«Ej Feel Zoo» de Radio Radio

Fidèles à leurs habitudes, c’est moins de deux ans après la sortie d’Havre de grâce que le groupe acadien nous revient avec un nouvel album qui fait encore montre de sa productivité aussi créative qu’évidente. Délaissant les élans plus inusités et les divers chemins empruntés de la veille, c’est tout en continuant de parfaire leur aisance musicale que les membres ont décidé d’offrir un disque de party, carrément.

Non pas que le groupe a eu par le passé l’habitude de se reposer, mais ici on cherche véritablement à faire lever les foules de la première à la dernière seconde. Ainsi, pas de baisse de rythme ni de tons plus mélancoliques, seulement une succession assumée de hits tous plus invitants les uns que les autres.

C’est simple, une fois que démarre «50 Shades of Beige», plus moyen d’arrêter quoi que ce soit durant les trois quarts d’heures que dure l’album où défilent des chansons qu’on veut écouter encore et encore tellement elles font du bien. Profitant à nouveau de leurs paroles en chiac qui dépaysent sans mal, il est impossible de résister. Du coup, qu’ils nous invitent à bouger nos hanches ou de profiter de nos vacances, on succombe immédiatement à des titres tels que «Tcheindre Together» ou «Holiday» à la finale pyrotechnique qui évoque sans mal le meilleur de Macklemore.

Mieux encore, l’éclatante «Boomerang» virevolte brillamment avec son auditoire grâce à son air roulant parfaitement accrocheur. Comme quoi le groupe a délaissé l’électro prononcé de Belmundo Regal pour n’en conserver que le côté pop, préférant ainsi prioriser la richesse musicale acquise grâce à Havre de grâce et leurs nombreux collaborateurs. C’est de cette façon, sans l’ombre d’un doute, qu’on peut avoir droit à des pièces comme les ambitieuses «SuHold», et ses impressionnants arrangements, «Psych», et son audacieuse construction, puis «Bachelor Party», qui profite d’une mélodie de cordes démentielles en arrière-plan.

Se déployant comme un album plus court qu’ils ont eu habitude de nous offrir, le disque souffre des mêmes faiblesses qu’autrefois. Une certaine inégalité parmi les pièces, selon les goûts de chacun cela va s’en dire!, est à nouveau palpable et Ej Feel Zoo finit légèrement par sentir la redite. N’empêche, rien ne peut enlever la chaleur et le sourire que ce dernier sait transmettre, ni même la prometteuse «Pasta Rasta», à laquelle on ne dirait pas non pour une seconde partie, ou une version plus allongée que les quarante secondes dont elle est composée!

Ainsi, avec un nombre non négligeable de pièces gagnantes, le nouvel opus de Radio Radio fait preuve d’une assurance plus belle que jamais, atteignant un taux notable de satisfaction pour nos tympans. Pour cela, on ne peut que se sentir à nouveau choyé.

«Ej Feel Zoo» est disponible en format compact et numérique dès aujourd’hui.