MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Jay Kearney
1. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le Pantoum, peux-tu nous expliquer ce qu’est cette belle bibitte et comment tu as été impliqué dans sa création?
«Le concept du Pantoum est de rassembler en un lieu convivial tout ce dont un.e créateur.trice de musique (que ce soit un.e musicien.ne seul.e, un.e auteur.e-compositeur.rice-interprète ou un band) a besoin pour lancer et développer son ou ses projets. On parle donc d’un studio d’enregistrement, de locaux de pratique, d’un label indépendant, d’un atelier et aussi d’un espace pour présenter des shows de façon peu coûteuse et différente des salles/bars de spectacle standards. L’idée est également d’avoir un endroit où les musicien.nes de la Ville de Québec et d’ailleurs peuvent se rencontrer et échanger… que ce soit des contacts, du matos, des conseils, des services ou juste pour pouvoir jammer!»
«Mon meilleur ami (Jean-Michel Letendre-Veilleux, alias Jim alias DJ Charny) et moi avions commencé à buzzer sur ce concept il y a super longtemps, lorsqu’on jouait de la musique ensemble au secondaire. Éventuellement, on a réalisé que plusieurs courants musicaux qui nous faisaient triper découlaient d’initiatives du genre. L’idée est restée et a germé.»
«Plusieurs années plus tard, en plein Printemps érable, Jim et moi avons décidé de nous lancer naïvement dans ce projet gigantesque, épaulés par plusieurs amis proches, particulièrement Sébastien Forest-Levasseur (membre du trio original) et les membres de mon band de l’époque, les X-Ray Zebras. On voulait faire notre marque, créer quelque chose de différent et de nouveau qui allait brasser un peu le milieu musical de Québec. On sentait un énorme potentiel chez les créateur.rices locaux et chez le public, mais on avait l’impression qu’il manquait quelque chose dans l’écosystème culturel de la ville.»
2. Le Pantoum existe depuis déjà 6 ans. Qu’est-ce qui te rend le plus fier quand on regarde le chemin parcouru?
«Le fait que ça existe encore, que Jim et moi soyons encore amis et surtout qu’on ait encore l’énergie et le désir de continuer et de s’améliorer. Depuis six ans, la grande majorité de nos revenus et de notre temps est investie dans ce projet et on trouve encore la volonté d’en faire plus. Cette résilience me rend fier, même si avec le recul on se trouve parfois un peu niaiseux et qu’on a quand même relativement souvent le goût de s’arracher la tête (hahaha).»
«Voir des projets comme Hubert Lenoir, Gab Paquet ou Victime (et j’en passe) faire parler d’eux partout au Canada (et ailleurs) et me rappeler leurs sessions d’enregistrement ou leurs passages dans nos locaux, ça prouve qu’on avait et qu’on a encore raison de croire au potentiel des créateur.rices de Québec. Ces projets auraient sans doute existé et connu du succès sans qu’on ne soit là, mais j’ose croire qu’on a quand même facilité le développement et l’émergence de beaucoup d’entre eux.»
3. On peut te voir un peu partout en tant que musicien, notamment avec Anatole, Gab Paquet et Beat Sexü, et on en passe (beaucoup). Comment est-ce que la musique est entrée dans ta vie?
«Mes parents sont de gros amateurs de musique. Quand on était tout petit, ils nous traînaient dans plein de shows et de festivals, ma sœur et moi. Mon père prenait plaisir à nous faire découvrir plein de nouveaux styles et de nouveaux artistes. J’ai pris l’habitude d’écouter une dose massive d’albums de tous genres assez jeune.»
«En secondaire 1, j’ai été pigé au sort et on m’a mis derrière une batterie. J’étais complètement pourri… mais Jim (qui venait de commencer la guitare) et moi on a fait un pacte pour devenir assez bon pour jouer “Paranoid Android” de Radiohead. Il a fallu attendre jusqu’au cégep avant que ça se réalise, mais entre temps j’avais commencé quelques projets de bands et je tripais vraiment à faire de la sono et de l’enregistrement. C’est vraiment là que j’ai décidé de m’assumer, de ne pas continuer en sciences comme je pensais le faire, pis d’aller faire mon bac en musique et de voir où ça me mènerait.»
4. On citait plus haut quelques groupes avec lesquels tu joues, mais tu es aussi très impliqué dans la scène locale à Québec. On te voit jouer dans plein de groupes, tu sembles aussi avoir un pied dans tous les projets musicaux qui sortent de la capitale, ça ne doit pas être très reposant comme mode de vie. Qu’est-ce qui te garde motivé à travers tout ça?
«Je pense sincèrement que la musique et les shows font du bien aux gens. Je suis quelqu’un qui aime naturellement s’impliquer et avoir un impact positif sur sa communauté… Je mets à profit le fait que je suis versatile en faisant plein de choses en lien avec la musique. J’adore aussi le café.»
5. Dis-nous, y a-t-il des aspects de la création musicale auxquels tu n’as pas encore touché et qui t’intéressent?
«1- Apprendre à jouer de la guitare, car j’en suis totalement incapable.
2- Starter un duo cajòn et djembe avec Charles Blondeau.
3- Avoir un band avec Dominique Pelletier, Erik Evans et Antoine Bordeleau et appeler ça: “Entre quatre roux en quatre roues un 4 août”.
4- Ouvrir un resto déjeuner à thématique chanson québ’ nommé “D’œuf Frères“.
5- Continuer à contribuer au développement du #woosound»