Découvrez les histoires vraies qui se cachent derrière les paroles de vos chansons préférées (Partie 1) – Bible urbaine

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Découvrez les histoires vraies qui se cachent derrière les paroles de vos chansons préférées (Partie 1)

Découvrez les histoires vraies qui se cachent derrière les paroles de vos chansons préférées (Partie 1)

Vous ne les écouterez plus jamais de la même manière!

Publié le 6 septembre 2024 par Manon Beauchemin

Crédit photo : Tous droits réservés @ Montage photos par Manon Beauchemin

Avec cette toute nouvelle série, Bible urbaine s’intéresse aux histoires vraies qui se cachent derrière les paroles de chansons connues, tous genres confondus. Lors de la rédaction de cette première partie, nous nous sommes penchés sur une pièce du légendaire groupe The Beatles, qui ne porte pas réellement sur un merle, sur une chanson engagée du groupe irlandais U2, et enfin sur les paroles surprenantes de l'un des nombreux hits du roi de la pop, Michael Jackson, inspirées... d'un vrai criminel!

«Blackbird» de The Beatles

Tirée de l’album The Beatles (1968)

Même si la chanson est créditée Lennon-McCartney sur l’album, elle a, en réalité, été écrite par Paul McCartney, et c’est lui seul qui l’interprète. Elle a été enregistrée en juin 1968 aux studios Abbey Road d’EMI à Londres et se retrouve sur le disque homonyme The Beatles, mieux connu sous le nom de The White Album.

Cette pièce comprend des enregistrements d’un véritable merle noir mâle chantant en arrière-plan.

Depuis la composition de «Blackbird», McCartney a fait diverses déclarations concernant à la fois son inspiration et la signification derrière cette chanson.

Il a entre autres dit avoir été inspiré par l’appel d’un merle, un beau matin, alors que les Beatles étudiaient la méditation transcendantale à Rishikesh, en Inde. Il a déclaré aussi qu’il l’avait écrite en Écosse, en réponse à l’incident des Little Rock Nine et au mouvement général des droits civiques, souhaitant ainsi écrire une chanson dédiée aux personnes qui avaient été touchées par la discrimination.

Paroles de «Blackbird» des Beatles

Après un concert à Dallas, au Texas en mai 2002, Paul McCartney a discuté de la chanson avec le DJ Chris Douridas de KCRW: «J’étais en Écosse en train de jouer de la guitare et je me suis rappelé que cette idée derrière la phrase “Toute ta vie, tu n’attendais que ce moment pour surgir” concernait la lutte des Noirs dans les États du Sud, et que j’utilisais la symbolique du merle pour l’exprimer. Il ne s’agit pas vraiment d’un merle dont les ailes sont brisées; c’est un peu plus symbolique que ça.»

En 2016, après un concert à Little Rock, en Arkansas, le chanteur a rencontré deux femmes, Thelma Mothershed Wair et Elizabeth Eckford, deux membres du Little Rock Nine, ce groupe de neuf étudiants noirs qui ont été victimes de discrimination et qui ont subi les conséquences directes de la ségrégation après s’être inscrits à l’école secondaire Little Rock Central, alors réservée aux Blancs, en 1957.

Après cette rencontre, McCartney a déclaré sur Twitter (ex-X): «Incroyable de rencontrer deux membres des Little Rock Nine, pionniers du mouvement des droits civiques et source d’inspiration pour Blackbird!»

Lors de ce même concert, il avait alors présenté «Blackbird» au public en disant: «Dans les années 1960, il y avait beaucoup de problèmes liés aux droits civiques, en particulier à Little Rock […] Cela m’a donné envie d’écrire une chanson qui, si jamais elle parvenait à toucher les gens affectés, pourrait les aider un peu […]»

«Sunday Bloody Sunday» de U2

Tirée de l’album War (1983)

«Sunday Bloody Sunday» est connue comme étant l’une des chansons les plus engagées du groupe irlandais originaire de Dublin.

Elle est caractérisée par son rythme de batterie distinctif qui rappelle la cadence des militaires lors d’une marche ou d’un défilé.

Ses paroles, quant à elles, décrivent l’horreur ressentie par un observateur des «Troubles» en Irlande du Nord, se concentrant principalement sur l’incident du Bloody Sunday de 1972 à Derry, où les troupes britanniques ont tiré et tué des manifestants des droits civiques non armés qui souhaitaient simplement se positionner contre les armes et la violence.

En tout, vingt-six personnes ont été atteintes par balles lors de cette marche sanglante et quatorze hommes sont morts. De nombreuses victimes ont été abattues pendant qu’elles fuyaient les soldats, alors que d’autres ont été atteintes au moment où elles tentaient de venir en aide aux blessés.

Paroles de «Sunday Bloody Sunday» de U2

Deux enquêtes ont ensuite été menées par le gouvernement britannique afin de faire la lumière sur les malheureux évènements. Le tribunal Widgery, qui s’est réuni après l’incident, a blanchi les soldats et les autorités britanniques.

L’enquête Saville, créée en 1998 pour réexaminer l’incident de manière plus approfondie, a été rendue public en 2010 au terme d’une enquête de douze ans. Il a été conclu que les meurtres étaient «injustifiés» et «injustifiables».

Il en ressort que toutes les personnes abattues n’étaient pas armées, qu’aucune ne représentait une menace sérieuse, qu’aucune bombe n’avait été lancée et que les soldats «ont sciemment avancé de fausses informations» pour justifier leurs tirs.

À la publication du rapport, le Premier ministre britannique David Cameron a présenté des excuses officielles.

Malgré le refus des soldats d’admettre leurs torts, la police a ouvert une enquête pour meurtres. Un ancien soldat a été accusé d’avoir causer la mort de plusieurs des manifestants.

Après plusieurs revirements, l’affaire est toujours en cours aujourd’hui, puisque ce dernier a finalement comparu pour la toute première fois devant le tribunal le 14 juin dernier.

Durant les années 1980, le chanteur Bono a souvent pris le micro pour introduire la pièce «Sunday Bloody Sunday». Avant de l’entamer, il s’assurait de faire savoir aux fans qu’il ne s’agissait pas d’une «chanson rebelle», mais qu’elle représentait plutôt «l’espoir» et «le dégoût», allant même jusqu’à brandir un drapeau blanc sur scène pour bien mettre l’accent sur les intentions pacifiques de celle-ci.

Malgré le désir du groupe de demeurer neutre, il s’est quand même retrouvé, bien malgré lui, au centre du conflit, ce qui a donné lieu à quelques incidents fâcheux dans les années suivant la sortie de la chanson.

Lors de l’un d’entre eux, la voiture dans laquelle prenait place le quatuor a été complètement encerclée par des partisans du IRA (Armée Républicaine Irlandaise) qui étaient furieux.

Plus tard, ils ont même été la cible de menaces d’enlèvement…

«Smooth Criminal» de Michael Jackson

Tirée de l’album Bad (1987)

La chanson à succès «Smooth Criminal» est sortie le 14 novembre 1988 et figure sur le septième album studio de Michael Jackson.

Ces paroles décrivent une femme qui a été attaquée dans son appartement par un criminel sans scrupules. L’histoire est racontée du point de vue d’un narrateur qui tombe, sur place, sur un tapis taché de sang et sur un corps inconscient.

Dans son livre You Are Not Alone, publié en 2012, l’un des frères de Michael Jackson, Jermaine Jackson, confie que Michael aurait gardé secret la véritable source d’inspiration de la chanson «Smooth Criminal», car il ne voulait pas offenser personne.

Paroles de «Smooth Criminal» de Michael Jackson

Jermaine affirme que la chanson a été inspirée par le tueur en série Richard Ramirez.

Entre avril 1984 et août 1985, Ramirez a assassiné au moins quatorze personnes lors de divers cambriolages. Ses crimes ont généralement eu lieu en soirée, ce qui lui a valu les surnoms «The Night Stalker», «Walk-In Killer» et «The Valley Intruder».

Ce dernier a été reconnu coupable et condamné à mort en 1989, mais il est décédé en attendant son exécution en 2013 d’un lymphome à l’âge de 53 ans.

Le refrain «Annie, are you okay?» a été inspiré par Resusci Anne, un mannequin utilisé pour la formation des premiers secours. En pratiquant la technique de réanimation, les apprentis secouristes doivent dire «Annie, ça va?»

Le mixage original de la chanson comprend le son du battement de cœur et la respiration lourde de Jackson, ce qui permet de créer une atmosphère anxiogène comme celle qui doit être présente sur une scène de crime.

Les paroles sont, quant à elles, bien pensées et originales. Il faut dire que Michael Jackson était un artiste créatif et qu’il avait un don inné pour créer des hits qui allaient marquer l’imaginaire.

En 2001, la formation californienne Alien Ant Farm a sorti une version rock de «Smooth Criminal» qui a, elle aussi, eu beaucoup de succès. 2cellos, un duo de violoncellistes de la Croatie, a également interprété la pièce à sa manière en 2011, puis, en 2012, elle s’est glissée dans un épisode de la populaire série télé Glee.

Restez à l’affût, car très prochainement, nous vous proposerons de découvrir d’autres histoires à la fois captivantes et bouleversantes qui ont été la source d’inspiration derrière l’écriture des hits de vos artistes préférés! Et si vous croyez qu’une histoire vraie se cache derrière l’un de vos morceaux fétiches, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaire afin qu’on puisse y jeter un coup d’œil lors d’un prochain article!

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