De Tripoli en guerre aux planches des plus grandes scènes internationales: comment Omar Harfouch a-t-il composé son «Concerto pour la paix»? – Bible urbaine

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De Tripoli en guerre aux planches des plus grandes scènes internationales: comment Omar Harfouch a-t-il composé son «Concerto pour la paix»?

De Tripoli en guerre aux planches des plus grandes scènes internationales: comment Omar Harfouch a-t-il composé son «Concerto pour la paix»?

Une ode au respect et à la tolérance

Publié le 10 septembre 2024 par Bible urbaine

Crédit photo : Daniel Topic (Légende: Kevin Costner remet le Prix de la paix à Omar Harfouch en marge de la Mostra de Venise)

Le pianiste franco-libanais jouera sa composition à Paris le 18 septembre. Une ode à la paix et à la tolérance, qui puise son inspiration dans le parcours hors norme d’Omar Harfouch.

C’est l’histoire pianotée d’un enfant né dans un Liban plongé en pleine guerre civile, qui s’en échappe pour briller sur les scènes du monde entier, avant que la guerre, toujours elle, ne le rattrape pour mieux inspirer des notes de paix.

Cette histoire, c’est celle d’Omar Harfouch, mais aussi, inextricablement, celle de son Concerto pour la paix. Une composition originale, que l’homme d’affaires et pianiste de renom a déjà jouée dans plusieurs hauts lieux de la musique et des arts. Et qu’il interprètera, à nouveau, le 18 septembre, sur les planches du Théâtre des Champs-Élysées.

Une composition inspirée de la vie de l’artiste

Comment qualifier ce Concerto? Un destin? Un chemin? Un dialogue? Les trois à la fois. Le destin, c’est celui d’un enfant marqué par la guerre, qui fait ses classes en ex-URSS puis fortune, en Ukraine, dans le mannequinat, avant de devenir une star de la télé-réalité française et d’être, enfin, reconnu par les mélomanes du monde entier comme un pianiste d’exception. Le chemin, c’est celui, chaotique et déterminé, emprunté par Omar Harfouch vers la paix intérieure – une gageure, dans un monde qui se déchire de plus en plus. Le dialogue, enfin, c’est celui, constant, du petit Omar avec l’adulte qu’il est devenu.

Au piano, Omar Harfouch donne vie à ce dialogue intérieur. Quand l’enfant exprime, parfois maladroitement, ses émotions et questionnements, l’adulte le rassure grâce à la perspective d’un homme accompli, vivant en paix dans un monde en conflit. Aucune position de surplomb ni de jugement de la part du pianiste vers l’enfant apeuré et incertain; bien au contraire, l’Omar adulte prend l’Omar enfant – et le public – par la main, pour mieux lui parler, le rassurer, lui montrer que tout est possible et que même cerné par la violence et l’injustice, l’espoir demeure. Et que l’amour, toujours, triomphe.

Si le Concerto puise donc son inspiration dans les premières années d’Harfouch au Liban, son développement thématique explore progressivement le parcours personnel de l’auteur, ballotté de la haine guerrière dont l’enfant a été le témoin vers l’amour, la tolérance et le pardon. Un itinéraire personnel qui se reflète dans la structure de la composition elle-même, évoluant de notes épurées lancées sur le piano vers l’irruption des cordes du violon – et parfois d’un orchestre tout entier : violoncelles, contrebasses, harpe, etc.

La guerre en Ukraine: un catalyseur créatif

Enfin, comme tout geste artistique, le Concerto d’Omar Harfouch est le résultat d’un déclencheur – d’une impulsion émotionnelle, qui emporte tout sur son passage. La guerre, encore, mais plus celle qui couve au Moyen-Orient, celle que la Russie a déclarée à son voisin: l’Ukraine. En rouvrant les cicatrices de son enfance, le conflit entre la Russie et l’Ukraine – deux pays qui l’ont respectivement vu grandir et réussir – ne pouvait laisser Harfouch insensible. Véritable catalyseur créatif, c’est ce conflit, aux portes de l’Europe, qui a convaincu le pianiste de finaliser la composition qu’il avait en tête depuis longtemps.

«Je reste persuadé que la musique peut transmettre la paix et peut même changer l’Histoire», confiait en mars dernier le musicien au JDD: «Depuis que je suis tout petit, elle est pour moi, un refuge, une inspiration, une force. Je suis né au Liban, à Tripoli. Mon enfance a été marquée par la guerre civile. Depuis toujours, le piano est un ami cher, un protecteur. Au fil du temps, il est devenu mon moyen d’expression. J’ai trouvé à travers les mélodies que je compose, une façon de délivrer un message d’amour, de tolérance, de respect des différences».

Foi en l’humanité

Rappel intemporel du pouvoir transformateur de la musique, le Concerto pour la paix témoigne donc de la foi, inébranlable, inentamée malgré les épreuves, de son auteur en l’humanité. Plus qu’un simple morceau de musique, la composition d’Omar Harfouch est un acte de résilience, un appel à l’action, un plaidoyer vibrant d’espoir.

Une ode, aussi, au respect et à la tolérance, dans un monde où les crispations identitaires et religieuses semblent plus dévastatrices que jamais. Une profession de foi, pendant laquelle l’émotion est transcendée en message universel. Un message qui résonnera, le 18 septembre, sur la plus belle avenue du monde.

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