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Crédit photo : Warp
Sorti de la retraite en 2014 avec le brillant Syro, qui alliait brillamment toutes les facettes de sa musique, Richard D. James continue sous son fameux pseudonyme Aphex Twin et propose cette fois-ci un maxi plus calme, appelé Cheetah, sorti le mois dernier. Si ce EP ne passera pas à l’histoire, il est néanmoins efficace et plaira aux amateurs du musicien britannique. Le magicien des platines nous démontre encore une fois son grand savoir technique, avec ses mélodies simples mais excentriques.
Bien qu’inégaux, chacun des sept morceaux est savamment calculé au quart de tour et les progressions musicales sont mûrement placées. Les oreilles attentives dénoteront la continuité de chaque pièce dans un tout uniforme, ce qui peut donner lieu à quelques répétitions. Il ne s’agit pas d’un grand cru, mais le mélomane patient saura tout de même se délecter.
Bien que la première pièce «CHEETAHT2» traîne en longueur et manque quelque peu de progression, les choses se replacent un peu avec «CHEETAHT7B», formidable pièce lugubre à la délirante finale ponctuée de percussions informatiques, que l’on retrouve aussi dans «CIRKLON1».
C’est cependant «CIRKLON3», la pièce maîtresse du EP, qui se démarque réellement. Avec ce véritable bijou mélodieux, à la fois gracieux et énergique, Richard D. James parvient à y ressusciter l’esprit du chef d’œuvre Selected Ambient Works 85-92. Malheureusement, on ne retrouve pas d’autres morceaux aussi convaincants par la suite. Le tempo du EP reste souvent le même, et les deux derniers morceaux restent plutôt simplistes, surtout pour un artiste qui a tant fait d’expérimentations par le passé.
Le maître de l’électronique signe donc un maxi correct, trop long pour être réellement un EP, mais trop court pour être un album à proprement parler. Cheetah s’écoute bien, mais a une durée de vie plutôt faible. Seule «CIRKLON3» et son étrange vidéoclip, réalisé par un enfant de 12 ans (le premier d’Aphex Twin depuis 1999), saura traverser l’épreuve du temps, tant elle reste gravée en nous après une seule écoute.
Les amateurs purs et durs apprécieront le reste, mais les oreilles plus capricieuses passeront leur tour.
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de la rédaction