«Dopamine» de l’auteur-compositeur-interprète David Boily

Dès le cri du cœur qu’est «Dopamine», alors qu’il crie presque «Je te sens dans mes veines», le tout inséré dans une mélodie très accrocheuse, on ne sait pas encore si on deviendra accro, mais la sensation est déjà plutôt satisfaisante. Du sympa rock-pop de «Au suivant», enjouée malgré un discours plutôt noir, à la douce «Androïde», qui laisse passer davantage d’émotion dans la voix de Boily, décuplée par le magnifique violoncelle de Ben Ko, il faut bien avouer aussi que les textes signés sont bien ficelés, et la poésie est soignée.

Il y a toutefois beaucoup d’éléments sur Dopamine, autant dans les sonorités entendues que dans les thèmes abordés. Et malgré les mélodies très réussies et souvent accrocheuses, on ressent tout de même la lourdeur des textes, souvent insufflés de cynisme, de mélancolie et contenant peu d’espoir. La musique dense, aux sonorités parfois électroniques, souvent bien ancrées dans le rock lourd, ne nous élève pas comme le fait la dopamine, mais alourdit plutôt l’écoute.

Heureusement, c’est à son image, fier et libre, que David Boily clôt son premier album, avec «Je te regarde dormir», une pièce sans artifice où le chanteur laisse finalement entendre sa jolie voix sans effets et à l’avant-plan. Il s’y présente avec ses instruments, simplement, sans traitement artificiel. On sent qu’il chante cette joyeuse ballade où il avoue n’avoir aucun regret dans sa vie, car celle-ci l’a menée jusqu’à «toi», dans l’intimité à cette «toi», justement. Et même si ça ne nous concerne pas, on respire enfin de bel et bien constater, après neuf belles mais lourdes chansons, toute la légèreté que la liberté dont jouit David Boily lui apporte.

L’album Dopamine de David Boily est paru le 23 avril dernier et est disponible sur sa page Bandcamp ou en version numérique sur iTunes ou Amazon.