MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Tous droits réservés / Mixbus Studio
Jacob, tu évolues dans le milieu de la culture québécoise en tant que musicien, propriétaire du Mixbus studio et cofondateur du festival L’Alternative. Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours, de la découverte de ta passion musicale à aujourd’hui?
«Tout a commencé avec la passion pour la musique que mes parents m’ont transmise, et mon amour pour la guitare. Au secondaire, étant en pensionnat, j’avais beaucoup de temps pour jouer: six à neuf heures par jour, pour être plus précis! Je représentais mon école dans différents concours. Ensuite, j’ai eu un groupe de death metal et puis un groupe de pop punk que vous ne pouvez malheureusement – ou heureusement – plus écouter sur Myspace.»
«Au cégep, j’ai étudié en musique, programme que je ne trouvais pas assez créatif. Je me suis vraiment trouvé lorsque j’ai fait un AEC en Création et montage sonore. Quoi de mieux que de faire de la production musicale et de jouer avec des synthétiseurs à longueur de journée? Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, c’est ma conception du paradis. À chacun sa religion, faut croire.»
«À la base je n’étais qu’un guitariste rock, créatif certes, mais loin d’être auteur-compositeur-interprète. Je me suis vraiment mis au monde avec mon projet solo Shiv Dev.»
«À 18 ans, je suis revenu d’un classique voyage en Colombie-Britannique avec une vision musicale et visuelle très précise que je voulais autoproduire à 100%. J’ai appris à chanter-rapper, jouer de toutes sortes d’instruments, le mix, le mastering, la production vidéo, la gestion et les communications.»
«Le focus sur mes buts, les sacrifices et la passion m’ont amené où je suis aujourd’hui.»
Peux-tu éclairer nos lecteurs et nous expliquer ton concept de «studio mobile» que tu as conçu: en quoi consiste-t-il et quelles activités y organises-tu?
«L’idée est née du désir de marier mes deux plus grandes passions, c’est-à-dire la musique et l’aventure. Je voulais aussi avoir la liberté de vivre en ville ainsi qu’en nature. Le Mixbus est un autobus scolaire converti en studio d’enregistrement mobile. J’offre un service de post-production, d’enregistrement audio/vidéo et d’installation interactive sur le territoire québécois.»
«Je mixe des albums et des podcasts de clients qui s’enregistrent eux-mêmes. Je réalise aussi des enregistrements d’albums et de vidéos live sessions.»
«En mode événementiel, le Mixbus a plus d’un tour dans son sac, indépendant de tous systèmes électriques et muni d’un système de son, le toit peut accueillir des artistes en performance. J’ai aussi eu la chance de faire des dj sets dans différents endroits où les gens font la fête à l’intérieur, autour et sur le bus!»
Comment se passe une journée typique de tournage lorsqu’un band enregistre dans le Mixbus?
«On se rejoint tous à un endroit qu’on a choisi préalablement. Ça peut être en plein centre-ville, dans un parc, sur le bord du fleuve, en forêt ou – plus pratico-pratique – juste devant le local du groupe.»
«On installe le matériel, on fait des prises de son, on s’assure que tout le monde est satisfait. Après quelques petits tests de caméra, c’est au tour des artistes de performer!»
«Le contexte peu commun, voire presque improbable d’enregistrer dans un bus, rend les musiciens hyper à l’aise. Le tout se fait dans un contexte amical. Il n’y a pas de pression, on rit beaucoup et on s’amuse tout autant.»
Quels sont les plus beaux accomplissements et les plus gros défis rencontrés quand on se lance dans l’entrepreneuriat culturel?
«Premièrement, je suis très fier que le projet fonctionne et qu’il ait une bonne réponse du public, des festivals et des artistes. Au début, tout était à faire, ce n’est pas un chemin conventionnel que de quitter son appartement et son travail pour se lancer en affaire avec un studio d’enregistrement mobile.»
«J’ai eu le privilège de rencontrer des artisans culturels et des artistes que je respecte énormément. Par exemple, j’ai déjà eu la chance d’accueillir Hubert Lenoir, Philippe Brach et d’offrir une visibilité à des artistes plus émergents.»
«Pour le volet construction, mon plus grand accomplissement est que la partie studio tienne en place lors des déplacements du bus. Souvenez-vous de vos voyages scolaires, assis en arrière… Ça brasse!»
«Le plus grand défi reste les budgets restreints accordés à la culture et le fait de trouver un terrain d’entente qui est profitable pour tout le monde.»
«Pour moi, l’entrepreneuriat, c’est la quête infinie d’accomplissements de défis sociaux et personnels. Il n’y a pas de problème, juste des solutions, comme dirait n’importe quelle professeure motivante du secondaire!»
«Une grande nouveauté au sein du Mixbus – qui me rend particulièrement fier – est l’arrivée de ma copine, Isabelle Langlois, qui se joint au projet. Nous allons œuvrer ensemble et partager cette folie qu’est le Mixbus à travers toutes sortes d’aventures. Ça s’annonce très excitant de partager et de faire évoluer le projet à deux.»
Si on te donnait carte blanche, quel serait le projet le plus éclaté que tu rêverais de réaliser dans ton Mixbus studio?
«Rêve éclaté #1: organiser un jam avec Ginette Reno, Claude Dubois, Serge Fiori, Robert Charlebois, Louis-Jean Cormier, Alaclair Ensemble, Hubert Lenoir et Beyoncé.»
«Rêve éclaté #2: Transporter le Mixbus en Europe et faire la tournée de mes artistes électro et festivals préférés.»
«Rêve éclaté #3: Trouver une harmonie de fréquences qui créerait un trou noir absorbant la terre dans une réalité parallèle, où notre planète ne serait plus sous l’emprise d’un système qui écrase ses habitants. Une dimension où tout le monde est libre de s’exprimer comme il est et de vivre ses rêves.»
Pour découvrir nos précédentes chroniques «Dans la peau de…», visitez le labibleurbaine.com/Dans+la+peau+de…
Le Mixbus Studio en images
Par Jacob Pomerleau, Leahphotography, Bruno Guérin, Jimmy Fortier