MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Sébastien Lafleur
1- Le 29 avril, tu dévoilais les fruits de tes plus récents efforts avec «Les moyens du bord» sous Coyote Records. Qu’avais-tu envie de nous chanter cette fois-ci?
«J’avais envie de prendre un peu de recul et de parler des questionnements qui nous poussent à nous affirmer malgré les défis, les embûches et avec les moyens et les forces qu’on possède. Je voulais évoquer les contraintes qui peuvent nous rendre plus forts, plus créatifs et plus humains. Je voulais aussi mettre en avant que «les moyens du bord» nous permettent d’être nous-mêmes et qu’en les assumant comme il se doit, on bâtit des choses assez pures. D’une certaine façon, je cherchais à gommer les artifices pour arriver à l’essence de ce que je voulais dire et faire comme musique.»
«J’ai aussi cherché à rendre mes textes plus faciles à s’approprier pour qu’on puisse mettre des images et des situations plus charnelles sur mes chansons. Je voulais quelque chose de plus brut et de plus organique. En m’inspirant de mon vécu, j’ai voulu donner des airs de récits initiatiques à mes textes qui parlent d’amour, d’exil et de quête d’identité.»
2- Le goût pour la chanson coule dans tes veines depuis quand exactement?
«Depuis l’enfance. Depuis le moment où mon père chantait «Le pornographe» de Brassens et que je demandais naïvement à mes parents ce qu’était un pornographe!»
«Avec une certaine gêne que je lisais dans le visage de ma mère, je comprenais qu’une chanson pouvait faire rire, pleurer, déranger, mais que l’utilisation du format «chanson» permettait de créer un décalage, un second degré dans lequel on pouvait exprimer ce qu’on voulait. Je pense que cet espace de liberté m’a plu tout de suite.»
Après, c’est la découverte d’artistes aussi différents qu’Oxmo Puccino, Mano Solo, Dominique A, Mathieu Boogaerts… qui m’a aidé à prendre la plume. Peu importe le style dans lequel ils évoluent, ils ont le point commun de mettre des mots d’aujourd’hui sur des sons d’aujourd’hui tout en restant dans une tradition vieille comme le monde. J’ai toujours aussi aimé la notion de «saltimbanque», d’utiliser la musique pour voyager et d’utiliser les voyages pour en faire des chansons. J’aime cette idée d’errance et de passage. Je trouve qu’il y’a quelque chose d’assez universel et de très sain là-dedans. Comme une des premières formes de notre humanité.»
«C’est pour cela que j’ai toujours associé le plaisir d’écrire avec les voyages, les déplacements et les rencontres.La chanson permet toutes les formes de métissage et j’aime cet espace de liberté. ».
3- Comment décrirais-tu ton univers musical à quelqu’un qui n’a aucune idée de qui est Ludo Pin?
«Comme on vient de l’évoquer, je dirais qu’avant tout «Ludo Pin» reste de la chanson. J’aime flirter avec les styles et adopter un flow à la frontière du spoken word, mais je suis attaché à cette forme assez traditionnelle.»
«Les moyens du bord est d’une certaine façon mon album le plus pop. Pour celui-ci, j’ai voulu conserver le même son tout le long de l’album pour créer une homogénéité de style. Au milieu de ce son assez pop, j’aime mettre des touches de hip-hop et d’électro, voire de musiques du monde. J’aime faire sentir cette ouverture dans la façon dont on interprète et on joue les chansons.»
«Cet album est peut-être le plus «chanson à textes» que j’ai fait. On a cherché à placer la voix de façon assez proche et détachée pour que la concentration de l’auditeur soit attirée par elle et par les propos.»
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