MusiqueEntrevues
Crédit photo : Olivia Lagacé
C’est qu’il y a encore un an, l’enregistrement de ce premier album était la dernière chose à laquelle Ariane Zita aurait songé. Affaiblie par le poids d’une relation toxique avec un ex-membre de son groupe de musiciens, doublée de la perte d’une bonne amie (également membre du groupe) au profit de celui-ci, l’auteure-compositrice-interprète de 26 ans avait presque fait une croix définitive sur la musique. «J’avais l’impression qu’après tout ça, je finirais toujours par associer la musique à ces personnes-là. Que tout ce qui aurait rapport à une carrière en musique serait laid. Que tous les gens à qui je devrais confier ma musique allaient finir, d’une façon ou d’une autre, par me cracher au visage.»
Traînant ce poids pendant deux longues années, ce n’est donc qu’en 2014 que la jeune femme trouve finalement la force de mettre un terme à son association avec les deux individus — individus dont Zita préfère par ailleurs garder l’identité secrète aujourd’hui.
«Ça peut paraître bizarre pour certains, mais je crois que si j’ai enduré ça pendant si longtemps, c’est surtout parce qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver le courage de m’avouer que j’avais fait confiance à la mauvaise personne. Parce que la musique, c’est presque comme l’amour, c’est super personnel; super intime. Alors, pour s’avouer qu’on a confié quelque chose comme ça à quelqu’un à qui on n’aurait pas dû faire confiance dès le départ, c’est très difficile. On se sent vraiment stupide.»
Sauf qu’une fois la séparation faite, les choses ne se sont pas améliorées pour autant. En fait, elles ont même empiré. «Je me suis mise à recevoir des messages de haine et, surtout, à entendre des choses pas très flatteuses à mon égard». Revivant ce que la plupart des gens laissent derrière eux en quittant l’école secondaire, Zita fut donc confrontée à une nouvelle source d’insécurité. «Je n’osais plus approcher les gens de l’industrie. J’avais l’impression de traîner une mauvaise réputation. Une réputation qu’ils s’amusaient tous les deux à salir…»
Heureusement, mois d’un an plus tard, les choses ont bien changé pour Zita, et ce que ses deux anciens musiciens pensent d’elle, la jeune femme n’y prête plus trop d’importance. «En lisant ça, ils vont probablement encore plus me haïr… Mais bon, c’est ça qui arrive. Ça devient prévisible, et à un certain moment, ça me fait plus peur.
Et si la jeune femme n’a plus peur aujourd’hui, c’est aussi un peu grâce à son gérant. Celui qui, selon l’artiste, a rendu la création de ce premier album possible.
Un certain Hugo Mudie.
«Hugo, c’est celui qui a été capable de me botter le cul pour que ça se passe. Qui a cru en moi quand moi je ne croyais plus en grand-chose.»
Rencontré par hasard en décembre dernier, alors que Zita ne songeait plus beaucoup à la musique, c’est Mudie qui allait finalement lui redonner le goût non seulement de faire des chansons, mais de faire confiance à quelqu’un et d’avoir du plaisir. «Avec Hugo, ça été exactement le contraire. Il n’avait aucun autre objectif que de me voir avoir du fun avec la musique. C’était comme parfaitement pur comme approche.»
Ce plaisir retrouvé est d’ailleurs d’autant plus visible lorsqu’on s’amuse à suivre Zita sur les réseaux sociaux. Publiant régulièrement des images et des vidéos loufoques témoignant d’une relation presque magique entre elle et son gérant, la jeune femme semble aujourd’hui avoir trouvé ce dont elle avait sans doute le plus besoin: une équipe de rêve.
En effet, si la maison de disque Music Mansion ne bénéficie pas encore de la plus grande des notoriétés, l’attention qu’elle semble porter à ses artistes, notamment dans le cas d’Ariane Zita, donne l’impression d’avoir affaire à une famille tissée serrée; une famille où l’on prend à cœur chaque petit succès et au sein de laquelle Ariane, avec le soutien de son «grand-frère» Hugo, n’aura sans doute aucun problème à charmer les mélomanes de notre province.
«J’ai une job que j’adore, j’ai joué au théâtre tout l’hiver, j’ai un album qui sort bientôt… J’ai compris que c’est sur ça que je dois me concentrer, même si ça peut sembler super cliché… Ouais, tout est bien qui finit bien, yo!»
Et le plus beau là-dedans, c’est que ça ne fait que commencer.
Ariane Zita sera en spectacle à Montréal en première partie de Kandle le 15 octobre prochain au Théâtre Fairmount. Toutes les dates de spectacles sont disponibles au www.arianezita.com. L’album Oui mais non sera disponible en magasin et en ligne dès le 30 octobre 2015.