Entrevue avec Mario Lepage du groupe fransaskois Ponteix – Bible urbaine

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Entrevue avec Mario Lepage du groupe fransaskois Ponteix

Entrevue avec Mario Lepage du groupe fransaskois Ponteix

Briser la barrière des langues

Publié le 22 novembre 2016 par Michelle Paquet

Crédit photo : Kenton Dupe

Directement de l’Ouest canadien, la formation indie-rock psychédélique Ponteix est récemment débarquée au Québec présenter un premier EP, J’orage. Avec leurs textes majoritairement en français et leur son pour le moins particulier, ils ont su attirer l’attention du public lors des dernières Francouvertes. Cette fois, c’est entre les festivals Coup de cœur francophone et M pour Montréal que nous avons réussi à attraper Mario Lepage, le chanteur du groupe.

Accompagné de Kyle Grimsrud Manz (batterie) et d’Adam Logan (guitare et synthétiseur), Mario (voix, guitare et synthétiseur) sillonne les routes du Canada depuis plus d’un an avec Ponteix. D’Est en Ouest, ils captivent les foules, francophone et anglophone. «Je pense qu’on a réussi à trouver un juste milieu entre la musique et les langues», affirme celui qui est aussi l’auteur-compositeur principal du groupe. «Il n’y a pas vraiment de barrières pour nous, la scène francophone et la scène anglophone sont accessibles».

Pour le jeune Fransaskois, c’est avant tout la musique qui parle aux gens. Une question d’émotion. «Pour moi, ça commence toujours avec la musique, avec l’émotion. Qu’est-ce que la musique est en train de projeter, de manifester?», se demande-t-il. «Avant, j’aimais écrire des choses insensées, des sonorités, des voyelles, des sons, des bruits avec ma bouche. Plus tard, je me suis essayé pour voir si j’étais capable de donner plus de profondeur à la musique [avec des mots]».

Avec sa voix étrangement captivante, Mario retient l’attention grâce à ses textes, livrés sur des airs mélodieux, ponctués de synthétiseur. «J’ai toujours été un gars de musique, mais ma culture, ma langue francophone, a toujours été aussi importante pour moi», raconte le chanteur, qui avoue être un peu irrité quand on s’interroge sur son accent.

«C’est normal [que les gens posent des questions], mais j’espère qu’un jour mon patois va être aussi reconnu que celui des Acadiens. Que les gens vont être au courant que notre communauté est là, qu’elle existe, et que non, je n’habite pas à Saint-Boniface au Manitoba, dit-il en riant. Il faut juste s’habituer avec le fait que ça va arriver pour la plupart si tu choisis de connecter avec les gens ici [au Québec]», continue-t-il. «C’est un peu ce qui est arrivé avec le phénomène des artistes acadiens dans les dernières années. Ça a pris un bout de temps [avant que les gens soient conscientisés]».

Même si le Québec est un grand marché pour la musique francophone, Ponteix ne prévoit pas quitter ses prairies natales. Pas pour l’instant du moins. «Avant, c’était nécessaire de déménager à Montréal pour se faire voir, pour rencontrer les gens, mais maintenant, il y a tellement de choses mises en place, tellement d’évènements de réseautage, que ce n’est plus obligatoire», explique Mario.

Le groupe est tout de même revenu plusieurs fois en ville depuis son passage aux Francouvertes et est présentement représenté par l’agence 1 2 3 Go Productions, qui s’occupe entre autres de Shawn Jobin, un autre artiste fransaskois, et du groupe Le Couleur. «Il y a beaucoup de monde qui a bâti un chemin pour qu’on puisse rester chez nous avec nos familles parmi la culture qu’on essaye de faire voyager, mais je vois les avantages des deux côtés, continue Mario.

«Je vais rester chez nous aussi longtemps que je peux, mais éventuellement je vais déménager à Montréal, je vais le faire et je vais être content de le faire».

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