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Crédit photo : www.facebook.com/benjaminclementine
En 2012, Benjamin Clementine joue dans le métro de Paris pour quelques sous. Il se fait remarquer. Sa carrière débute. Elle atteint maintenant des sommets astronomiques. Dernièrement, il a remporté le prix révélation scène aux Victoire de la musique 2015.
En janvier 2015, son premier album At Least For Now paraît sous étiquettes Behind / Maison Barclay. Il s’agit d’un opus d’une qualité incroyable. Bien qu’audacieuses, les chansons proposées sont homogènes et conservent un caractère intimiste. À l’écoute, on croirait entendre un long poème chanté. Le travail artistique derrière ce premier disque est immense.
À l’instar de Brel, Benjamin Clementine est un parolier d’une intelligence remarquable. Dans les différentes pièces qu’il propose, la musique appuie le texte, s’en inspire, ce qui maximise l’émotion transmise dans les chansons. Plus particulièrement, «Adios, Quiver A Little et Gone» possèdent cette énergie indescriptible provenant des paroles. C’est magnifique.
Le talent de Clementine ne s’arrête pas là. Il est aussi un excellent mélodiste. Les thèmes récurrents de l’album s’inspirent grandement de la musique d’Érik Satie. Ça s’entend. L’omniprésence du piano, dans toutes les pièces, sauf «St-Clementine-On-Tea-And-Croissants», alimente l’ambiance feutrée et intimiste proposée dans l’album. Le piano, tel un confident, l’accompagne dans tous ses états d’âme.
Il faut mentionner quelques légers problèmes de mixage, notamment la trop forte présence des cordes dans «Then I Heard A Bachelor’s Cry» et le son trop retenu du piano au début de «Cornerstone».
Finalement, il ressort du premier opus de Benjamin Clementine une certaine intériorité énigmatique qui touche tout un chacun. Comment résumer l’expérience musicale proposée dans At Least For Now? Ce n’est pas possible. Il faut l’écouter.
At Least For Now de Benjamin Clementine est déjà disponible en magasin.
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de la rédaction