MusiqueDans la peau de
Crédit photo : Marc-Étienne Mongrain
Caroline, à quel moment est né ton amour avec un grand A pour la musique? Raconte-nous la petite histoire.
«J’adorais écrire. J’écrivais des petits poèmes dès mon plus jeune âge. J’adorais également découvrir la musique; mais je n’ai jamais pensé que je pourrais en jouer. Mon grand-père m’a offert ma première guitare lorsque j’avais 12 ans alors que je faisais du camping avec ma famille. J’avais deux petits frères qui jouaient beaucoup ensemble (JE LES AIME BEAUCOUP EN PASSANT), et vu que j’étais souvent seule, mon grand-père a pensé me donner une guitare pour m’occuper. Je me disais que ça allait faire quelque chose à faire lorsque je m’ennuyais, mais c’était surtout pour prouver à mon grand-père que j’étais capable d’apprendre parce que je suis têtue.»
«Au fil du temps, ça s’est tranquillement développé en une passion. Je pratiquais presque 5 heures par soir lorsque je revenais de l’école. Je me donnais comme mandat d’apprendre une chanson par jour. Et vu que j’avais déjà une passion pour l’écriture, j’ai tranquillement combiné les deux!»
Et il y a de quoi être fière du chemin parcouru: tu as quitté ton Nouveau-Brunswick natal, tu as offert une somme – plutôt impressionnante merci – de 500 spectacles, depuis 2011, tu as fait partie de l’équipe de Mika à The Voice en France, et voilà qu’au mois dernier, tu dévoilais ton second opus, Pourchasser l’aube. Comment décrirais-tu la Caroline Savoie d’aujourd’hui?
«Je te dirais qu’elle est assumée! Au début, je me cherchais beaucoup. J’ai toujours été une grande fan d’auteures-compositrices-interprètes comme Feist, Salomé Leclerc, Norah Jones, etc. Des femmes qui s’assument avec un style qui les définit. Je me disais que je ne serais jamais à leur niveau. Mais avec les années, j’ai appris à m’écouter, à savoir ce que je voulais comme son, et surtout à me dire que je suis capable de faire ce que je veux.»
«Cet album-là, je l’assume à 100 %. Les textes, les mélodies, les propos, TOUT! Franchement, je trouve que mon album est bon et qu’il mérite d’être écouté, parce que justement, c’est moi tout craché. Et, c’est la première fois que je peux dire ça à propos d’un de mes albums; je me suis trouvée et je m’assume comme je suis.»
Parlant de Pourchasser l’aube, qu’on décrit comme «une plongée au cœur de ton âme», peut-être pourrais-tu nous parler du contexte créatif de tes nouvelles chansons? On aimerait en savoir plus sur les raisons profondes qui ont inspiré ton écriture et, bien sûr, que tu nous touches un mot sur ta collaboration avec le réalisateur Philippe Brault!
«En fait, j’ai écrit mon album un peu par hasard. Je l’ai écrit pendant que je faisais une dépression. Je ne planifiais pas sortir ces chansons; je les écrivais parce que ça me faisait du bien. C’était thérapeutique. Mais j’ai décidé de les sortir parce que je sais que plusieurs personnes souffrent de ça, et que c’est très isolant comme expérience. Je me suis dit que ça ferait peut-être du bien à certaines personnes si je les endisquais, puisqu’elles sauraient qu’elles ne sont pas seules à vivre ces moments difficiles.»
«J’ai tout de suite pensé à Philippe Brault pour ce projet tout simplement parce que je le trouve extraordinaire. J’avais travaillé avec lui l’année que je participais au Festival international de la chanson de Granby, et non seulement je le trouvais talentueux, mais extrêmement à l’écoute des artistes. C’est un gars super talentueux, sans prétention, rassurant, et qui est capable de t’aider à faire en sorte que tes idées décousues deviennent réalité. Je l’aime d’amour ce gars-là! Je suis reconnaissante qu’il ait voulu travailler sur cet album-là. Je lui en dois beaucoup!»
À compter de ce vendredi 8 mars et jusqu’au 1er novembre 2019, tu franchiras la barre des 500 spectacles en permettant à tes fans d’entendre tes récentes chansons en formule live. Pour ceux qui ne t’ont jamais vu en chair et en os, comment on vit ça, intérieurement, un show de Caroline Savoie?
«Mon but, c’est de toucher les gens lorsque je chante et de les faire rire quand je parle. Je suis quand même un livre ouvert. J’ai toujours écrit mes chansons comme si c’était mon journal intime, puisque je ne suis pas la meilleure à dealer avec mes émotions. Ceci dit, mes chansons sont hyper personnelles. J’écrivais comme moyen d’échappatoire lorsque j’étais adolescente, et j’ai continué d’écrire ainsi. Par contre, dans la vie de tous les jours, je suis quand même assez relax. J’aime rire et faire rire les gens. Ceci dit, en show, j’ai envie de faire un 360 et d’être moi-même à 100 %: vulnérable et niaiseuse à la fois! Dans le fond, c’est comme si nous étions dans mon salon! :)»
Comme mot de la fin, on aimerait ça que tu nous dises c’est quoi, pour toi, la plus belle chanson québécoise de tous les temps que tu aurais aimé écrire, et pourquoi?
«OMG! Il y a tellement de choix, mais je dois y aller avec du Daniel Bélanger. C’est un auteur-compositeur-interprète qui m’a beaucoup inspiré en début de carrière lorsque je découvrais la musique francophone. «La folie en quatre» m’avait marqué: une chanson simple, en peu de mots, qui en dit beaucoup.»