MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Alain Lefort
1- À quelle époque as-tu apprivoisé la musique classique et qu’est-ce qui t’a poussé à y consacrer toute ton énergie et ta passion en vue d’en faire ton métier?
«Dès mes 6 ans, j’ai voulu imiter ma sœur ainée qui jouait du piano. Donc, j’ai laissé mes cours de ballet classique pour commencer des cours de piano. Ensuite, j’ai découvert la musique contemporaine, qui est la musique classique d’aujourd’hui. J’aimais la musique classique de toutes les époques, mais la musique contemporaine me donnait plus de liberté et, pourquoi pas, plus de «contemporanéité». Je crois que les gens aujourd’hui peuvent comprendre plus facilement la musique de notre époque que celle à l’époque de Mozart, par exemple. Par nécessairement l’apprécier plus, mais du moins mieux la comprendre. Et dès le début de mon adolescence, j’ai mis toute mon énergie vers la création: la composition, mais aussi le théâtre. Ces deux amours sont aujourd’hui bien présents dans mon travail.»
2- Tu as étudié la composition classique à Belgrade, en Serbie, et tu as complété ton corpus avec une maîtrise à l’Université de Montréal. Qu’est-ce qui t’a encouragé à venir t’établir au Québec?
«Le français! J’étais déjà une francophile lorsque j’habitais en Serbie, et la possibilité de venir vivre dans un pays où les deux langues sont officielles (le français: la plus belle langue du monde, l’anglais: la langue la plus utile au monde) m’a fait un grand plaisir.»
3- Pour les néophytes comme les fins amateurs, comment décrirais-tu ton répertoire classique?
«Ma musique est influencée par la vie contemporaine: la vitesse, la technique, le métissage, l’influence du folklore des Balkans (là où je viens).»
4- Il y a déjà une vingtaine d’années que tu collabores avec l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+), qui offre une vitrine à la scène musicale canadienne avec une palette de spectacles multidisciplinaires au programme. Comment s’est développée votre collaboration au fil des ans?
«Le premier contact avec Véronique Lacroix et son ensemble s’est fait avec le projet “Atelier/Concert” en 1995, lequel est devenu “Projet Génération”. Donc, notre collaboration fructueuse dure depuis que je suis une jeune compositrice tout juste sortie de l’université jusqu’à aujourd’hui, où je suis devenue une compositrice mûre (rires). Véronique Lacroix a commandé quatre de mes œuvres et en a joué plusieurs autres. Elle a aussi enregistré mon premier disque monographique et notre collaboration s’est élargie aussi vers l’enseignement. Je peux dire que notre travail continuel a certainement contribué à la formation de ma propre personnalité créatrice.»
5- En ouverture de saison à l’ECM+ le 20 octobre, le Turning Point Ensemble interprètera, entre autres, ton œuvre «…And I need a room to receive five thousand people with raised glasses» or «What a wonderful day, the birds, are singing Alleluia. Peux-tu nous expliquer le processus créatif derrière ce long titre qui pique la curiosité?
«Il s’agit d’une composition inspirée par deux chansons rock du groupe serbe EKV, qui n’existe plus malheureusement. C’est un hommage à leur musique; c’est un hommage à la vie en général.» Un hommage, en somme, à la musique rapide, mécanique, à celle de notre temps; à la musique contemporaine.»
L’ensemble de 16 musiciens Turning Point Ensemble présente le spectacle …Et les oiseaux chantent alleluia, dirigé par Owen Underhill, le mardi 20 octobre dès 19h30 à la Salle du Conservatoire (4750, rue Henri-Julien). Pour plus d’information, consultez le www.ecm.qc.ca.