pourquoi».
Chaque homme avait une raison — l’un était déjà pris, l’autre était prêtre, l’un était trop snob, un autre avait trop de prétendantes, etc. (un peu à la manière de «L’arbre est dans ses feuilles») — et cette chanson est devenue l’une des plus chantées par les filles du village. Lorsque j’ai quitté ce travail, je l’ai rangée dans un tiroir avec mes autres compositions traditionnelles.
Quelques années plus tard, je suis allée à un événement traditionnel où, à un moment donné, le public était invité à monter sur scène et à «pousser la chanson» a capella. Mes ex-collègues m’ont demandé si je me souvenais encore de «Villageois». Je suis montée sur scène et je l’ai chantée, les musiciens qui étaient sur place pour le show principal ont trouvé les accords, et c’est devenu un numéro franchement magique, avec tout le monde qui chantait à tue-tête à la fin.
Surprise par l’accueil réservé à cette chanson et par tous les bons commentaires, j’ai décidé de reprendre la musique et de réécrire une version qui serait moins une «blague entre 14 personnes» et à laquelle plus de gens pourraient s’identifier. Et c’est ainsi que la chanson «Monsieur l’commis» est née.
Même mélodie, sens différent, mais même ambiance… bien que je sache que tous les villageois préfèrent la version originale!