«Fever Daydream» du trio The Black Queen – Bible urbaine

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«Fever Daydream» du trio The Black Queen

«Fever Daydream» du trio The Black Queen

Son éthéré et réminiscence des années 80

Publié le 29 février 2016 par Isabelle Lareau

Crédit photo : The Black Queen

Il est possible que le nom de ce groupe ne vous soit pas familier, mais vous connaissez sûrement son chanteur, Greg Puciato, la puissante voix de The Dillinger Escape Plan. Souhaitant explorer de nouveaux univers musicaux, Puciato crée, en 2011, un tout nouveau groupe: The Black Queen.

La formation de Los Angeles comprend également Joshua Eustis, membre du duo Telefon Tel Aviv (il est reconnu pour son travail auprès de Nine Inch Nails et ses remixes de Puscifer et A Perfect Circle) ainsi que le technicien Steven Alexander (DEP, NIN et Kesha). Ensemble, ils décident de donner libre cours à leur amour de la musique électronique (Depeche Mode, Nine Inch Nails et Aphex Twin), mais aussi à leur affection pour le R&B (Boys II Men et Jimmy Jam).

Musicalement, ce groupe peut faire penser à Boards of Canada, pour ses rythmes plus lents et atmosphériques, ou encore à How to Destroy Angels. The Black Queen tombe définitivement dans le spectre de la dream pop grâce à son jeu de synthétiseur éthéré et à la façon de chanter de Puciato. Les fans de DEP vont être très surpris par ce changement de direction. Sombre, langoureux et mélodique, il n’y a aucun cri guttural ni batterie rapide et agressive! Mais, malgré cette approche plus planante, Fever Daydream offre aussi des chansons au rythme captivant, dont les très bonnes «That Death Cannot Touch» et «Taman Shud».

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L’héritage R&B n’est pas nécessairement omniprésent sur cet opus, mais il est évoqué avec fraîcheur grâce aux titres «Ice To Never» et «The End Where We Start». Les refrains sont chantés avec naturel et fluidité. Cependant, les textures sonores sont très ancrées dans la synth-pop, ce qui confère un petit côté rêveur à leurs morceaux.

Toutefois, ce sont les influences new wave et industriel du trio qui sont très palpables sur ce premier effort studio. Les rapprochements avec Depeche Mode et Nine Inch Nails sont immanquables. En fait, le son n’est pas seulement inspiré par les années 80, il semble également appartenir à cette époque. C’est le cas de «Secret Scream», où l’on perçoit une certaine tension sexuelle et dont les textures rappellent la facture sonore de Depeche Mode. Le seul bémol est que Puciato chante d’une manière similaire à celle de Trent Reznor, ce qui est gênant. Ceci étant dit, c’est l’une des excellentes pièces de l’album.

Malgré une première offrande démontrant un potentiel intéressant, The Black Queen ne parvient pas à créer une signature musicale qui lui est propre. Le chanteur, qui a une très bonne voix, calque sa façon de chanter à celle de Reznor, à un point tel que c’est distrayant. Quoi qu’il en soit, ce trio possède du talent. S’il réussit à faire preuve d’un plus grand laisser-aller et s’il ose l’improvisation, celui-ci sera en mesure d’offrir un disque vraiment marquant qui outrepassera la nostalgie du new wave.

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